lundi 3 décembre 2012 - par Piloun

Henri Peña-Ruiz sur la pensée de Marx

"La bourgeoisie a noyé les frissons sacrés de l'extase religieuse, de l'enthousiasme chevaleresque, de la sentimentalité petite-bourgeoise dans les eaux glacées du calcul égoïste. Elle a fait de la dignité personnelle une simple valeur d'échange ; elle a substitué aux nombreuses libertés si chèrement conquises, l'unique et impitoyable liberté du commerce." (extrait du Manifeste du Parti Communiste de 1848, de Marx et Engels)

 

Conférence passionnante de Henri Peña-Ruiz du 7 novembre 2012 suite à la sortie de son livre "Marx quand même".

 

 L'actualité de la pensée de Karl Marx au regard de la mondialisation capitaliste...

 

 

Étrange époque... Jamais l’humanité n’a produit autant de richesses ; pourtant de nouvelles formes de misère côtoient l’opulence des maîtres du monde. L’argent-roi, les inégalités accrues, les désastres écologiques, les peuples exclus des décisions, le tout couvert par l’invocation incantatoire des droits de l’homme... Penseur visionnaire, Marx décrit la mondialisation capitaliste telle que nous la vivons. Une mondialisation qui « épuise la terre et le travailleur » et noie l’humain « dans les eaux glacées du calcul égoïste ». La religion y devient « supplément d’âme d’un monde sans âme », voire source de fanatisme identitaire. A rebours des compensations illusoires et des nationalismes haineux, Marx en appelle à la solidarité de tous les peuples. A exploitation mondialisée, résistance mondialisée. Il crée la première Internationale, levier de conquêtes sociales. Marx ouvre ainsi la voie de l’émancipation universelle. Redécouvrons-le, affranchi de sa caricature stalinienne, qui fut une sinistre trahison de son idéal de justice. Il se révèle d’une singulière actualité.



26 réactions


  • Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 3 décembre 2012 11:32

    Depuis plus de 160 ans, Karl Marx fourvoie le prolétariat, de manière criminelle, en le focalisant sur la lutte des classes (éradication de la bourgeoisie) et la possession prolétarienne des moyens de production.

    Aujourd’hui encore, la situation semble lui donner raison puisque le capital boursier mondial, d’environ 36.000 milliards d’Euros, est majoritairement détenu par une minorité de « nantis ».

    Toutefois, il est vain d’espérer une plus juste répartition des moyens de production par des nationalisations, voire des révolutions. Cela a déjà été fait avec les tristes résultats que chacun connaît...

    Puisque le capital boursier mondial est en permanence disponible à la vente et à l’achat, pour que le prolétariat, les « démunis », puisse accéder à la possession des moyens de production, la solution la plus simple consisterait à produire un effort soutenu d’épargne et d’investissement à long terme afin d’acheter ce capital financier des entreprises, banques incluses, et parvenir à l’Acquisition collective et citoyenne du Pouvoir Économique.

    Bon ou mauvais, le système financier actuel est contrôlé par les actionnaires des banques.

    Les autorités politiques pourraient nationaliser toutes les banques, avec ou sans indemnisation partielle ou totale des actionnaires (en en assumant toutes les conséquences).

    Mais, la gestion calamiteuse d’entreprises ou/et de banques par des politico-technocrates a déjà été expérimentée dans le passé.

    Pour contrôler et réguler le système financier, il convient d’acquérir, collectivement, des minorités de blocage ou/et la majorité absolue au sein du capital des banques.

    Le financement nécessaire ne saurait être constitué que par l’épargne d’une association des citoyens-électeurs-contribuables.

    En ces temps de crise, on ne cesse de parler de déficits budgétaires, de dette, d’inflation, de réduction des charges, d’augmentation des impôts, et cætera...
    Parmi nos « élites », il n’y a personne pour prononcer ce qui semble être LE gros mot absolu : ÉPARGNE ! ! !
    Pourtant, que ne pourrait-on faire avec de l’ÉPARGNE ? ? ?...

    Le Parti Capitaliste Français ( PCF ) propose une synthèse socio-économique permettant d’instaurer une authentique compatibilité entre compétitivité et cohésion sociale ; entre compétitivité et solidarité.

    Ce projet de « Refondation du Capitalisme & Instauration d’un Dividende Universel par l’Épargne » se compose d’un Objectif Principal et de deux Objectifs Spécifiques qui découlent de l’objectif principal.

    Objectif Principal :
    Acquisition Citoyenne & Collective du Pouvoir Économique en vue de la « Refondation du Capitalisme ».

    Objectifs Spécifiques :
    I)
    Transformer le « capitalisme ordinaire » en un authentique Capitalisme Écologique, Anthropocentrique, Philanthropique et Équitable.
    II)
    Faire bénéficier chaque citoyen, même mineur, d’un Dividende Universel évolutif qui, de facto, éradiquera définitivement le concept même de chômage ainsi que celui de la « lutte des classes ».



