lundi 23 octobre 2017 - par Le Canard républicain

L’honneur perdu de la Suisse. Sa collaboration économique avec le Troisième Reich

Selon rts.ch, « Diffusé en mars 1997 en pleine crise des fonds juifs en déshérence, ce reportage avait provoqué une vive émotion. Il montrait que l'image d'une Suisse résistant aux nazis devait être sérieusement nuancée. Outrés, certains téléspectateurs avaient même obtenu son interdiction. »

Remarque :

À noter que ce reportage très instructif évoque à plusieurs reprises les positions de Giuseppe Motta (1871-1940), conseiller fédéral de 1911 jusqu'à sa mort et élu à cinq reprises à la présidence de la Confédération [1]. Décembre 1920, en séance plénière de la SDN se déroulant dans la salle de la Réformation [2] à Genève, au nom de la Suisse, il se déclara « favorable à un règlement positif du problème allemand » ; il soutint également la candidature d’admission du Liechtenstein [3]. L’un des délégués français, Jean Hennessy (1874-1944), riche propriétaire d’une célèbre maison de négoce en cognac, le côtoya lors des deux premières sessions de la SDN, notamment dans l’un des « lieux de la sociabilité genevoise » : l’hôtel des Bergues [4]. D’après l’historien François Dubasque, « L’hôtel des Bergues, fondé en 1834 et rouvert en février 1920 après une longue rénovation, devient ainsi une sorte d’annexe de la SDN. Avant même que les délégations françaises y établissent leur quartier général, le député de la Charente s’y rend, accompagné de son secrétaire Roger Lévy, tout comme Henri Lafontaine et José Quinones de Leon, représentant de l’Espagne, membres de l’UIASDN [Union internationale des associations pour la SDN], le professeur Thomas Ionesco, recteur de l’université de Bucarest, représentant de la Roumanie, et le Suisse Guiseppe Motta. Jean Hennessy se confie à [Jean] Charles-Brun dans une lettre [datée du 22 septembre 1921] qui éclaire son état d’esprit : "Mon cher ami, Ici tout est intéressant mais rien n’aboutit. […]. Je persiste à croire qu’il nous faut faire l’Europe. J’ai bon espoir qu’après tout, elle se prépare ici. Le plus grand obstacle, c’est l’Angleterre, mais si nous voulions !!". » [5]

Jean Hennessy fut ambassadeur de France en Suisse à partir de 1924. « Pour en avoir étudié les rouages, il considère par ailleurs la Suisse comme un modèle d’organisation fédérale et l’un des meilleurs observatoires d’une Europe en construction. » [6] Après avoir vu la vidéo, on comprend mieux pourquoi dans sa lettre adressée au maréchal Pétain le 13 août 1941 [7], véritable plaidoyer pour le fédéralisme, il reprit les propos tenus « en pleine Société des Nations » par Guiseppe Motta sur le communisme.

J.G.

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5 réactions


  • ouallonsnous 23 octobre 2017 17:53

    Parlons de la Suisse comme état banquier, mais n’oublions pas que l’avénement d’Hitler mais surtout du nazime en Eutope est le résultat des entreprises du capitalisme financiuer mené par les anglo-siono-yankees à la faveur de la construction du sionisme international, le nazisme n’en étant qu’un avatar nécessaire pour le crédibiliser !


  • La mouche du coche 23 octobre 2017 21:09

    Comme chez nous en France, les medias officiels suisses (ici rts.ch ) attaquent leur propre pays. Ce sont des traîtres. 


    • Emma Joritaire 23 octobre 2017 21:39


      @La mouche du coche

      C’est sûr que la Suisse aurait dû limiter ses échanges au Liechtenstein !

      Il ne doivent jamais avoir vu une carte de l’Europe en 1940, ceux qui dégomment, et ils ne se rendent pas compte que si la Suisse avait défié Hitler, ils ne seraient peut-être jamais nés...


    • Emma Joritaire 24 octobre 2017 20:00

      @pegase

      "Baisser son froc n’a jamais été une solution soutenable à long terme ..."

      Le terme, c’était en 1944. C’était plutôt un court terme.

      "La Suisse n’y a gagné qu’une image déplorable (les suisses eux mêmes le disent)..."

      Seulement la caste socialo-médiacratique. La même qui disait que la Suisse aurait une image encore plus déplorable si elle interdisait la construction de minarets. La majorité des Suisses s’est assise sur la caste socialo-médiacratique, qui reste très minoritaire.


  • Le Canard républicain Le Canard républicain 24 octobre 2017 10:21

    À la fin du documentaire, dans les remerciements, Sophie Pavillon est citée. Sur le net, on peut lire deux articles très intéressants écrits par cette historienne :
    - Maggi et le Troisiéme Reich. Du potage pour la Wehrmacht : http://page2.ch/EdPage2/p2_2GM_maggi.html
    - Aluminium Industrie AG (Alusuisse) et le Troisième Reich. L’axe de l’aluminium : http://page2.ch/EdPage2/p2_2GM_alu.html

    J.G.


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