mardi 18 juin 2013 - par Vaquette

Une histoire de censure, épisode 12

Pour ceux qui ont été intéressés par les épisodes précédents, le nouvel opus (le 12) de Une histoire de censure (par Vaquette) est en ligne.

 

La suite de ce post (http://www.agoravox.tv/tribune-libr...) pour ceux qui veulent continuer à regarder les nouveaux épisodes. Nous en sommes au numéro 12.

 

Les choses commencent à se complexifier. Où est la censure, juste dans la loi comme vu dans les épisodes précédents ou dans la simple peur qu’elle inspire et dans la lâcheté de tous ? Définitivement plus complexe qu’il n’y paraît.

 

À la semaine prochaine pour l’épisode 13 qui est vraiment très intéressant (consultation de l’avocat Thierry Lévy).

 



19 réactions


  • Loki Loki 18 juin 2013 10:55

    Mais pourquoi ton blaze me fait immanquablement penser à Guy Lux et sa chère Simone ?
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    Je reste dubitatif, je m’interroge tel un allobroge sans sa toge dans sa loge, en l’absence cruelle de Nabilla qui dirait de sa voix suave et sensuelle gonflée à l’hélium : "Mais allo quoi, t’es un broge et t’as pas ta toge mais alloooooo quoi, Pierre Desproges, vous me recevez ou vous vous arrogez le droit de ne pas décrocher monsieur Roger ?
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    Bonne journée à tous ...
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    Fait chaud, et le vin blanc + soleil, ça tape dur dans la cafetière...
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    En plus j’ai plus de glaçon, sans contrefaçon, je suis un garçon sans caleçon, une poupée de cire poupée de son... Un pauvre çon d’Ardisson...
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    Sinon Thierry Lévy, c’est pas celui que l’on affuble du sobriquet : Cyclope des Carpates, qui fait l’éloge sans toge, sans vergogne dans sa loge (décidément, c’est dément de décider d’y revenir toujours à ces rimes en oge), de la pédophilie qui d’après une mauvaise lang serait un continent à explorer, et qui menace en sus publiquement et impunément Dieudonné de recevoir des coups qui peuvent pleuvoir quant la loi ne suffit plus à faire taire une voix discordante et dissidente ?
    .
     smiley


    • Awake Awake 18 juin 2013 11:34

      En forme Loki ce matin !

      Je me faisait la même remarque sur le cyclope des Carpates... Pourquoi lui ?
      En tout cas, j’ai trouvé réglo de ta part de répondre aux commentaires la dernière fois, t’es pas juste venu vendre ton livre en posant tes vidéos et te tirer juste après. Je me demande d’ailleurs ce que tu fous avec ce tartuffe de Robin. Un vieux puant qui défend la pédophilie et qui a une demi molle à l’idée de casser du noir et un imbécile malhonnête qui voit des marxistes partout et raciste comme pas 2, ça fait beaucoup pour un type qui à l’air honnête, tu devrais peut être mieux t’entourer !
      En tout cas, bonne continuation à toi !


    • Vaquette Vaquette 18 juin 2013 17:14

      @Awake. Mais lâchez-moi avec Jean Robin ! Une fois encore, ce n’est pas lui qui filme, qui monte, qui produit ou qui fait la promo de ces vidéos, bref, il n’a rien à voir dans ce projet ! Après, oui, je suis passé plusieurs fois dans son média, mais c’est la moindre des choses quand on a une activité professionnelle publique et qu’on souhaite très naturellement la diffuser. Il m’invite à m’exprimer sur son site, eh bien soit !, j’y vais comme j’irais dans n’importe quel autre média. J’ai eu un paquet d’articles dans l’Humanité, ça fait de moi un communiste ? J’ai eu les honneurs du Monde ou du Nouvel Obs, je suis un social traître ? Je suis passé sur Europe 1, Radio France ou chez Ardisson, ça fait de moi un animateur de Ruquier, un pote à Philippe Val ou un consommateur de cocaïne ?, etc., etc., etc. Et puis, j’ai débattu sur le plateau de Taddeï avec, entre autre, Fourest et Zemmour, ça fait de moi un curé antiraciste subventionné ou une petite vieille raciste et aigrie ? Et pourquoi à ce compte-là on ne demande pas à Taddeï où il se situe entre Zemmour, Fourest, Soral, Dieudonné, Houria Bouteldja, Roland Dumas ou moi ? Vous allez avoir du mal à le classer… Et puis allons plus loin, mon premier bouquin a été publié par un éditeur qui produit également Nicolas Rey (romans branchés pour jeunes filles) et Aïssa LB (ex-taulard radical), ça me définit ? Sans compter qu’elle (c’est une éditrice) publie également Coralie TNT : ça me donne la bite à Rocco ?

