jeudi 2 janvier 2020 - par Le Cri des Peuples

Reportage sur la destruction de Raqqa, le Dresde syrien

Plus la Libération complète de la Syrie approche, plus les ‘Usual Suspects’ déversent leur bile, de l’Immonde (ici, ici, ici, ici et encore ici) à l’Imbécile, pour diffamer l’opération de Damas et de ses alliés à Idlib en criant au loup. Mais concernant la destruction de Raqqa par la coalition américaine, comparée à Dresde dans ce reportage de la chaîne nationale russe Vesti News qui rétablit les faits, ils n’ont pas dit un seul mot… Les civils ont bon dos, surtout dans la bouche des soutiens et apologistes zélés du terrorisme en Syrie depuis 2011. Après la Libération d’Idlib, la Tour Eiffel prendra-t-elle une nouvelle fois le deuil des combattants de Daech et d’Al-Nosra, comme elle l’avait fait pour Alep ?

Source : Vesti News, le 15 décembre 2019

Traduction : lecridespeuples.fr

 

 

Transcription :

Présentateur : Lundi dernier, les forces armées russes sont entrées à Raqqa. Cette ville du nord de la Syrie a été la capitale du califat barbare pendant quatre ans. Le spectacle est ahurissant. Il y a des ruines à la place de la ville qui a jadis prospéré. Des quartiers entiers sont brisés en mille morceaux, l’infrastructure est complètement en ruines. Les habitants de la ville ont un besoin urgent de nourriture, d’eau potable et de médicaments.

Tel est le résultat de l’opération de libération de Raqqa de Daech, menée en 2017 par l’aviation américaine et les Kurdes. Au moins 13 000 civils syriens ont été tués lors des frappes aériennes de la coalition menée par Washington. Ce n’est pas un chiffre définitif, car les vestiges de Raqqa sont toujours en cours de déblaiement. De nouveaux restes de ceux qui ont été tués lors des attaques sont découverts régulièrement. L’opération de libération de Raqqa est souvent comparée au bombardement de Dresde en 1945 par les forces aériennes britanniques et américaines. Les historiens se demandent toujours si, d’un point de vue militaire, il était vraiment nécessaire de détruire la vieille ville européenne et de tuer 25 000 habitants de Dresde. La même question se pose pour les États-Unis concernant Raqqa.

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A titre de comparaison, les militaires russes qui, avec des militaires syriens, ont libéré Alep, ont trouvé un autre moyen de chasser les terroristes de la ville, sans bombardement destructeur.

Notre correspondant militaire Evgeny Davydov se trouve maintenant à Raqqa.

Evgeny Davydov : C’est une ville fantôme la nuit : les rues sont sombres, et on ne croise presque personne. Les gens allument des feux sur le bord des routes pour se réchauffer. Les générateurs sont la seule source d’électricité. Ces images ont été tournées dans l’après-midi : on voit des ruines au lieu des quartiers résidentiels. Environ 200 000 personnes vivaient à Raqqa avant la guerre. Avec les banlieues, il y avait environ 500 000 habitants au total. C’était l’une des plus grandes villes de Syrie.

Le convoi russe est entré pour la première fois dans la ville principale des combattants de Daech, longtemps restée inaccessible. Le panneau d’affichage dit en arabe : « Bienvenue à Raqqa ». Il y a un drapeau russe sur le véhicule blindé. Des rues entières se rassemblent pour saluer nos militaires. Il y a des centaines de personnes qui expriment leur émotion sincère. C’est comme ça que le convoi humanitaire russe est reçu ici à Raqqa. Il y a des dizaines et des centaines de personnes qui manifestent leur joie et leur reconnaissance.

Raqqa est devenue un terrain d’entraînement ouvert pour les bombardements. La majorité des arrondissements urbains ont été détruits. Les rues centrales ont été déminées, mais il est toujours dangereux de pénétrer dans les ruelles. La ville est totalement en ruines. Voici l’une des rues principales, Al-Mansur, avant le bombardement de la coalition. Voilà à quoi elle ressemble aujourd’hui. Voici les photos des arrondissements de la ville prises du ciel. Les libérateurs occidentaux ont généreusement déversé leurs bombes et missiles. Ils ont complètement rasé des ensembles de blocs résidentiels. Il y a une destruction colossale ; des traces de bataille peuvent être repérées partout. Des chars brûlés ne sont plus que des tas de ferraille. Les militants de Daech ont quitté Raqqa il y a deux ans, mais des escouades terroristes dormantes sont toujours actives à la périphérie. Des escouades de défense kurdes contrôlent désormais Raqqa et sa banlieue. Les forces armées syriennes n’ont pas de points de contrôle. Ceux qui tentent de retourner à Raqqa meurent souvent à cause des obus laissés par les militants. Selon des chiffres officiels, 119 personnes ont été tuées par des mines terrestres rien que l’année dernière.

