samedi 6 juin 2015 - par micnet

On les appelle les ’anars de droite’ !

Texte tiré de cet excellent lien

 

https://anardedroite.wordpress.com/category/anar-de-droite/

 

"L’expression sonne comme une insulte. Ou comme un compliment, c’est selon. Ça sent le soufre, la pédanterie bon marché, le mépris revendiqué. L’anarchisme de droite n’est pas une école de pensée. C’est une famille recomposée introuvable voire impossible. L’anarchiste de droite est d’autant plus difficile à reconnaître qu’il ne se définit pas comme tel. Anarchiste ? Il se moque de tout, à commencer par lui-même. Tâte plus du salon feutré que le pavé. De droite ? Rien ne l’agace autant que les snobs et les bourgeois. Le confort n’est pas sa quête. L’anarchiste de droite n’occupe pas une position facile. Les uns lui reprochent d’être plus de droite qu’anarchiste ; les autres d’être plus anarchiste que de droite. Dans le fond, lui-même ne sait pas trop où il se situe.

 

On appartient à l’anarchisme de droite essentiellement par tempérament. Ses hommes libres ont peu de goût pour le suivisme, ont coutume de théoriser par eux-mêmes, quitte à s’attirer quelques inimitiés...Alliant la verve, le style, ces esprits ne se célèbrent pas dans un anticonformisme de façade ; ils ne cessent d’analyser, de contextualiser et de dialectiser des phénomènes grotesques, qui à force de nous noyer, ont fini par apparaître souhaitables au plus grand nombre. Armés d’un subtil cocktail de cynisme, de perfidie et d’élégance, ils dégomment les démagogies. Chacun, dans son art, a su s’affranchir des carcans et des conservatismes pour transcender sa vérité.

 

L’anar de droite déteste tout ce qui finit en « isme », à part peut-être l’individualisme.Il n’aime pas les étiquettes, mais est surtout mécontent de celles qu’on lui applique, facho, réac, cynique, nihiliste.. Le fait est que sa liberté de pensée a tendance à l’ostraciser, quitte à être classé, il finit souvent du coté de l’extrême droite, ce qui le ferait hurler, ou marrer ; c’est selon...Il a ses marottes ; Le matérialisme vautré de notre époque, la technocratie, le snobisme, l’attention au collectif, l’affirmation d’une égalité, l’exaltation de notre sempiternelle perfectibilité. Ils aiment à tirer sur tout ce qui bouge, tout ce qui se costume en « avant-garde », esthétique, intellectuelle, politique. Le moderne quoi.

 

S’il est une notion qui lui est étrangère c’est celle de société, un de ces noms qui vous obligerait à croire au collectif. Compassion et empathie sont moqués. L’humanité figurerait plus volontiers dans son vocabulaire. Même si elle apparaît souvent pauvre, sinistre et sordide. Le capitalisme n’est pas dénoncé en lui-même, mais il est coutume d’afficher telle volonté de bouffer du bourgeois, de casser du ploutocrate. Au fond, ils reprochent à la bourgeoisie de ne pas se comporter en aristocrates.

 

Au fond, ce n’est ni le social, ni l’économique qui rapprochent une certaine droite intellectuelle de l’anarchisme, mais la morale, une conception exigeante de l’homme, de sa dignité, de son honneur."

 

---> Parfois bourrus, souvent misanthropes voire solitaires, ces personnages intriguent, amusent, enervent aussi de temps en temps mais ne laissent jamais indifférents. Ils détestent les idées toutes faites, la moraline et l’esprit de groupe. En un mot, ils sont irrécupérables, dans tous les sens du terme. Ils méritaient donc bien un article

 

 

Léon Bloy, le désespéré magnifique

 

A tout seigneur, tout honneur, voici probablement l’un de nos plus grands stylistes français, Léon Bloy, qui, par sa détestation de la modernité et, de manière générale, de son aversion pour tout ce qui est médiocre, petit lâche et fade, entre parfaitement dans la catégorie des ’anars de droite’ ou même, pourrait-on ajouter, des ’anarchistes chretiens’. Détestant la bourgeoisie et admirant la grandeur, telle son admiration pour Napoléon, Bloy fut surnommé le "prophète" des pauvres, lui qui et connut et vecut la misère. Ce chrétien en quête d’Absolu méprisait le catholicisme moderne et ses représentants. Méprisant Édouard Drumont l’auteur de la "France juive" et antidreyfusard, Bloy, en partisan de Dreyfus, n’en méprisait pas moins Zola qu’il surnommait ’le crétin des Pyrénées’. Bref, prétendre que Léon Bloy avait beaucoup d’amis serait un tantinet "exagéré". Mais c’est souvent cela, le destin des hommes libres !