      Sérieusement, j’ai repris sur scène du Evil Skin et du Bérurier noir, vous pouvez au gré de votre propre camp chercher à m’enfermer chez les militants "fa" ou "antifa" si ça vous chante, mais ça ne voudra rien dire. Tenez ! Regardez ça, http://www.dailymotion.com/video/xafsay_decidement-vaquette-est-d-extreme-d_creation , je me fous dans cette chanson (entre autre) de la gueule de Soral, eh bien !, accrochez-vous aux branches, ce spectacle a été mis en scène par… une militante d’Égalité&réconciliation !, une vraie, encartée et convaincue, et elle a toujours affirmé haut et fort que cela ne lui posait aucun problème, peut-être simplement parce qu’elle est a minima ouverte d’esprit et intelligente, non ? Et puis, cette chanson qui s’appelle "Décidément Vaquette est d’extrême droite" et qui se fout de la gueule de l’extrême droite en question répond en écho à une autre de mes chansons, "Décidément Vaquette est d’extrême gauche", qui crachait sur les "antifascistes", c’est trop compliqué à comprendre (ou au contraire trop simple de balayer ça d’un revers de main en disant "avec une coupe de cheveux comme la sienne, normal qu’il dise n’importe quoi…") ou ça démontre de façon recevable une volonté de ne pas se laisser enfermer dans des boîtes ?… Et d’ailleurs, j’écris des romans, j’ai fait un CD de hip-hop, chanté des chansons rigolotes, joué du Pessoa, monté sur scène des spectacles hyper intello chiants qui parlent de transcendance, chanté du Dalida, du Brassens et du Costes et mon prochain projet, c’est The Red Brothers, un groupe de reprises des standards blues et rocks américains : difficilement classable tout ça, non ?

      Quant à Thierry Lévy, c’est encore plus ridicule, j’explique précisément dans cet épisode 12 (à la fin si vous n’avez pas tenu jusque-là) que c’est mon éditrice qui a décidé de prendre ce deuxième avocat pour se blinder et que j’ai à ce moment-là commencé à faire méchamment la gueule de voir mon pognon (disons le pognon qui aurait été mieux employé pour la promo du roman) partir dans de telles dépenses excessives et ridicules.

      Tu me dis que je te parais honnête, tant mieux et merci, alors soyez-le, tous, en retour et jugez-moi sur ce que je raconte dans sa totalité, sa cohérence, pas sur mon appartenance fantasmée à tel ou tel camp, ou qui je fréquente, ou ma coupe de cheveux, ou une première réaction épidermique préfabriquée en 10 secondes et jamais remise en question, ou une phrase sortie du contexte, ou le fait que j’ai craché sur tel ou telle (je crache sur pratiquement tout le monde), ou… : ça ne me paraît pas aberrant de demander ça, si ?

      Quant à Robin ou Lévy, ils sont responsables de leurs paroles et de leurs actes et moi des miens : je n’ai pas plus à répondre d’eux qu’eux de moi. Et en guise de conclusion, je recopie un bout de post que j’ai publié sur les coms DM d’une des vidéos : pour toi comme pour tous les suivants, je n’ai jamais appartenu à aucun camp, je n’appartiendrai jamais à aucun camp – pas même de concentration ou de rééducation politique, enfin j’espère…

      Voilà, c’est dit et répété, désolé si ça embête ceux qui ont besoin de certitudes simples pour alimenter une "pensée" qu’il l’est tout autant. Soyez sûrs que les autres sont tous absolument les bienvenus.