Ibragim Abdel Muhammed, résident de Raqqa : « Nous demandons à la Russie de nous libérer des terroristes. Ils doivent être chassés d’ici pour les empêcher de marcher sur nos routes et d’atteindre l’Euphrate. Nous attendons que les forces gouvernementales viennent ici. Ensuite, on sera enfin en sécurité ici. »

Il y a maintenant ceux qui n’ont nulle part où aller. Beaucoup d’entre eux ont des proches vivant dans les territoires contrôlés par le gouvernement syrien. Là-bas, il y a du travail et on peut subvenir aux besoins d’une famille. Mais il est difficile d’y parvenir. Les ponts sur l’Euphrate ont été détruits lors des attaques de la coalition.

Abu Bashar, résident de Raqqa : « Nous sommes heureux que l’armée russe soit là. Nous détestons la guerre. Avec votre arrivée, elle est presque finie. »

Ce sont les premières étapes pour rétablir la paix à Raqqa. L’armée russe a envoyé deux camions remplis de nourriture à ras bord. Tous les colis ont été distribués en quelques minutes.

Vladimir Varnavsky, officier russe : « Les travaux de déblaiement des décombres et des mines dans la ville ne sont pas encore terminés. Il y a une pénurie d’eau pure, de médicaments et de nourriture. Dans l’action d’aujourd’hui, les militaires russes ont donné plusieurs milliers de colis alimentaires à Raqqa. Nos médecins militaires sont prêts à fournir une assistance médicale hautement qualifiée à tous ceux qui en ont besoin. »

Voici un camp de réfugiés près de la frontière libanaise. Jibril est originaire de Raqqa ; lui et sa famille ont fui les terroristes il y a quatre ans.

Jibril, résident de Raqqa : « Oui, c’est difficile. C’est difficile de trouver un travail. Mais c’est mieux que d’avoir peur de mourir chaque jour. Il y a enfin la paix dans ma ville natale. Cela signifie que nous rentrerons bientôt chez nous. »

Pendant la guerre, de nombreuses familles ont perdu leur soutien de famille, et les gens doivent vivre en-dessous du seuil de pauvreté. Ceux qui ont perdu leur maison vivent dans des tentes comme celle-ci. Ils n’ont pas reçu d’assistance médicale depuis des années. Les employés du Centre de réconciliation et les médecins militaires ont promis de s’y rendre régulièrement.

Evgeny Davydov, Yaroslav Borisov, Vladislav Mirzoyants pour les Informations de la semaine de Vesti, depuis le gouvernorat de Raqqa, en Syrie.

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8 réactions


  • sls0 sls0 2 janvier 2020 18:44

    Il me semble bien qu’il y avait aussi des canons français. A l’époque l’excuse c’était que l’on ne voulait pas de pertes coté soldats.

    Raqqua c’était des terroristes entourés d’une population non terroriste.

    La poche d’Idlib c’est l’endroit ultime où les terroristes se sont réfugié avec famille et sympatisants.

    Il y a certainement toujours une population non terroriste. Elle devait se douter qu’au final la poche d’Idlib serait réduire et que ça risquait de chauffer et que se barrer n’était pas idiot.

    Il y a aussi à force d’être refoulé et concentré une population à idéologie terroriste.

    Ca ne donne pas bien sûr le droit de les tuer mais il y a quand même une conduite suicidaire.

    Ca commence à devenir tendu dans la poche, des convois d’évacuation vers les frontières de la poche il y en a.

    Je regarde tout les jours, coté russe et syrien ça bombarde pas mal, il y a eu 4 blessés hier et 6 morts avant hier.

    En une dizaine d’années ils arriveront au score US.

    Avantage pour les syriens, c’est plus du renseignement humain et ils connaissent le coin, pour les bombardements c’est plus ciblé.

    Facile pour les syriens, ils demandent à leurs bidasses du coin et aux locaux s’il ont encore du monde de l’autre coté pour éviter de la bavure, ils demandent aussi s’ils n’y a pas de positions de Daesh dans le coin pour éviter du colatéral. Depuis plus d’un an qu’ils observent les cibles risquent d’être justes.