 

 

 

Michel Audiard, ce génie si français

 

Qui ne connaît pas Michel Audiard, ce réalisateur et dialoguiste inventeur d’une nouvelle langue cinématographique ! Qui ne connaît ses fameuses répliques de film devenues culte ! Mais peut-être est-ce celle-ci qui résume le mieux l’époque : “C’est pas parce qu’on a rien à dire qu’il faut fermer sa gueule.”

 

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Jean Yanne, tout le monde il est pas comme lui

 

Gouailleur, anticlérical, antimilitariste et, de manière générale anti-tout ce qui n’est pas lui, Jean Yanne, cet ancien sociétaire de l’émission "les grosses têtes" de la belle époque, ne respectait pas grand chose. Mais ce qu’il execrait par-dessus tout, c’est cette course à l’émotionnel et au sentimentalisme si bien décrite dans le film ’ tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil’

 

 

 

Pierre Desproges, pris en flagrant délire

 

Autre impertinent qui demeure dans le coeur des français, Desproges, que beaucoup aujourd’hui tentent de récupérer en ignorant bien souvent à quel point ce dernier les méprisait, est surtout cité aujourd’hui sur sa fameuse formule à propos de Jean-Marie Le Pen : "Il y a plus d’humanité dans l’oeil d’un chien qui remue la queue que dans la queue de Le Pen quand il remue l’oeil". C’est oublié que Desproges a été encore beaucoup plus dur avec d’autres. Qui se souvient de son émission radiophonique ’le tribunal des flagrants délires’ et de celle-ci en particulier où il descend en flamme le dessinateur Sine en sa présence

 

 

Et on pourrait ajouter à cette liste Philippe Muray, Claude Chabrol, Antoine Blondin, Thierry Le Luron et tant d’autres... A découvrir ou à redecouvrir !

 



39 réactions


  • michel-charles 6 juin 2015 10:03

    En un mot, ils sont irrécupérables.. ?

    Sortez donc de votre moule pour décérébrés profonds..et tentez de changer votre comportement..Vous êtes l’exemple parfait de l’idiot du village..JALOUX de l’indépendance des autres..VIVE L’ANARCHIE... !

    • micnet 6 juin 2015 10:07

      @michel-charles

       ????? Euh... c’est du second degré, ou vous êtes complètement débile ?? Vous êtes sur d’avoir compris le texte ??


    • michel-charles 6 juin 2015 13:35

      @micnet...Allez savoir.. ?


    • Pierre JC Allard Pierre JC Allard 6 juin 2015 22:15

      @micnet 

      Que voici un texte intelligent et bien écrit ! 

      Pierre JC Allard


  • nours77 6 juin 2015 10:55

    “C’est pas parce qu’on a rien à dire qu’il faut fermer sa gueule.”


    je vois que vous avez médité ce conseil...
    Car a par craché sur des gens, et en encenser d autre sans intérêt ("l’un de nos plus grands stylistes français"... Mouais, si on veut...), votre article est vide d intérêt...
    Un anarchiste ne ce moque pas de tout, ne cherche pas le chaos, mais n a pas besoin de lois ou règle, car c est un homme civilisé qui respect sont voisin... Je vous conseil de méditer aussi la dessus...
    Aller un peu d histoire pour rafraîchir les esprits, l anarchie c est quoi, et c est née comment ?

    "A l’heure des prémices de la société industrielle en marche, les socialistes cherchent à créer un nouveau monde. Pour éviter le monopole d’accumulation des richesses, il faut les rendre collectives, par le biais des moyens de production. D’après eux, le socialisme constitue la première étape du processus de passage à un collectivisme, alors que le communisme en est la dernière. Mais les deux mouvements ne sont qu’une partie de l’évolution de l’humanité, au même titre que le capitalisme. Tout devra changer, de la production à la constitution de la société. Le communisme devra avoir atteint un haut niveau de science et de technique pour dominer la nature. Et ces changements ne pourront se produire que grâce à une révolte.

