vendredi 4 novembre 2022 - par LUCA

Mondialisation : se préparer au chaos ? Arthur Keller

 

Engrais, pétrole ou médicaments : nos besoins vitaux dépendent de produits qui viennent de l’autre bout de la planète, dans une période où les ressources se raréfient. D’où cette question : la mondialisation peut-elle perdurer dans un monde instable ? Pour y répondre, nous recevons Arthur Keller, ingénieur, consultant et conférencier qui travaille sur les risques systémiques et les stratégies de résilience territoriale.

Interview réalisée par Maxime Thuillez.

Source : Greenletter Club

 

00:30 - Bonjour Arthur Keller, est-ce tu peux expliquer ce qu'est la systémique, quels sont les risques systémiques et en quoi consiste ton travail ?

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04:50 - Aujourd'hui on entre dans un monde d'incertitudes, un siècle de ruptures, une planète instable. On entre dans un monde en contraction ? Le monde de demain ne ressemble en rien au monde d'hier ?

07:20 - On a beaucoup parlé du pic pétrolier, mais on parle également d'un "peak everything", c'est à dire que l'on va avoir des pics sur de nombreuses matières, y compris on a par exemple passé le pic de poissons, c'est à dire que l'on pêche moins de poissons que dans les années 2000... c'est à dire que la base matérielle sur laquelle on est assis elle va s'effondrer ? Ugo Bardi parle de l'effet Sénèque, on a cru longtemps et on risque de voir secteur par secteur des effondrements ?

13:20 - Arthur Keller, le sentiment que l'on a c'est que l'on a changé de monde. Il y a une étude célèbre qui s'appelle la Grande accélération, qu'on accélère tous les processus : la demande est tellement forte sur le phosphore pour les engrais, pétrole, le gaz, les métaux, le poisson, le bois... on a l'impression qu'on se dirige vers un siècle de pénuries ? C'est un sentiment que tu partages ?

17:10 - On va consommer moins d'énergies, on va consommer moins de matière, quelles conséquences cela peut avoir sur la mondialisation. Est-ce que la mondialisation peut perdurer dans un monde instable ?

19:10 - Si la mondialisation se contracte, si les échanges se contractent, cela veut dire que l'on va avoir une vie plus simple, on va ne plus avoir accès à certains matériaux, à certaines compétences, à quoi pourrait ressembler une vie dans un monde en contraction ?

28:14 - Tu parlais tout à l'heure de la dépendance au gaz. La mondialisation se caractérise par des systèmes centralisés et hyper-performants. Il faudrait mieux s'inspirer de la nature et mettre en place des redondances pour la satisfaction des besoins essentiels ?

34:18 - Est-ce qu'il y a des outils dont on dépend trop, et dont il faudrait apprendre à se passer ?

38:43 - Tu parlais de réindustrialisation à l'instant, quels sont les biens qu'il faut que l'on se remette à produire en France ?

46:03 - On pressent qu'il va y avoir tout un tas de ruptures, de pénuries, quelles sont les échelles les plus efficaces pour avoir des territoires plus résilients ?

53:05 - Cette résilience territoriale exige de revoir, de repenser le fonctionnement de la démocratie, notamment à l'échelle locale ?

58:50 - Arthur Keller, est-ce que tu as un message, un conseil à donner ?

 



10 réactions


  • PLACIDE2 4 novembre 2022 11:31

    Si on rajoute la guerre de la monnaie-dette contre l’énergie-travail  et le fait que 

     "L’Empire ne peut tout simplement pas se permettre de perdre le « jardin ». Et les élites du « jardin » ayant un QI supérieur à la température de la pièce savent toutes qu’elles ont affaire à une entité psychopathe tueuse en série qui ne peut simplement pas être apaisée." https://lesakerfrancophone.fr/la-guerre-de-la-terreur-est-peut-etre-sur-le-point-de-frapper-leurope nous ne sommes pas sorti de .................


  • LUCA LUCA 4 novembre 2022 12:12

    Je suis contre l’utilisation du terme décroissance, nous sommes arrivés à un tel degré de gaspillage massif que ce terme devient concrètement inatteignable, l’objectif d’une plus grande frugalité me semble être plus juste. Cela dit, ce sont encore les Européens qui trinquent en donnant l’exemple d’une vertu écolo que les "émergents" ne sont pas prêts à suivre.