    Psychologiquement parlant pour les syriens c’est un risque de tuer des syriens. Coté US ce n’était pas des américains mais des bougnoules, la modération devait être moindre.

    Il y a plein de tweets qui partent de la poche d’Idlib, la communication n’est pas coupée.


    • Et Hop ! 2 janvier 2020 21:25

      @sls0 : " A l’époque l’excuse c’était que l’on ne voulait pas de pertes coté soldats. "

      Le rôle des militaires professionnels c’est de risquer leur vie pour défendre et protéger les vies des civils, les femmes et les enfants, y compris les civils du camp ennemi.

      C’est pas de tuer un maximum de civils pour protéger ses soldats.

      En 1945, les Américains ont non seulemment tué beaucoup plus de civils français que l’armée allemande pendant toute la guerre, mais dans leurs bombardements des centres des villes ils tuaient 100 ou 1000 civils franaçais pour atteindre un ou deux soldat allemand, parfois aucun.

      Tous ces bombardement volontaires de civils sont des crimes de guerre avérés.


    •  Saladin Saladin 3 janvier 2020 06:46

      @Et Hop ! Oui et même ici tu trouveras toujours un connard ou deux pour leur trouver des excuses.


    • sls0 sls0 3 janvier 2020 15:46

      @Et Hop !
      Bien sûr que le rôle des militaires c’est de défendre leurs civils au risque de leur vie.
      Nos militaires en Syrie n’y étaient pas pour nous défendre mais pour une sombre histoire de gaz et de soutien aux USA. Un nombre important de militaires morts non pas pour la patrie mais pour Wall Street n’aurait pas passé.
      Par contre depuis la première guerre d’Irak, les USA sont pas loin de 2 millions de victimes dans le coin et personne s’en émeut dans les chancelleries et les médias. 20000 morts ce n’est qu’un pourcent de ce chiffre.
      Les américains peuvent être précis en bombarbement, Qassem Soleimani vient d’être tué à Bagdad par une bombe US. C’est la grosse fiesta à Idlib suite à cette annonce, manifestations monstres coté Daesh.
      Avec sa mort ça risque de bouger d’un cran dans le coin. Excellent stratège iranien mais même Israël cette mort dans ces conditions lui fait peur.


    • sls0 sls0 3 janvier 2020 16:22

      @Saladin
      Vous auriez pris le temps de lire mon commentaire en entier vous auriez vu que je ne leur trouve pas d’excuses, je reproduis l’excuses donnée à l’époque par un capitaine d’artillerie français.
      Comme vous pouvez voir dans mon commentaire ci-dessus je suis d’assez près ce qui se passe en Syrie.
      Et je me réjouie de chaque avancée de l’armée Syrienne. Oui je suis contre les envahisseurs, ce n’est pas par idéologie ce qui me permet d’être pragmatique.
      Pragmatique mais j’avoue que quand j’ai vu un tweet disant qu’un patrouille US c’est faite refoulée en pleine zone kurdes à un chekpoint de l’armée syrienne j’applaudi.
      En ce moment la police syrienne fait une chasse assez efficace aux attentats suicides à Raqqa, j’applaudi.
      La Syrie redevient syrienne j’applaudi.
      Je ne suis ni pro ni anti Assad, je ne suis pas syrien, je n’ai pas à donner mon avis.
      A priori les syriens n’ont pas un président soumis au CAC40 c’est déjà ça.


    •  Saladin Saladin 3 janvier 2020 20:39

      @sls0 Oui, désolé pour mon erreur. 


    • Le Monde part en couilles Vraidrapo 4 janvier 2020 06:14

      @Et Hop !
      En 1945, les Américains ont non seulement tué beaucoup plus de civils français que l’armée allemande pendant toute la guerre

      Ca va dans le sens d’une remarque anecdotique de mon père qui me racontait le comportement des "libérateurs" à Marseille et le bombardement en piqué et sans bavure des "Boches" sur les navires marchands du port.
      Das ist Kultur, Ach so ! smiley


  • Le Monde part en couilles Vraidrapo 4 janvier 2020 06:04

    Comme en Irak pour Aliburton, l’aviation yankee prépare les contrats pour les entreprise de reconstruction... La vie est un éternel recommencement...

    Sinon, ils auraient pu utiliser des drones "chirurgicaux" comme pour le Général Iranien.

    Nos journaleux raffolent de ce mot "chirurgicaux"


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