    C’est ce qu’Auguste Blanqui a compris en profitant de toutes les occasions possibles pour faire entendre sa volonté. Prônant une révolution permanente, il participe à toutes les actions importantes. Son but premier est de faire la révolution, et ne s’occupe que peu de ce qu’il se passera ensuite ; il élabore l’organisation de cette révolution. S’il espère convaincre les exploiteurs d’écouter leur volonté, toutes ces révoltes incessantes le condamneront avec les siens à de nombreux séjours en prison.

    Avec son exclamation « La propriété, c’est le vol ! », on constate aisément que le scandale politique est également prôné par Proudhon. Dénonçant la propriété, il pense qu’elle ne repose sur aucune utilité. Son postulat repose sur la valeur du travail collectif qui est nécessairement plus importante que l’individuel. Mais la différence entre les deux ne se comprend pas dans le salaire ouvrier, et l’argent supplémentaire est attribué au capitaliste. Contre la nocivité de l’Etat, il dénonce aussi bien la démocratie qu’il considère illusoire. A la place su système en place il propose une association fédérative, élaborée à l’aide d’un pacte. De famille, en villages, jusqu’à parvenir à la formation de groupes, les rassemblements se soumettent à des règles communes. S’il ne désire pas détruire l’Etat, il veut le rendre fédéraliste, décentralisé et limité, représentant le pluralisme de la société.

    Le mouvement anarchiste qui se poursuivra se situera dans une optique de révolte contre toute forme d’oppression, et surtout en Russie, avec Bakounine et Kropotkine."




    Donc, l anarchisme déjà est née a gauche, comment un anarchiste de droite pourrait exister, ce n est pas contre sont idéologie (possession, capitalisme) ?
    On a fait du terme anarchiste une insulte envers ce qui est civilisé, mais c est une déformation linguistique, pour supprimé un mot.
    Un monde ou la possession n existe pas, la terre est a toutes les plantes, les animaux ou tous les êtres humains, et ou il n y a pas besoin de lois, liberticide pour favoriser quelque uns... Ma liberté s arrête ou commence la votre et vis versa... Utopique va de paire avec l anarchie...

    • un primate un primate 6 juin 2015 11:27

      @nours77

      "il n y a pas besoin de lois, liberticide pour favoriser quelque uns"

      L’existence est une lutte sans merci. Derrière les apparences civilisées, se cache une compétition impitoyable. C’est ce que les "anars de droite" ont compris contrairement aux "anars de gauche" qui demeurent dans l’utopie.

      Ce n’est pas seulement le capitalisme qui nous impose cette compétition. Il serait trop beau qu’on puisse se débarrasser de la compétition en se débarrassant du capitalisme.

      Un anar de droite est, selon moi, un anar qui a dépassé le stade infantile et utopique de l’anarchie. Qui en est revenu. Qui ne propose pas de solution si ce n’est un individualisme tout relatif.

      Cynisme ? Un peu. Mais surtout un désespoir qui se veut élégant par mépris pour le pathos et la victimisation.



  • jeanpiètre jeanpiètre 6 juin 2015 11:22

    l’anarchie n’est ni de gauche , ni de droite

    ceux que vous classez comme tel sont juste des individus proche de la pensée libertarienne, vous savez , le contre feu américain au marxisme en plein essor dans la première moitié du XXème siècle.
    reste que c’est une idée totalement stupide, mais bien plus facile à mettre en oeuvre dans une société basée sur la propriété

    • QaviQeQuarQo QaviQeQuarQo 6 juin 2015 23:06

      vous confondez anarchiste de droite et anarchiste libéral (libertariens, minarchsites, anarcaps...) , ce ne sont pas les memes loustics

      Chez les anars de droite, comment ne pas citer louis céline et son personnage bardamu et sa critique de la guerre ?

      Et pourquoi pas lucchini aussi ?


  • Gollum Gollum 6 juin 2015 11:47

    Bien aimé la critique du catholicisme de son temps par Léon Bloy.. smiley


    Sinon je définirai l’anarchiste de gauche comme quelqu’un qui refuse toute autorité quelqu’elle soit, notamment si elle se situe à un niveau transcendant (Dieu), toutes les autorités (politiques, armée, police) étant considérées comme à l’image de cette autorité ultime, Dieu.

