lundi 16 juillet 2018 - par Qirotatif

Une histoire de métro...

Une histoire de métro...

 

Nous passerons sur les violences en marge de cette victoire... elles sont devenues tellement banales en France où nos autorités sont incapables de protéger les personnes et leurs biens qu'il ne sert plus à rien de les déplorer. 

A chaque 14 juillet, de ma mémoire s'extirpe sans peine une scène en particulier de « La Grande vadrouille ». Avant de vous livrer quelle est cette scène, on se doit de dire que ce film c'est la France, « la belle France » comme le déclame ''Big Mustach'' en dépliant un bout de tissu où l'hexagone figure. De ce duo génial composé de Stanislas Lefort, chef d'orchestre tyrannique d'une incommensurable mauvaise foi et d'Augustin Bouvet, peintre en bâtiment gauche et un brin naïf à la musique d'Hector Berlioz, des sublimes paysages de la Bourgogne, aux hospices de Beaunes en passant par un Paris que les deux acteurs peineraient à reconnaître s'il ressuscitaient aujourd'hui, cette comédie d'aventure est un voyage dans le cœur de la maison France dont on ne se lasse jamais. Sans doute faudrait-il désormais des sous-titres à bon nombre de Français de 2018 pour comprendre ce film... Pousserions-nous le vice à réclamer une "mythanalyse" ?

 

 

Cette courte vidéo est juste une transition, un effet pour évoquer cette scène, celle du train où lors d'un monologue pesant, un officier nazi bouffi par son appartenance à la race supérieure et sa suffisance de vainqueur provisoire cite un auteur français, un dreyfussard qui plus est... le tout, à l'attention d'un parachutiste Anglais en cavale et réduit à lui passer les condiments. Une scène particulièrement réussie. A l'époque, nous étions colonisés, occupés par un ennemi dont le chef n'a eu de cesse de marteler son aversion et sa soif de revanche dans son célèbre « Mon combat ». Mais à l'instar du chéfaillon nazi qui interpelle Peter dans ce train dont la destination est la liberté, nous suscitions néanmoins l'admiration de nos éphémères occupants. Cette scène est probablement une coquetterie de scénariste ou du dialoguiste qui a cru bon de faire rajouter à l'officier de la Vvehrmarcht deux mots aux vers de Péguy : « La France

Etoile de la mer voici la lourde nappe

Et la profonde houle et l'océan des blés »

 

Ja, Charles Péguy était un admirable poète. Voici un autre extrait de sa « Présentation de la Beauce à Notre Dame de Chartres » :

 

Vous nous voyez marcher, nous sommes la piétaille.

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Nous n’avançons jamais que d’un pas à la fois.
Mais vingt siècles de peuple et vingt siècles de rois.
Et toute leur séquelle et toute leur volaille

Et leurs chapeaux à plume avec leur valetaille
Ont appris ce que c’est que d’être familiers,
Et comme on peut marcher, les pieds dans ses souliers,
Vers un dernier carré le soir d’une bataille.

Nous sommes nés pour vous au bord de ce plateau,
Dans le recourbement de notre blonde Loire,
Et ce fleuve de sable et ce fleuve de gloire
N’est là que pour baiser votre auguste manteau.

 

 

La France est à la fois le théâtre et l'héroïne principale du film. Une France, occupée certes, mais la France quand même. Précisément, chacun est libre d'interpréter l'évocation de l'énorme succès de Gérard Oury.

Demain, après-demain et sans doute pendant plusieurs semaines, il n'y en aura que pour les Bleus, à tel point que les médias n'ont même pas pris la peine de signaler qu'un ressortissant Egyptien déjà condamné deux fois pour des faits de droit commun a, ce 14 juillet, brandi un couteau dans une rame de métro parisienne non loin d'une station dont nous reparlerons plus bas. Il a hurlé « je suis musulman et je bute tous les cathos » semant la panique. L'homme a été maitrisé par les clients avant d'être interpellé par la police. Tout est bien qui finit bien. La presse a très largement ignoré ce fait qui aurait du faire la une, simple fait divers. Que ne ferait-on pas pour quelques dixièmes de points de PIB en plus ?

Mais il y a mieux encore. Selon Ouest France, la RATP a décidé de renommer 6 stations de métro : "Ainsi, la station Avron (ligne 2) prendra le nom de « Nous Avron Gagné », Charles de Gaulle - Etoile (ligne 2) se transformera en « On a 2 Étoiles », Victor Hugo(ligne 2) deviendra « Victor Hugo Lloris », Bercy (lignes 6 et 14) sera dite « Bercy les Bleus », Notre-Dame des Champs (ligne 12) sera « Notre Didier Deschamps » qui aura droit à un autre hommage puisque Champs-Elysées - Clémenceau (ligne 13) sera « Deschamps Elysées - Clémenceau »".

