Mondialisation : se préparer au chaos ? Arthur Keller
Engrais, pétrole ou médicaments : nos besoins vitaux dépendent de produits qui viennent de l’autre bout de la planète, dans une période où les ressources se raréfient. D’où cette question : la mondialisation peut-elle perdurer dans un monde instable ? Pour y répondre, nous recevons Arthur Keller, ingénieur, consultant et conférencier qui travaille sur les risques systémiques et les stratégies de résilience territoriale.
Interview réalisée par Maxime Thuillez.
Source : Greenletter Club
00:30 - Bonjour Arthur Keller, est-ce tu peux expliquer ce qu'est la systémique, quels sont les risques systémiques et en quoi consiste ton travail ?
04:50 - Aujourd'hui on entre dans un monde d'incertitudes, un siècle de ruptures, une planète instable. On entre dans un monde en contraction ? Le monde de demain ne ressemble en rien au monde d'hier ?
07:20 - On a beaucoup parlé du pic pétrolier, mais on parle également d'un "peak everything", c'est à dire que l'on va avoir des pics sur de nombreuses matières, y compris on a par exemple passé le pic de poissons, c'est à dire que l'on pêche moins de poissons que dans les années 2000... c'est à dire que la base matérielle sur laquelle on est assis elle va s'effondrer ? Ugo Bardi parle de l'effet Sénèque, on a cru longtemps et on risque de voir secteur par secteur des effondrements ?
13:20 - Arthur Keller, le sentiment que l'on a c'est que l'on a changé de monde. Il y a une étude célèbre qui s'appelle la Grande accélération, qu'on accélère tous les processus : la demande est tellement forte sur le phosphore pour les engrais, pétrole, le gaz, les métaux, le poisson, le bois... on a l'impression qu'on se dirige vers un siècle de pénuries ? C'est un sentiment que tu partages ?
17:10 - On va consommer moins d'énergies, on va consommer moins de matière, quelles conséquences cela peut avoir sur la mondialisation. Est-ce que la mondialisation peut perdurer dans un monde instable ?
19:10 - Si la mondialisation se contracte, si les échanges se contractent, cela veut dire que l'on va avoir une vie plus simple, on va ne plus avoir accès à certains matériaux, à certaines compétences, à quoi pourrait ressembler une vie dans un monde en contraction ?
28:14 - Tu parlais tout à l'heure de la dépendance au gaz. La mondialisation se caractérise par des systèmes centralisés et hyper-performants. Il faudrait mieux s'inspirer de la nature et mettre en place des redondances pour la satisfaction des besoins essentiels ?
34:18 - Est-ce qu'il y a des outils dont on dépend trop, et dont il faudrait apprendre à se passer ?
38:43 - Tu parlais de réindustrialisation à l'instant, quels sont les biens qu'il faut que l'on se remette à produire en France ?
46:03 - On pressent qu'il va y avoir tout un tas de ruptures, de pénuries, quelles sont les échelles les plus efficaces pour avoir des territoires plus résilients ?
53:05 - Cette résilience territoriale exige de revoir, de repenser le fonctionnement de la démocratie, notamment à l'échelle locale ?
58:50 - Arthur Keller, est-ce que tu as un message, un conseil à donner ?