    L’anarchiste de droite serait quelqu’un qui refuse toute autorité hormis une seule : Dieu. Ou alors un de ses substituts, s’il ne remonte pas jusque là…

    Le premier serait plutôt sataniste, il aime la Matière. Le deuxième serait plutôt luciférien, il n’aime que l’esprit.

    Le premier a une "compassion" horizontale. Il est démocrate extrême. Le deuxième se veut aristocrate et ne connaît qu’une fraternité verticale…

    Bon, bien évidemment il s’agit d’une typologie "ultime".. On peut avoir toute sorte de mélange…

    L’anarchiste suprême serait celui qui est à la fois dans les deux camps. Le Christ ?



    • jeanpiètre jeanpiètre 6 juin 2015 12:08

      @Gollum
      si le christ est l’anarchiste ultime , tous ceux qui s’en réclament sont des antechrist


    • gerfaut 6 juin 2015 14:59

      "Celui qui ne prie pas Dieu prie le diable" a écrit Léon Bloy entre deux retraites mystiques


    • berphi 6 juin 2015 16:50

      @Gollum,

      L’anarchiste suprême serait celui qui est à la fois dans les deux camps. Le Christ ?

      Le Christ n’aime pas la matière et quant à l’esprit, de quel esprit est-il question ? L’esprit luciférien ne découle-t-il pas justement de la matière ?
      En revanche on peut reconnaître au Christ, comme vous le définissez, un axe vertical/horizontal compassionnel sous la seule autorité du créateur. Le conformisme du Christ se situe dans les dix commandements (onze pour être exacte), il ne revisite pas la Loi, il l’a ré-enseigne (un autre débat...). Que le Sanhédrin l’envisage comme un anarchiste n’en fait pas un anarchiste.

    • Gollum Gollum 6 juin 2015 17:41

      @berphi

      Pour résumer : Satan n’aime que la matière. Lucifer n’aime que l’esprit.

      Marxisme (Satan) et Nazisme (Lucifer) sont les deux dernières créations de ces deux aspects assez archétypiques des choses.

      Le Christ fait place aux deux. Il y a donc chez lui Verticalité et Horizontalité. Soumission au divin qui se traduit par l’Agapé.

      Sinon il est anarchiste par refus des lois, (refus du Sabbat ou plutôt indifférence) mais intransigeance quant à l’Obéissance spirituelle vis à vis du Père. Cette Obéissance impliquant une désobéissance radicale pour le reste..

      Bon j’espère que c’est à peu près clair.


    • berphi 6 juin 2015 18:11

      @Gollum
      merci de votre réponse ; la première partie me paraît plus claire. En revanche, et vous n’imaginez pas comme vous me faites plaisir avec ceci :
      Sinon il est anarchiste par refus des lois, (refus du Sabbat ou plutôt indifférence)
      Je vous recommande vivement une conférence intitulée "Jesus un fidele de la Tora"du rav 
      Daniel Boyarin - university of California, Berkeley, (rabbin non accomplis, je précise). Son exposé bouleverse totalement l’enseignement inculqué à travers l’étude de la sémantique entre l’interprétation du grec et de l’hébreu. Je pense que cela devrait vraiment interresser ;


    • Gollum Gollum 6 juin 2015 18:52

      @berphi

      Merci j’y jetterai un œil volontiers. Pas avant lundi en tous les cas je n’ai plus de place disponible pour le we.. smiley


    • Ariane54 7 juin 2015 11:35

      @Gollum

      J’aime beaucoup votre conclusion. J’ai en effet toujours considéré que le Christ était avant tout un humaniste, qualité qu’on retrouve souvent chez les anars (en tout cas de gauche)


  • Fidol Castré Fidol Castré 6 juin 2015 13:08

    Siné se faisant dézinguer par Desproges, hilarant et l’on voit bien de quel côté se trouve l’esprit réellement libre et non-dogmatique...
    Le type commence "Françaises, français, belges, belges, bougnouls, bougnoules..." Qui ose ça aujourd’hui ?
    "Siné le seul gauchiste d’extrême-droite"... c’en est même incroyable de voir tant d’esprit chez un type qui avait pour prétention de faire rire. Rien que pour ça et en souvenir aussi de Jean Yanne et des autres cités dans cet article, on peut absolument se permettre de déverser notre bile sur deux catégories de personnes qui empestent notre atmosphère contemporaine :

    Catégories 1 :
    Les comiques d’aujourd’hui, quasiment tous creux comme des valises, les plus creux étant les plus connus : El Maleh, Debbouze, Dubosc, Dany Boon...