Fort heureusement, celle où l'Egyptien a fait des siennes continuera de porter son nom bien trouvé pour définir la France de 2018 : Anvers. Peut-être devrions-nous suggérer à la RATP de rajouter un "contre nous" afin de coller à l'actualité, non ?



3 réactions


  • medialter medialter 16 juillet 2018 13:48

    "nos autorités sont incapables de protéger les personnes et leurs biens"

    *
    Qiro, notre représentant de DLF, ne saurait toujours pas que nos autorités n’ont rien à péter de protéger les personnes et leurs biens, mais sont plutôt là pour les dépouiller ?
    *
    "A l’époque, nous étions colonisés, occupés par un ennemi dont le chef n’a eu de cesse de marteler son aversion et sa soif de revanche dans son célèbre « Mon combat »"
    *
    Qiro, notre représentant de DLF, ne saurait toujours pas qu’un autre envahisseur extrémiste a, depuis Bretton Woods, colonisé notre territoire pour y installer une théocratie ? 
    *
    "L’homme a été maitrisé par les clients avant d’être interpellé par la police. Tout est bien qui finit bien. La presse a très largement ignoré ce fait qui aurait du faire la une, simple fait divers"
    *
    Qiro, notre représentant de DLF, ne saurait toujours pas que nos autorités n’ont rien à cirer de la sécurité des individus, mais l’utilise pour instaurer une société de haute surveillance et ultra-fliquée ? Et puis ce match salutaire n’est-il pas là pour reconstruire une cohésion nationale afin de faire oublier aux zombies la douloureuse et grandissante sodomie dont il sont l’objet, cohésion devant laquelle une minable agression, quand bien même fût-elle commise par un muzz, ne pèse rien, surtout en regard de la banalisation voulue du phénomène ?
    Mais qu’apprend-on à DLF ? C’est sûr que lorsque qu’on na pas la carrure (ou les couilles) de remonter à la source des problèmes, reste la pleurniche smiley


    • Qirotatif Qirotatif 16 juillet 2018 15:50

      @medialter
      Je ne suis pas "représentant de DLF" mais simple adhérent. Un minimum de culture est nécessaire pour comprendre que sympathisant, mécène, adhérent, militant, représentant, porte-parole, membre d’un bureau national ou politique, etc. ce n’est pas du tout la même chose. De plus je n’exprime que mon point de vue ici et qui n’engage en rien DLF comme je l’ai déjà dit. Pour le répéter 4 fois dans un même post c’est que manifestement ça te travaille. Tu veux qu’on en parle ? smiley 

      Alors que répondre à cette attaque personnelle dont tu es coutumier (et qui m’amuse de part ce côté prévisible)... Outre le ressort psychologique trop évident pour présenter le moindre intérêt, j’ose espérer que cela n’a pas échappé à ta sagacité que NDA parle justement de colonisation américaine. A part FA, personne ne met les pieds dans le plat de la sorte. Pour ta première question, je t’invite à lire le prog (oui, je sais ça fait près de 200 pages... mais il y a des chapitres, pas de panique) pour comprendre que s’il y a bien un parti qui entend mettre un terme à la spoliation (que tu dénonces à juste titre) sans pour autant basculer dans une éco planificatrice c’est bien DLF. J’invite le lecteur à consulter ces propositions : 

      - Sur le plan économique. 

      - Sur le plan de la sécurité et de la justice

      Quant à nos autorités et leur laisser-faire, rassures-toi, j’ai et je peux ajouter nous, bien au-delà de DLF d’ailleurs, sommes nombreux à avoir compris depuis bien longtemps (si si, même sans ta précieuse contribution) qu’elles se moquaient de la sécurité des Français. Tu peux ricaner - je me demande bien pourquoi ça te préoccupe d’ailleurs, étant donné qu’à part ton unique intérêt personnel rien ne compte... - mais, moi, nous, ça ne nous amuse pas du tout, pour la simple raison que nous en faisons nous mêmes l’expérience.

      Merci d’être passé smiley


    • Qirotatif Qirotatif 16 juillet 2018 15:58

      J’oubliais, question pleurniche, je m’adresse à un expert. As-tu réussi à transformer tes larmes en vin ? Si oui, lance-toi dans la production de piquette, en Kubrickténaire bien entendu smiley


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