    • Croa Croa 4 novembre 2022 16:35

      À LUCA,
      Pas de soucis, ça va se faire tout seul.


    • juanyves juanyves 5 novembre 2022 10:34

      @LUCA
      Quand on parle de décroissance on parle d’un système basé sur la croissance : cad que c’est la croissance qui paie la dette. En réalité c’est un système basé sur la dette. Développer des techniques pour moins consommer ou mieux consommer c’est de la décroissance mais aussi de la croissance (en intelligence). Parler de croissance ou décroissance sans spécifier l’objet auquel cela s’applique n’a aucun sens. Frugalité ou sobriété correspond à mieux consommer et plus intelligemment. Acheter ou distribuer des objets gros comme des miettes de pain enfermés dans des blisters en plastique dur 100 fois plus gros est un défi à l’intelligence. Distribuer des liquides dans des bouteilles de verre de toutes les formes, couleurs et contenances ne permet pas le recyclage de celles-ci correctement. Gamin, j’allais récupérer des bouteilles à étoiles pour me faire 3 sous.
      Appliquer des standardisations sur une multitude de produits pour en augmenter les possibilités de recyclage ou de réutilisation, c’est faire preuve d’intelligence (pièces de voiture, chargeurs, électroménager etc...). On sait bien réutiliser des pièces de machine à laver pour faire des missiles. Mais le système est basé sur l’inverse : PIB au lieu de BIB (B pour Bonheur).
      Jung parle de 2 archétypes fondamentaux dans la spirale de l’évolution : expansion et concentration, force centripète et force centrifuge. Il semblerait bien que nous sommes en train de passer sur la concentration après l’expansion qui a caractérisé ces dernières 2000 années. La concentration c’est la mise en ordre, après la construction du gros oeuvre d’une maison (pour ceux du bâtiment) et l’expansion de ses murs et dépendances, vient le moment du crépis, de l’enduit et de la peinture, puis planter les fleurs.


    • LUCA LUCA 5 novembre 2022 14:01

      @juanyves
      Je suis tellement d’accord avec vous que j’ai l’impression d’être l’auteur de votre commentaire ! j’ai un truc pour résumer ce monde, vous c’est la force centripète ou centrifuge, la spirale montante ou descendante, moi mon truc c’est la nuance, il n’y a plus de nuances dans ce monde qu’ils voudraient uniformisé et monochrome


    • LUCA LUCA 5 novembre 2022 14:05

      @Croa
      Je ne crois pas, les gloutons sont toujours plus nombreux...


  • jacqcroquant 4 novembre 2022 20:09

    Bon Artur Keller ne sait rien. On verra en 2100 ! Ben, moi aussi je sais prévoir que quand je serai mort bien avant 2050 je ne verrai pas ce qui se passera en 2100. Et d’ici là le système aura produit ses anti corps. Par exemple : Le système aura vacciné tous ses sujets et tous les sujets seront devenus des drones au service du plus grand nombre. Si, si. Et la résilience du système sera telle qu’aucun individu ne pourra le combattre puisque nous serons tous devenus des acteurs volontaires de ce système. Et "nous irons vers cet ordre mondial et personne ne pourra s’y opposer !" N.Sarkozy (10 ans avant le covid)


  • yoananda2 5 novembre 2022 14:09

    J’ai été pickiste pendant 10 ans, ha non, on dit collapsologue de nos jours. Bien avant que le gauchiste Servigne ne le mette à la mode, et même avant le survivalisme de San Giorgio.

    Je ne le suis plus. Il n’y aura pas d’effondrement civilisationnel selon moi.

    Pas de pénuries, si ce n’est celles qui sont "organisées" ou à cause de la mal-organisation.

    Il y a une transition en revanche. Donc il y aura des remous, des tensions, des dangers.

    Nous sommes en train de changer de civilisation, ça c’est clair. Autant au niveau énergétique qu’au niveau paradigmatique. Il y a, objectivement, des risques existentiels pour l’humanité. Il y a crise du sens.

    Il y a un effondrement humain, et un effondrement de l’humain.

    C’est ça qui provoque des angoisses chez presque tout le monde, sauf quelques geeks et quelques riches.

    Mais il n’y a pas de pénuries de matières premières ou quoi. C’est l’inverse. Nous entrons dans l’age de l’abondance.

    La croissance infinie dans un monde fini est possible. On le fait depuis 10 000 ans. C’est pas prêt de changer.


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