mardi 21 mai 2019 - par TotoRhino

« Monsieur le président, il n’appartient pas à l’Elysée de choisir les journalistes »

Le réveil des médias continue...

Déjà évoqué dans mon précédent article, les médias ne semblent plus aussi disciplinés envers l’Elysée.

Acte premier… Le 18 mai, les journalistes n'ont pas été invités à l’habituelle « photo de famille » du gouvernement, il fallait montrer patte blanche. C’est ainsi que les seuls photographes de l'Elysée ont assisté à l’évènement, quant aux autres, ils ont été balayés d’un revers de la main sans autre forme de procès.

Acte deux… Lors du déplacement d'Emmanuel Macron au Mali, nouvelle restriction : certains médias n'ont en effet pas été autorisés à suivre le président, quant aux autres, ils ont été triés sur le volet par l'Elysée.

Difficile de ne pas voir dans ces agissements une volonté par le pouvoir en place de contrôler l’information, pourtant déjà bien docile avec la macronie dans sa grande majorité.

C’est donc aux médias cette fois-ci d’être directement concernés par les dérives autoritaires du gouvernement ; leur réaction est immédiate : Une lettre ouverte à l’Elysée !

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« Monsieur le président,

Vous effectuez demain votre premier déplacement de chef d’Etat au Mali. Avant votre décollage, nous souhaitons vous transmettre nos inquiétudes quant à l’organisation de la communication présidentielle qui est en train de se mettre en place depuis votre entrée en fonction.

Pour des raisons de place ou de sécurité, nous comprenons la nécessité de constituer des pools de journalistes – parfois, et à condition que toutes les rédactions y aient accès selon un roulement établi. En revanche, il n’appartient en AUCUN CAS à l’Elysée de choisir ceux d’entre nous qui ont le droit ou non de couvrir un déplacement, quel qu’en soit le thème (défense, diplomatie, économie, éducation, social...). Ce n’est pas au président de la République, ou à ses services, de décider du fonctionnement interne des rédactions, du choix de leurs traitements et de leurs regards. Ce choix relève des directions des rédactions et des journalistes qui les composent, qu’ils soient permanents ou pigistes, JRI ou reporters, photographes ou dessinateurs.

Aucun de vos prédécesseurs ne s’est prêté à ce genre de système, au nom du respect de la liberté de la presse. Alors que la défiance pèse de plus en plus sur l’information, choisir celui ou celle qui rendra compte de vos déplacements ajoute à la confusion entre communication et journalisme, et nuit à la démocratie.

Le collectif Informer n’est pas un délit  » 

Premiers signataires :

Les sociétés des journalistes de l’AFP, BFM TV, Les Echos, Europe 1, Le Figaro, France 2, Rédaction nationale de France 3, France 24, France Culture, France Info, France Inter, Le JDD, L'Humanité, LCI, Libération, les JT de M6, Mediapart, Le Monde, Le Parisien, Le Point, RFI, RMC, RTL, Télérama, TF1, La Vie, et les rédactions d'Abaca Press, LaTeleLibre, Radio Nova, RFI, RMC, RTL, Télérama, TF1, La Vie…

"Je pense que Macron a la trouille des gaffes", pense plus modestement la Grande Gueule Etienne Liebig.

https://www.bfmtv.com/static/nxt-video/embed-playerBridge.html?video=5440778739001&account=876630703001

A noter aussi :

  1. la déclaration « Réapproprions-nous les médias ! » qui a été initiée avec une cinquantaine d’associations, médias, collectifs de journalistes et organisations politiques et a été soutenue par plus de 15000 signataires.
  2. La tribune de plus de 300 journalistes qui dénoncent les violences policières sur le site France Info : "Nous assistons à une volonté délibérée de nous empêcher de travailler"
  3. Européennes : "La Voix du Nord refuse de publier une interview d'Emmanuel Macron par souci d'"équilibre"


1 réactions


  • av88 av88 21 mai 2019 22:21

    Il en est des journalistes, comme des Français, des chefs d’état étrangers, de ses collaborateurs, pour Macron, tous des cons.


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