Lord of war : comment Poutine est devenu le maître de la Russie | Raphaëlle Auclert | GPTV
Le 25 janvier à 9h, Raphaëlle Auclert est l’invitée de Mike Borowski, sur la chaîne YouTube de Géopolitique Profonde !
Raphaëlle Auclert est une journaliste et essayiste française reconnue pour ses analyses percutantes sur les grandes questions géopolitiques et stratégiques. Elle est co-auteure du livre « Poutine, Lord of War », écrit avec le colonel Peer de Jong, où elle explore le parcours et la stratégie militaire de Vladimir Poutine.
Poutine détruit l’ordre établi et impose sa vision
Vladimir Poutine domine la scène internationale comme aucun autre dirigeant contemporain. Depuis 2000, il a transformé la Russie en une puissance incontournable, capable de rivaliser avec les États-Unis et la Chine. Poutine a consolidé son pouvoir en érigeant un État fort, modernisant l’armée et plaçant la souveraineté russe au centre de toutes ses décisions.
Son intervention en Syrie a marqué le retour de la Russie comme acteur décisif au Moyen-Orient. En Ukraine, il impose une réalité militaire et politique qui bouleverse l’équilibre européen. La guerre n’est pas un échec pour Moscou, mais une démonstration de force : malgré les sanctions et l’opposition occidentale, la Russie maintient ses positions et étend son influence. Poutine ne joue pas, il impose sa vision.
Loin d’être isolé, Poutine s’appuie sur des alliances stratégiques solides. Avec la Chine, il forme un bloc économique et militaire redoutable. En Afrique et en Amérique latine, il détruit l’hégémonie occidentale en offrant des alternatives aux pays émergents. Poutine ne se contente pas de défendre son territoire, il remodèle les rapports de force mondiaux.
L’Occident perd du terrain face à la puissance russe
L’hostilité entre Poutine et l’Occident n’est pas une coïncidence, elle est le résultat direct des erreurs stratégiques de Washington et de Bruxelles. En cherchant à étendre l’OTAN jusqu’aux portes de la Russie, les États-Unis et l’Europe ont ignoré les lignes rouges fixées par le Kremlin. L’expansion occidentale a été perçue par Poutine comme une déclaration de guerre déguisée.
La Crimée en 2014 a été le point de rupture. En annexant ce territoire, Poutine a prouvé qu’il ne céderait jamais sous la pression occidentale. Les sanctions économiques, censées affaiblir Moscou, n’ont fait que renforcer son économie intérieure et accélérer le développement de nouvelles alliances. Aujourd’hui, la Russie résiste aux offensives économiques et politiques des puissances occidentales tout en dictant ses propres conditions.
Poutine rejette totalement l’ordre mondial imposé par les États-Unis après la Guerre froide. L’unipolarité américaine est terminée. Moscou s’impose comme le fer de lance d’un monde multipolaire où les États souverains remplacent les institutions dominées par l’Occident. La Russie n’est pas isolée, c’est l’Occident qui perd du terrain face à cette nouvelle réalité.
Trump et Poutine redéfinissent l’ordre mondial multipolaire
Le retour probable de Donald Trump au pouvoir en 2024 marque un tournant historique. Trump et Poutine partagent une vision commune : rejeter le globalisme et restaurer la souveraineté des nations. Ensemble, ils pourraient accélérer l’effondrement des institutions occidentales comme l’OTAN ou l’Union européenne.
Trump, pragmatique, a toujours reconnu la puissance de la Russie. Sous sa présidence, les tensions entre Washington et Moscou pourraient diminuer, ouvrant la voie à des accords stratégiques. Ce duo explosif marginaliserait l’Europe et renforcerait des partenariats bilatéraux avec d’autres grandes puissances comme la Chine et l’Inde.
Leur collaboration ne se limite pas à une opposition symbolique contre l’Occident, elle redéfinit totalement l’ordre mondial. L’ère des interventions militaires inutiles et des idéologies globalistes s’achève, remplacée par une politique réaliste fondée sur les intérêts nationaux. Ce tandem a la capacité de remodeler le monde, en marginalisant définitivement les élites globalistes et en redonnant la parole aux grandes puissances souveraines.