    • Awake Awake 18 juin 2013 18:52

      Vaquette, prend pas la mouche comme ça, j’ai dis que tu étais mal entouré, pas que tu étais dans le camp du mal. C’est pas moi qui vais t’accuser d’être dans leurs "camps" juste pour les relations que tu expliques avoir eut avec eux, alors que je ne supporte pas qu’on le fasse à quelqu’un comme Etienne Chouard par exemple si tu as suivit l’histoire.
      Robin est un arnaqueur de première -cf Jean Pierre Petit- et un imbécile qui va te cracher dessus autant qu’il le peut si jamais tu passes du coté des marxistes (c’est à dire tous ceux qui ne rentrent pas dans l’idéologie Robin), j’ai juste voulu te mettre en garde même si tu n’en as certainement pas besoin. Mais t’étonne pas si ce mec te plante un couteau dans le dos un jour.
      Concernant le cyclope, manque de bol j’ai regardé ta vidéo en entier, mais j’ai pas fais attention au fait que ce soit ton éditrice qui te le conseille. Juste que je trouve ce mec tellement répugnant que j’ai du mal à comprendre comment on peut choisir un type pareil pour se défendre. Mais encore une fois, il ne s’agit pas d’un jugement sur ta personne.

      J’ai beau relire mon commentaire, je sais pas pourquoi tu en as conclu que je t’enfermais dans un camp, surement l’habitude de se voir coller des étiquettes (je peux comprendre).
      J’aurais du parler du contenu aussi. Si on apprend pas grand chose sur le fait qu’on ne peut plus rien dire en France (d’ailleurs notre échange l’illustre bien je trouve), la démarche est intéressante et démontre que la machine à censurer n’est pas que campagnes de dénigrement, menaces et pressions, mais aussi et surtout judiciaire (et donc pécuniaire, je pense pas qu’on aille facilement en taule pour ça en France).
      Si tu arrives à échapper à la justice, il reste des armes derrière, elles aussi assez efficaces, mais pas toujours décisives..


    • Vaquette Vaquette 18 juin 2013 19:24

      Rassure-toi, Awake, je n’ai pas pris la mouche, juste, quand j’écris, j’ai tendance sans même m’en rendre compte à utiliser un ton plus tranchant que je ne le devrais. Après, tu as raison, c’est "surement l’habitude de se voir coller des étiquettes (je peux comprendre)". Quand on voit la majorité des coms du post de la semaine dernière : tu te fais chier à sortir un entretien de six heures pour prendre le temps de t’expliquer, tu bosses des semaines sur le montage pour ne pas que ça fasse trop cheap et un type arrive et te lapide en quatre mots avant d’aller s’extasier sur un autre post avec une vidéo de chat qui pète, très sincèrement, c’est usant, et si effectivement tu ajoutes à ça tous ceux qui arrivent avec une grille de lecture partisane pour dire Oui-oui à tout ce qui vient de leur camp et Beurk-crache à tout le reste, on débarque forcément sur la défensive quand on est à ma place, je n’ai aucun doute sur le fait que tu le comprennes parfaitement.

      Juste encore un truc sur ton post : "…au fait que ce soit ton éditrice qui te le conseille", mais ce n’est même pas ça, ce n’est pas et n’a jamais été mon avocat (conseillé ou non par mon éditrice), ça a été l’avocat de ma maison d’édition choisi et payé par mon éditrice, rien à voir. J’ai été bien sûr convié à la réunion parce que ça me concerne un peu beaucoup vu que c’est à moi qu’on va demander de tout couper (voir prochain épisode) mais je n’étais absolument d’aucune façon décisionnaire sur le coup. Voilà, c’est précisé.


    • Awake Awake 18 juin 2013 20:47

      Merci pour tes précisions et désolé de t’avoir "forcé" à t’expliquer sur un truc comme ça, le point positif c’est que c’est plus clair pour tout le monde !
      Comme tu le dis, je comprend tout à fait que cela puisse te gonfler, mais je ne t’apprend rien en te disant que ce n’est pas une exclu Agoravox de classer les gens de façon très binaire, tu devrais l’accepter (dans le sens apprendre à t’en servir) car tu ne pourras pas l’éviter. Surtout quand on a une activité professionnelle publique comme tu le dis, et que tu veux faire autre chose que du politiquement correct.
      Sur ce, je te re-souhaite bonne continuation, j’écouterais l’épisode 13 avec attention et j’essaierais même de lire ton livre si j’arrive à trouver le temps.
      Par contre si tu pouvais chier sur le cyclope si tu es amené à le revoir, ça ferait plaisir à beaucoup de gens !