    Catégories 2 :
    Les promoteurs de ces comiques, d’infinis enculés producteurs, tourneurs, directeurs des programmes, dirigeants de chaînes télé, patrons de salles... Que tous ces organes institutionnels disparaissent au plus vite, journaux, radio, télé publique, privée, rachetés et tenus à bout de bras par les gros capitaux qui dirigent la politique.

    On pourrait en faire des caisses sur chacun de ces types classés pour aujourd’hui "anarchistes de droite", même si j’en suis sur, peu d’entre eux le revendiqueraient, ce qui est tout à fait normal puisqu’un être humain connaissant la sensation de la liberté n’a envie de rentrer dans aucune case qui fragmente, systématise, et in fine, totalitarise les individus et la société.
    C’est pour cette raison que chacun de ces types est un bol d’air pur dans notre époque rance et sous un contrôle bien plus pernicieux que les régimes totalitaires qui ont au moins le mérite de ne pas organiser le délitement du collectif...

     


    • wesson 9 juin 2015 00:05

      @Fidol Castré
      ne vous excitez pas trop : dans la vie privée, Siné et Desproges se fréquentaient et étaient amis. Le "gauchiste d’extrême droite" était une plaisanterie entre eux, une "private joke" passée à l’antenne.

      Desproges justement expliquait que ses chroniques, c’était un boulot pour lequel il était payé, et dans lesquelles il fallait dézinguer l’invité, de quelque obédience qu’il fut. Et il en as ratatiné effectivement un paquet de tout bord, avec des mots qui lui vaudraient aujourd’hui une cohorte de procès. 

      Politiquement, je crois que personne ne sait réellement de quel courant Desproges se rapprochait le plus. En tout cas dans le privé, l’homme avait une certaine classe.

      quand aux chroniques qui ont été compilées et que l’on entends le plus souvent aujourd’hui, elles ont été en fait caviardées : certaines pour couper les interventions de Claude Villers, Georges Rabol Eva Darlan ou de Luis Rego, d’autres parce ce qui est dit ne serait plus accepté. C’est bien souvent dommage car des fois ça embrouille la chronique en enlevant son contexte.


  • Éric Guéguen Éric Guéguen 6 juin 2015 13:37

    Salut l’ami !
    Tenez : https://www.youtube.com/watch?v=zhpzHWcf8rA
    "Salauds d’pauvres !" Ça c’est bon, et ça l’est parce que c’est bien plus osé que de dire "salauds de flics !" L’étroit d’esprit déboule alors en vous répondant "c’est toi l’salaud, t’aimes pas les pauvres !"
    Il faut être autrement plus couillu pour subir le conformisme intellectuel qui n’est pas qu’un conformisme d’État mais qui dégouline largement dans la société civile par "intellectuels" interposés.

     
    L’anarchisme dit "de droite" n’est pas revendiqué, il se constate, il est dit tel par défaut, parce qu’il va plus loin que l’anarchisme revendiqué et claironné (au grand cœur, donc de gauche) qui, lui, courbe l’échine devant le conformisme des sociétés de masse. L’anar de gauche pense être subversif en crachant sur les signes d’autorité dès ses 13 ans, mais en restant dans cette posture, il ne dépasse pas cet âge mental.

     

    Dans le même esprit, je pense que ceux qui défendent la liberté d’expression TOTALE peuvent être classés, le plus souvent, comme anars de droite, libérés de la moraline et assumant parfaitement l’individu et ses tares. Mais du coup, cela peut aussi induire un extrémisme : cf. Céline. Antimilitariste, anticolonialiste, anticapitaliste, il était anti-tout et ça faisait marrer tout le monde. Et un beau jour, il s’est montré antisémite, et plus personne n’a ri.


    • Éric Guéguen Éric Guéguen 6 juin 2015 13:46

      Sur Céline, j’entends par là que son antisémitisme n’était pas biologique, mais social. Il en voulait aux Juifs dans la mesure où il se figurait qu’ils étaient détenteurs en tant que tels d’un  ????, d’un "arkhê", d’un pouvoir. C’était en quelque sorte un antisémitisme anarchiste, "anti-pouvoir".