    • Loki Loki 18 juin 2013 22:50

      "Tu me dis que je te parais honnête, tant mieux et merci, alors soyez-le, tous, en retour et jugez-moi sur ce que je raconte dans sa totalité, sa cohérence, pas sur mon appartenance fantasmée à tel ou tel camp, ou qui je fréquente, ou ma coupe de cheveux, ou une première réaction épidermique préfabriquée en 10 secondes et jamais remise en question, ou une phrase sortie du contexte, ou le fait que j’ai craché sur tel ou telle (je crache sur pratiquement tout le monde), ou… : ça ne me paraît pas aberrant de demander ça, si ?"
      .
      C’est vrai qu’à la longue, les critiques faciles sur le look ça doit hérisser le poil, pour ma part je trouve ta démarche, ton oeuvre, sympas, même si c’est pas ma came, trop puissant pour mon niveau intellectuel qui frise les racines de pissenlit, sans doute. Enfin tous les dégoûts sont dans la mâture du voilier à vapeur comme on dit vulgairement...
      .
      ça ne m’empêche pas d’avoir du respect pour ton parcours, même si, il est vrai, ça ne transpire pas vraiment clairement dans les textes souvent décalés de mes commentaires.
      .
      Par contre, je ne vois pas où tu as vu la vidéo du chat qui pète, j’ai manqué un truc ?
      .
      Bonne continuation à toi


    • Boom_QaBoom manu_Boom 19 juin 2013 18:49

      @Vaquette
      Merci pour la chanson, ça le fait sur scène, j’me suis bien marré.
      "Je suis un écrivain français monsieur !..."
      Et puis c’est très intéressant d’avoir tous les détails de la mise en place de la censure.
      Bon courage avec la justice et gare à "ce connard de Jean Paul".


  • concombre 18 juin 2013 14:12

    très stirnerien ce personnage


  • Nora Inu Nora Inu 18 juin 2013 19:41

    A Vaquette ,

     

    je suis désolé d’avoir raté les précédents épisodes , mais , je l’avoue , ...

    votre look m’a toujours rebuté .

     Faux look de faux punk , mille fois trop être travaillé pour être punk ... ou alors , on a pas connu les mêmes en 77 ...

    D’ailleurs , ils sont tous morts , ou pire ...

     

    Non , sérieusement , votre personnage est horripilant /

    Mais , ici , j’ai découvert que vous n’étiez pas qu’une façade .

     

    A l’avenir , je vous écouterai , en tentant de mettre de côté mes préjugés .

    (car nous en avons tous !)

     

     

     


    • Caracole Caracole 18 juin 2013 21:42

      Je rejoins Nora Inu, votre costume me fait penser à M, j’ai l’impression de voir quelqu’un qui n’est jamais naturel, toujours en représentation, en spectacle, une sorte de punk jet set...
      .
       Cela dit, je pense en vous écoutant que vous êtes sincère, peut être un peu trop naïf pour que je suive tout à fait vos raisonnements. Par exemple sur l’expression "mort aux juifs", je ne vois aucun intérêt à la défendre au nom de la liberté d’expression. Pourquoi pas chanter "violons les enfants" tous en choeur ? Votre posture me fait trop penser à de la rebellitude pubertaire qu’à une réelle remise en cause de... de quoi au fait ? "Qu’on est pas en démocratie" ?
      .
      Ce message n’a pas pour but de dénigrer votre propos, simplement de vous faire part de mes sentiments et des questions que votre video me posent..


  • cob 18 juin 2013 20:40

    Thierry Lévy a-t-il finalement renoncé à ses honoraires contre la promesse d’une après-midi avec le petit neveu de Vaquette ? Réponse dans l’épisode 13.


    • Caracole Caracole 18 juin 2013 21:50

      Thierry Lévy est contre la loi Gayssot, et aussi c’est moins courant, contre les prisons. Parce qu’il a osé dire que la pédophilie était un sujet tabou, il est traité de pédophile. Dans ce cas Vaquette est un antisémite et vous un commentateur de génie.


    • Awake Awake 19 juin 2013 13:54

      @Caracole
      http://www.dailymotion.com/video/xj4m0z_thierry-levy-defend-la-pedophilie_webcam#.UcGZMpx1Lac
      Moi j’ai plutôt interprété ça comme son dernier interlocuteur. Dommage on entend pas la réponse de l’intéressé, mais c’est quand même assez flagrant non ?
      La beauté du sexe chez les enfants ? Des comportements un peu différents ?


    • Caracole Caracole 19 juin 2013 19:33

      je ne vais pas défendre Lévy que je ne connais pas et qui était plutôt confus, mais je vois rien de choquant, juste qu’il ne peut pas parler et se fait faire la morale par tout le monde sans qu’on ait compris son point de vue... Les titres des videos "plaidoyer pour la pédophilie" me semblent très exagérés, tout comme la plupart des commentaires.


  • Vaquette Vaquette 19 juin 2013 19:45

    Bon, je vais essayer de répondre à tout le monde d’un coup d’un seul.

    Je commence par un copier-coller d’une réponse que j’avais faite sur un autre site il y a quelques temps, vous me pardonnerez le ton probablement trop vindicatif (mais l’ambiance n’était pas la même sur le site en question), le fond de ce que j’ai à dire est néanmoins pertinent :

    "@ XXX et à tous les crétins qui me ressortent la tarte à la crème de ma coupe de cheveux puisque c’est la seule chose qu’ils sont en mesure de percevoir de mon discours et/ou de mon travail : un islamiste avec une barbe, un faf avec un blouson Lonsdale casual, un branleur de banlieue avec un survet, des Nike et du bling-bling, etc., il cherche à marquer sa ressemblance, son appartenance à un groupe pour se fondre dans un collectif qui – effectivement – le rassure tant son individualité ne lui semble pas assez forte pour s’imposer. Quiconque est a minima lucide s’apercevra que ma démarche est à l’exact opposé : il est difficilement contestable que mon "look" n’appartient absolument qu’à moi (ne serait-ce que parce que, mon cher XXX, tu es probablement bien trop faignant pour te coiffer comme ça tous les matins et de toute façon trop pleutre et pusillanime pour sortir dans la rue en étant remarquable et conséquemment remarqué) et qu’a contrario d’un uniforme, il a pour ambition très modeste (une fois encore, fort heureusement, je ne pense pas pouvoir être réduit à ma seule apparence anecdotique et de très loin) d’afficher ma singularité et puis aussi de montrer à tous que justement on peut s’affirmer de façon singulière et côtoyer malgré cela "la société" sans grands dégâts ni pour elle ni pour moi. Je vous laisse réfléchir à ça, assènerait Vaquette dans je ne sais plus lequel de ses (merveilleux) spectacles…"

    Alors oui, Nora, mon apparence est un "faux look de faux punk" mais un vrai look de vrai Vaquette, ça tombe bien, c’était mon but. Après, que ma singularité ne vienne pas de nulle part (en l’occurrence du mouvement punk qui a été une "révélation" à 17 ans comme plein de jeunes gens à cet âge) et que j’en ai conscience et l’affirme et l’assume, je trouve que ce diptyque est très signifiant et même sain : savoir d’où on vient, avoir des racines, mais chercher, non pas à les renier, mais à les dépasser, à grandir, à aller voir ailleurs tout en restant fidèle. Ça a donné mon look mais aussi par exemple, musicalement, le premier morceau de mon dernier CD (http://www.crevez-tous.com/mp3/creve_vaquette.html), une façon de dire "je viens du punk" mais aussi "aujourd’hui, on est en 2008 et la musique que j’ai envie d’écouter et de composer se rapproche plus du hip-hop et de l’électro parce que je n’ai pas envie de faire partie de ces gens qui, passés 40 ans, continuent à écouter uniquement les disques qu’ils aimaient à 20 ans", aimer une musique (c’est valable évidemment pour tous les arts et par-delà pour plein d’autres choses, ses idées ou son pays par exemple), ce n’est pas la regarder mourir en l’enfermant dans un bocal mais de la faire vivre et évoluer avec son temps.  