      Le crime de Céline est peut-être donc d’avoir poussé la "logique" anarchiste trop loin, ou du moins aveuglément...


    • un primate un primate 6 juin 2015 13:51

      @Éric Guéguen

      L’antisémitisme reste une tentation ne serait-ce que pour faire chier l’ordre établi et les bien pensants.


  • Pyrathome Pyrathome 6 juin 2015 13:49

    Anarchiste de droite, c’est absurde.....
    Un anar ne peut être ni de droite ni de gauche ni d’autre chose puisqu’il refuse l’ordre établi.....


    • Éric Guéguen Éric Guéguen 6 juin 2015 14:14

      @Pyrathome
       

      De toutes façons l’anarchisme est absurde, tout court... smiley


    • Schweizer.ch 6 juin 2015 19:02

      @Pyrathome

      "Anarchiste de droite, c’est absurde....."

      Pas du tout. L’anarchisme de droite, c’est une certaine vision du monde, un je m’en foutisme aristocratique ayant conscience que l’aristocratisme n’est, par définiton, pas accessible à tout le monde.

      Pour faire court, je dirai que l’anarchisme de droite se distingue de son équivalent loquedu et intellectuel, en cela qu’il est élitaire.


  • gerfaut 6 juin 2015 14:32

    A droite il y a tous les écrivains un peu branque, un peu foldingos, mais ce sont les plus marrants, Marcel Aimé par exemple et sa Jument Verte, il y a un style au moins chez Proust ou Céline, pas toujours classé à droite, lui, dans sa vie.


    A gauche, on se prend au sérieux, il s’ agit de changer l’ Homme et de fabriquer l’ Homme Nouveau. On ne rigole plus. On lit Sartre, et on a la nausée et les mains sales, comme disait Desproges.

  • gerfaut 6 juin 2015 14:57

    Par contre, le fils Audiard, lui, c’ est bien un gauchiste et il est bien atteint, après le Prophète et ses histoires de taulards, son dernier film porte sur l’ immigré tamoul.


    On chiale sur l’ immigré on veut abattre toutes les frontières, toutes les structures traditionnelles, mais attention pas touche aux droits d’ auteurs, et à l’ exception cinématographique française. Faudrait pas déconner.

  • Marioupol Marioupol 6 juin 2015 16:46

    J’y crois pas, Moi, qui ai consacré ma vie à l’anarchie, d’entendre les petits bourgeois d’AgoravoxTVfoxnews ! Restez raisonnables et ployés devant mon anarchisme taillé dans le diamant le plus pur. Bande de loosers va !!


    • Éric Guéguen Éric Guéguen 6 juin 2015 17:32

      @Marioupol
       

      Ah oui, c’est vrai, il y a ça aussi : se dire anar par dégoût de la "petite bourgeoisie". J’en ai connu pas mal au lycée, majoritairement fils et filles d’avocats, de médecins et de pharmaciens. Une ville comme Rennes est infestée de ce genre d’énergumènes, mal dans leur peau, et qui, soucieux de réunir cohabitation indigente et privilèges de classe, s’encanaillent la journée avec des marginaux aux crêtes de poulet multicolores sur la tête, flanqués de leurs chiens à bandana. Puis, le soir venu, ils regagnent les pénates de papa-maman, se lavent les mains, font le bénédicité et passent à table.

      Il existe même une "fédération anarchiste". Rien que le titre est marrant.


    • Schweizer.ch 6 juin 2015 20:00

      @Marioupol

      "Bande de loosers va !!"

      Entre looser et illuminé confit dans l’utopisme archaïque, je préfère encore looser, parce que, comme Bossuet, je professe que le pire dérèglement de l’esprit, "c’est de croire les choses parce qu’on veut qu’elles soient, et non parce qu’on a vu qu’elles sont en effet."


  • Joe Chip Joe Chip 6 juin 2015 17:21

    Anar de droite, bobo... tout ça ce sont des étiquettes produites par la mode intellectuelle et l’air du temps qui ne répondent à aucun critère sociologique ou politique précis.