    Quant à savoir (ça, c’est pour Caracole mais je vais revenir à Nora très vite) si ça fait de moi "quelqu’un qui n’est jamais naturel, toujours en représentation, en spectacle", bah !, tu crois qu’un cadre qui porte une cravate est lui ou qu’il représente à cet instant la projection de ce qu’il (et de ce que les autres attendent de lui) estime être sa position sociale ? Et c’est évidemment tout aussi vrai pour les rappeurs à casquette ou les profs à barbe en loden ou… On se construit tous en société (je vous renvoie à "la Volupté de l’honneur" de Pirandello) et en cela comme en tout, le début de la libération d’une aliénation psychologique (une addiction par exemple, un enfermement dans une projection, toutes les névroses en général, etc.) passe par la prise de conscience de cette aliénation. Je pense qu’en mettant en scène, en affirmant à moi-même et aux autres de façon aussi ostensible le rôle social dans lequel me fait entrer mon look, c’est une façon de dire à tous, à commencer par moi, "Ouh ! Ouh ! Faites gaffe ! C’est du jeu !" et de risquer moins qu’un cadre à cravate ou qu’un rappeur à casquette de prendre trop au sérieux cette codification sociale ou en tout cas de ne même pas s’en rendre compte. Sur ça comme sur énormément de choses, je jure que je ne prétends certainement pas montrer un chemin universel que chacun devrait suivre, juste, quant à moi, modestement, je crois cette explication a minima recevable.

    Je reviens à toi Nora, comme promis, parce que de que tu dis est très intéressant. Quand j’ai découvert adolescent Thiéfaine puis les Bérurier noir, j’ai trouvé ça du plus haut ridicule et je me suis foutu de la gueule (avec une certaine morgue : petit, j’étais encore pire que je ne le suis) respectivement de la copine et du copain qui m’avait fait écouter ça. Et puis, un peu de temps est passé, heureusement pour moi pas trop, et j’ai passé par-dessus mes préjugés et mes certitudes (strictement) réactionnaires et je suis devenu "fan" des deux. À l’opposé, il y a quelques années, j’ai écouté comme "tout le monde" j’imagine un titre de Didier Super et j’ai tout de suite trouvé ça bien. Et puis, en dix minutes, deux heures ou trois mois j’en avais fait le tour parce qu’il n’y a absolument aucune profondeur chez ce monsieur (je ne digresse pas sinon je vais faire 207 pages, mais c’est à mes yeux le problème principal du web : la surexposition qu’il donne à des choses immédiatement compréhensibles (parce qu’on est là pour passer 20 secondes sur un site, pas pour creuser un sujet) et qui plaisent "à tout le monde" parce qu’un buzz, c’est un truc que tout le monde envoie à ses copains qui l’envoient à leur tour sinon la chaîne promotionnelle se brise)).

    Il y a longtemps, j’ai écrit dans une chanson "Je ne crois pas (…) que ce qui est facile puisse avoir de la valeur". Ça ne veut pas dire que tout ce qui est difficile est valeureux, juste, quelque chose qui se comprend et nous plaît immédiatement est la plupart du temps très superficiel et qu’à l’inverse, en art comme en toute chose, grandir nécessite des efforts et du temps. Une fois encore, ta réaction épidermique puis ton extrêmement sain et valeureux désir de remettre en cause tes préjugés à mon égard n’est bien sûr pas la preuve que j’ai un talent fou, juste, ce n’est peut-être pas un si mauvais signe que ça, ma façon de rebuter au premier abord la plupart des gens qui veulent se faire une idée de mon travail en dix secondes comme il le ferait pour Didier Super.

    Après, je ne vais pas te raconter des conneries en t’expliquant que j’ai construit délibérément une façade horripilante (pour reprendre tes mots) afin que seuls les plus méritants parmi les spectateurs puissent avoir accès à mon ImmensE talent, ce serait ridicule, cela étant, avec le recul, je suis certain que tout ceci ne s’est pas construit par hasard, je veux dire qu’il y a forcément un lien entre l’exigence que je mets dans mon travail, cette conscience que j’ai que ce qui est facile n’a pas de valeur, le fait aussi que les artistes que j’aime sont pratiquement toujours perçus comme difficiles (soit parce qu’ils sont radicaux, soit parce qu’ils sont formellement "intellos", soit les deux ensemble (mes préférés…)) et le fait que mon personnage se soit peu à peu construit en rebutant au premier abord la plupart. Tu me diras sur le long terme, j’en connais pas mal qui ont eu du mal au début et qui aujourd’hui connaissent et apprécient profondément mon travail. On verra…

    Je reviens à toi, Caracole. Merci déjà d’avoir compris, car c’est évidemment très important, qu’il n’y a ni de près ni de loin la moindre motivation antisémite lorsque je chante "Mort aux Juifs" : ouf ! Alors oui, tu as raison, j’ai écrit ça dans les années 90, en plein mitterrandisme, en pleine dictature de l’antiracisme et si j’avais dû écrire la même chose au milieu des années 2000 au cœur du terrorisme anti-pédophile, j’aurais fait probablement comme Lévy et chanté comme tu le suggères "Violons les enfants". Et tu me demandes à quoi ça sert ? Une fois encore, je ne prétends vraiment pas que ce que j’écris comme je l’écris soit LA seule et unique chose légitime à faire et que tous mes collègues ont tort, juste, j’appartiens à une, disons, tradition qui pense que "avant de faire la révolution dans la rue, il faut la faire dans sa tête, sinon ça ne marche pas" (Léo Ferré), et bon, c’est difficile de faire la révolution sans secouer un peu brutalement les choses : en ce sens ma démarche singulière (pas universelle, je le répète et ce n’est pas son ambition) est légitime. Ou si tu préfères, je vais te copier-coller ici un extrait de mon premier roman (celui dont il est question dans ces épisodes) qui répond parfaitement à ta question (c’est un peu long mais c’est intéressant je crois malgré la forme apparemment délirante) puisque, figure-toi, c’est la réponse que Jasper l’IncroyablE (Oui, oui, lui aussi a un nom ridicule, ça ne doit pas être tout à fait un hasard…), le prévenu, "bouffon de son état", qui est accusé d’avoir chanté "Mort aux Juifs" au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, fait à cette question du président du tribunal : Était-il bien nécessaire d’écrire les mots "Mort aux Juifs" en cette période troublée ? :

    "Mais l’art monsieur est justement ce qui n’a pas prétention à l’utile, au nécessaire, et c’est pourquoi il est beau, il dépasse l’homme, il est divin dirais-je, métaphysique du moins. Quant à l’époque, ami-camarade président, balayons cela d’un revers de main. Il y a quelques mois, cela eût été une infamie, bien sûr, aujourd’hui, c’est un acte d’irrespect, d’insoumission, de résistance dirais-je pour complaire à mon orgueil, conséquemment, une dignité – ne confondons pas, voulez-vous, le Juif Süss de Veit Harlan de 1940, et l’adaptation de bon goût que réalisera dans soixante ans l’IncroyablE pour Marc Dorcel avec monsieur le procureur dans le rôle principal. Et puis, que la cour me permette d’emprunter une phrase à mon ami-camarade défenseur : « On ne peut pas dire il faut aller tout droit la tête haute, en avançant masqué par reptations et détours. » Comment dire l’horreur d’un génocide, d’une seule mort même, sans être à son tour excessif ? Disons, pour être juste, que Jasper l’IncroyablE a écrit « Mort aux Juifs », qu’un autre aussi talentueux – non, je plaisante, cela est impossible – aussi légitime du moins, pourrait exsuder les quelques glaires que lui inspire la folie meurtrière des hommes avec d’autres mots que ceux de l’IncroyablE, mais que celui qui tue, celui qui intente un procès ou le juge, celui enfin qui chante ici et maintenant « Il faut sauver les Juifs, un sac de riz sur l’épaule, en faisant la guerre en Bosnie, parce qu’aujourd’hui on n’a plus le droit ni d’avoir faim ni d’avoir… » – Jasper l’IncroyablE ne trouve subitement pas la rime, envoie-la lui ami-camarade lecteur à [email protected] – tous ceux-là, et l’IncroyablE est peiné de devoir l’affirmer haut et fort, oui, fort, trop fort (le castor) : ceux-là ne sont et ne seront jamais des artistes, à peine de vrais bouffons. Oui ! un artiste a un unique devoir, et Jasper l’IncroyablE s’y dévoue depuis bientôt treize ans, et croyez-moi, croyez-le, il en eût fallu bien d’autres que quelques mauvais apôtres, que l’hiver ou la neige à mon cou, un jour, à Nantes, ou peut-être une nuit, oui ! l’artiste, le choucroutiste pour reprendre les mots de mon avocat que vous n’avez pas lu tant pis pour vous, a un unique devoir : bousculer formes et idées, secouer le monde, ne croire rien comme vrai, comme acquis, et dire enfin aux hommes, voilà, regardez, un autre possible est, une autre pensée, un autre quotidien, brise les bornes qui font de toi un esclave dont tu es le geôlier, le seul, l’unique même – applaudissements !"