    Pour moi les "anars de droite" français sont de lointains héritiers de Chateaubriand et Tocqueville, d’une pensée révolutionnaire désenchantée qui ne croit pas au nouveau monde tout en étant intimement convaincu que l’ancien a perdu sa raison d’être.

    "(...) je lamente les adversité de la race de saint Louis : pourtant, je suis obligé de l’avouer, il se mêle à ma douleur un certain contentement intérieur ; je me le reproche, mais je ne m’en puis défendre : ce contentement est celui de l’esclave dégagé de ses chaînes (...) forçat que je suis libéré des galères du monde et de la cour. Fidèle à mes principes et à mes serments, je n’ai trahi ni la Liberté, ni le Roi ; je n’emporte ni richesses, ni honneurs ; je m’en vais pauvre comme je suis venu : heureux de quitter une carrière politique qui m’était odieuse, je rentre avec amour dans le repos.
    Bénie soyez-vous, ô ma native et chère indépendance, âme de ma vie !
    "

    (Mémoires d’outre-tombe, livre IV)

    Rien à voir en tout cas avec le libertarianisme US qui est d’essence démocratique et plutôt égalitariste. Les libertariens détestent justement les patriciens de la côté Est, les aristos - souvent francophiles - qui vivent un peu à l’écart de la foule, comme des vieux romains retirés dans leur domaine, en regardant nostalgiquement vers l’Europe.
    On parle ici d’un individualisme aristocratique (section pinard-fromage) qui rejette inconsciemment les fondements rationnels de l’individualisme bourgeois. Car "l’anar de droite", à l’image de Chateaubriand, a le dégoût de la politique ; ses nombreuses aversions débouchent rarement sur une conscience politisée ou l’envie de bousculer l’ordre social. Au fond, l’anar de droite est content de lui-même (mais de manière polie, élégante et toute "intérieure") et estime que cela est suffisant dans un monde livré aux chamboulements. Il n’y a chez lui ni arrivisme social (dont Stendahl et Constant ont fourni les prototypes littéraires) ni sentiment humaniste et philanthropique (Hugo). En fait c’est quelqu’un qui ne croit ni à l’égalité ni à la liberté même s’il feint de s’affilier politiquement à un libéralisme modéré. Pour un anar de droite, la liberté est affaire de caractère, de race, et certainement pas de volonté : d’où ce rejet typiquement aristocratique de la richesse (qu’on ne trouve pas chez les libertariens américains) en tant qu’elle serait le "salaire de l’homme libre".
    De ce point de vue, l’anar de droite n’est pas une version réaliste de l’anar de gauche, un utopiste qui aurait enregistré la faillite des grandes idéologies et qui prônerait à travers son attitude un individualisme sain et une morale pondérée par un pragmatisme assumé, voire une certaine forme de cynisme, mais plutôt un anarchiste qui a trouvé en lui-même une utopie - un refuge - que l’anarchiste de gauche prétend trouver dans la société.


  • gerfaut 6 juin 2015 19:58

    Audiard se disait ’anar de droite’, alors comment le décrire ?


    L’ anar de droite ne remet pas en cause les lois du monde, elles sont ainsi, il les accepte mais il se joue des codes après les avoir adoptés. C’ est valable pour tous les milieux. Et quand Audiard nous en parle par l’ intermédiaire de marginaux, de gangsters, ces gens, même si leur activité est en marge, cherchent comme tout le monde à s’ enrichir vite et à faire partie du beau monde.

    L’ anar de droite chez Audiard, c’ est comme des Anglais excentriques qui se seraient échoués chez nous, c’ est l’ amour des codes et de leur savoureuse destruction, avant de les retrouver, parce qu’ il ne faudrait pas déconner non plus. C’est les Tontons flingueurs qui se retrouvent agenouillés à la messe, après s’ être dessoudés entre eux.

    C’ est cadre-destruction-encore le cadre-destruction-re le cadre. Car on ne se marre pas avec rien.

    Voilà ce que cela donne chez Lautner en 1966
    Et chez Audiard pendant sa courte carrière de réalisateur 1968-1974

    Que voulez-vous, Audiard est un ’petit cycliste’ du 14 ème, qui a commencé en vendant des journaux, quasiment abandonné par sa mère, il a eu plusieurs foyers en même temps toute sa vie et sans s’ occuper vraiment de ses enfants. Alors quand on n’ est pas tellement capable de faire une famille et de vivre maritalement, comment tout envoyer promener quand on est soi-même sans tellement de repères ? Il faut bien se cramponner à quelque chose. Ce n’ est pas l’ absence de règle, c’ est l’ impossibilité personnelle de les suivre.