    Ouf ! Fini ! Enfin, presque. Pour Concombre : si tu tiens à m’enfermer dans une boîte en dix secondes (ce que je déteste, chacun l’aura bien compris), il y en a effectivement de pires ; Pour Manu_Boom : MERCI ! ; et pour Nora : si tu as raté les épisodes précédents, sache qu’ils sont tous référencés ici : http://www.crevez-tous.com/censure

    À lundi prochain pour l’épisode 13 avec le retour de la censure, de Thierry Lévy et des plaisanteries de bon goût.


    • Nora Inu Nora Inu 19 juin 2013 22:03

      De fait , depuis que j’ai écrit mon commentaire , je suis allé voir les 6 premiers épisodes .

       

      Tu vois que j’ai dépassé cette première impression négative car j’ai écouté ce que tu disais en "oubliant" la forme .

       

      Moi-même victime des "préjugés" de par mon look , type baba-cool modèle 76 ( j’ai 48 ans , et je n’ai pas pu me séparer complètement de ce look - mais je fais des efforts !) , je sais que l’apparence peut être trompeuse .

       

      Tomber amoureux d’un genre musical , de quelques groupes , et s’y cramponner toute sa vie , c’est malheureux , comme tu dis .

      Tenter de faire évoluer cet "amour de jeunesse" , et de par les rencontres d’autres genres musicaux , d’autres talents , se construire son propre univers , sa propre personnalité , son Unique (Stirnerien) , c’est l’attitude saine .

       

      Je vais regarder l’épisode 7 ; à la semaine prochaine .


    • Caracole Caracole 20 juin 2013 00:23

      Merci pour la réponse détaillée dont j’ai apprécié la lecture, malgré l’apparence assez médiocre de ce site qui n’en facilite ni la lecture, ni le développement rédactionnel^^
      Tu pourrais me dire que c’est parce qu’Agoravox a une apparence rebutante que les posteurs développent leurs vrais idées... sans doute cette lutte permanente pour construire des dialogues argumentés qui nous pousse dans nos retranchements... 

      "Je pense qu’en mettant en scène, en affirmant à moi-même et aux autres de façon aussi ostensible le rôle social dans lequel me fait entrer mon look, c’est une façon de dire à tous, à commencer par moi "Ouh ! Ouh ! Faites gaffe ! C’est du jeu !""
      Je comprends bien et j’ai tendance à jouer aussi avec ça, mais plus trop dans mon look où j’essaie d’exprimer ma sensibilité propre, bien plus dans mon attitude face aux choses dans l’esprit de créer un décalage, un dégagement, un élan qui provoque la rencontre.
      .
      Doit-on faire de sa désinvolture un uniforme ou être désinvolte face à son uniforme (car nous en porterons toujours) ? C’est le problème et la solution de tout artiste, son authentique beauté artificielle, car il fond sa forme dans son fond, il vend sa nudité exposée, la seule autorisée...
      .
      Mais la dessus encore, sur cette histoire de loi soit disant "contre la liberté d’expression", si ton propos m’est sympathique, je ne te rejoins pas vraiment. Ce n’est pas à l’Etat d’autoriser la nudité de l’artiste, ses insultes aux flics, ses menaces aux juifs et ses tripes sur le public... c’est à lui-même ! L’artiste s’autorise lui-même, il n’a rien à demander à personne, puisqu’il incarne lui-même le problème, la question. S’il est interdit, tant mieux, car il est l’auteur, le coupable d’un crime et l’acte artistique doit, à mon sens, être commis comme une fulgurance déchirant la société où elle est en train de craquer. Attention, je n’entends pas que l’art ait un dessein, bien plutôt un destin.


    • Caracole Caracole 20 juin 2013 00:31

      Et je trouve dommage que tu te sois censuré, tu aurais eu ton procès avec "[email protected]" :)


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