    Incapable d’ inventer une histoire (comme Céline, pas assez d’ imagination), mais capable de faire parler les autres pendant des heures et sans qu’ on se lasse. C’ est déjà beaucoup. Merci à lui.



  • Schweizer.ch 6 juin 2015 20:31

    Qui, aujourd’hui, oserait mettre dans la bouche d’une actrice, en l’occurrence Hélène Dieudonné - rien à voir avec le Camerounais M’Bala M’Bala :


    - Moi, Hitler, tout ce que j’avais à lui reprocher, c’était sa petite moustache ?

    Un singe en hiver, réalisation d’Henri Verneuil, scénario de François Boyer, Henri Verneuil et Michel Audiard, dialogue de Michel Audiard.

    Imagine-t-on un anarchiste pur jus, certifié ISO 9000, assez décoincé du caberlot, pour imaginer une réplique pareille ? Im-po-ssible ! 

    L’anarchiste de droite, en revanche, lui, il est assez libre dans sa tête, pour se permettre.

  • Éric Guéguen Éric Guéguen 6 juin 2015 21:08

    @ Schweizer.ch & Gerfaut :
     
    Je ne sais pas si c’est mon (mes...) whisky(/s) du samedi soir qui fait(/font) de l’effet, mais je suis très fan de ce que vous racontez l’un et l’autre. Merci.
    Bonne soirée,
    Moi


  • Scalpa Scalpa 7 juin 2015 00:38

    Les anars de droite
    les fachos de gauche
    et les canards du centre droit dans leurs gauches.


  • anarplatinium 7 juin 2015 11:26

    –> L’anarchisme est l’un de ces courants politiques sur lesquels plus on lit, moins on en sait. Quelle que soit l’approche, chaque livre allonge la liste des complexités, des nuances et des diversités internes. Cela ne facilite vraiment pas la tâche, surtout quand il convient d’être synthétique. Convenons-en d’entrée, il n’existe pas d’esthétique de l’anarchisme de droite unifiée, identifiée et uniforme ; mais de profondes et troublantes ressemblances que la plateforme anardedroite auquel il est fait référence propose de synthétiser.

    Ces anars là ne cherchent pas tant que ça à se faire remarquer ; se « distinguer » leur suffit, ils y sont habitués, on ne choisit pas d’être différent. Si vous en suspectez un, ne le catégorisez jamais ainsi il se mettrait en colère, se considérerait marqué comme du bétail. Méfiant envers l’engagement, les slogans, les drapeaux, il aurait l’impression de s’enrôler dans un parti. Toute étiquette est compromettante. Un certain ton, une violence, une intransigeance, une franchise, une hauteur, une exigence, autant d’indices à recueillir. L’anarchisme de droite ne peut être qu’une personnalité, un caractère, une gouaille.

    Plutôt que d’hurler avec les loups, d’amalgamer sans savoir, de reprocher sans connaitre, de commenter sans réfléchir, allez donc jeter un oeil :

    https://anardedroite.wordpress.com/




  • Piloun Piloun 7 juin 2015 12:00

    Je n’ai toujours pas compris ce qu’était un anarchiste de droite ou de gauche. De la branlette rien d’autre.


  • concombres 7 juin 2015 12:49

    « Jusqu’ici les anarchistes eux-mêmes sont essentiellement demeurés des systématiques extrêmes, au fond leur anarchie est un concept étroitement ficelé (…) L’anarchie n’est pourtant rien de si froid et de si clair que les anarchistes la conçoivent ; quand l’anarchie deviendra un rêve sombre et profond, au lieu d’être un monde accessible au concept, alors leur éthos et leurs habitudes deviendront de cette même sorte. »
    Gustav Landauer


  • L’enfoiré 8 juin 2015 10:21

    Dans cet article, vous trouverez un enregistrement partiel d’une pièce de Pierre Desproges "Vivons en attendant la mort".

    Conjurons le sort en disant "il vaut mieux rire d’Auschwitz avec un juif que de jouer au scrabble avec Klaus Barbie" 

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