    • Unghmar Unghmar 3 décembre 2012 12:31

      "Depuis plus de 160 ans, Karl Marx fourvoie le prolétariat, de manière criminelle, en le focalisant sur la lutte des classes (éradication de la bourgeoisie) et la possession prolétarienne des moyens de production."
      .
      Il a bon dos le père Marx, à son âge, de fourvoyer le prolétariat ... Quel vieux brigand. A ce propos, jeudi dernier, Machiavel1983 a posté une émission de Méridien Zéro avec Francis Cousin où ce dernier disait justement que "... Marx a terminé sa vie en clamant qu’il n’était pas marxiste ..." ( vers 8min15 environ ) avant de développer. Ce qui me rend perplexe par rapport à ce qu’on lui fait dire ne l’ayant pas lu non plus.


    • maQiavel machiavel1983 3 décembre 2012 12:51

      @Ungmhar

      Bonjour. Le meilleur moyen de se faire une opinion de Marx n’ est pas de lire les commentaires des commentaires de ses écrits mais de le lire directement. J’ ai remarqué depuis que j’ ai relu le capital jusqu’ au bout ( la première fois j’ ai lu uniquement le tome I du capital et je pense que je l’ avais mal lu ) que la plupart des commentaires qu’ on fait de lui sont biaisé. Il faut le lire , y’ a pas 36 solutions pour se faire une opinion.
      @JPL
      La principale réfutation à votre commentaire ( qui est aussi je pense la principale réfutation du capitalisme ) , c’ est comment continuer à créer de la valeur de façon infinie alors que les ressources planétaires sont finies ? On a atteint un pic de quasiment toutes les matières premières alors à moins d’ aller en chercher dans l’ espace , votre capitalisme écologique (sic ) anthropocentrique ( re-sic ) philanthropique ( re re -sic ) et équitable ( re-re-resic ) , je ne vois pas trop comment vous allez le faire ?
      Tous ces gens qui parlent de refonder le capitalisme , je n’ y crois plus , il y’ a une logique capitaliste immanente , on peut l’ imprégner de morale que ça ne change rien !

    • Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 3 décembre 2012 15:21

      par machiavel1983 (xxx.xxx.xxx.227) 3 décembre 12:51

      Ne vous tourmentez pas.
      Si le mauvais génie humain capitaliste n’est pas capable de trouver des alternatives à la raréfaction des ressources naturelles, le capitalisme que vous semblez exécrer s’essoufflera ou/et disparaîtra.
      Espérons que de bons génies humains nous révélerons l’alternative au capitalisme...

    • Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 3 décembre 2012 15:25

      par machiavel1983 (xxx.xxx.xxx.227) 3 décembre 12:51

      Ne vous tourmentez pas.
      Si le mauvais génie humain capitaliste n’est pas capable de trouver des alternatives à la raréfaction des ressources naturelles, le capitalisme que vous semblez exécrer s’essoufflera ou/et disparaîtra.
      Espérons que de bons génies humains nous révélerons l’alternative au capitalisme...


    • maQiavel machiavel1983 3 décembre 2012 16:08

      La seule alternative possible c’ est la virtualisation de l’ économie. Ça explique d’ ailleurs partiellement que l’ économie virtuelle soit aujourd’hui supérieure à l’ économie réelle. Mais ce n’ est qu’ un hologramme qui se dissipera et là effectivement ce système s’ effondrera de lui même .


    • maQiavel machiavel1983 3 décembre 2012 16:10

      "que le volume de l’ économie virtuelle soit supérieur au volume de l’ économie réelle " pardon.


    • Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 3 décembre 2012 16:55
      par machiavel1983 (xxx.xxx.xxx.227) 3 décembre 16:08
      "La seule alternative possible c’est la virtualisation de l’économie."

      La virtualisation de l’économie permettrait sans doute sa croissance mais ne la rendra pas automatiquement "non-capitaliste". Dans ce cas, le projet que je propose demeure viable.



    • maQiavel machiavel1983 3 décembre 2012 17:06

      Evidemment que la virtualisation n’ est qu’ une solution à court ou moyen terme.C’ est comme cacher la poussière sous son lit au lieu de nettoyer sa chambre.C’ est pas une solution du tout. Mais à partir du moment ou votre projet porte le nom de" capitalisme " il n’ est déjà pas viable , puisque par définition le capitalisme est l’ accumulation de capital. Votre dividende universel ne peut exister que s’ il y’ a capitalisation non ?Comment capitaliser éternellement dans un monde finit ? C’ est là le problème !


    • Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 3 décembre 2012 20:19

      par machiavel1983 (xxx.xxx.xxx.227) 3 décembre 17:06
      "Evidemment que la virtualisation n’est qu’une solution à court ou moyen terme."
      Précédemment, vous disiez que "La seule alternative possible c’est la virtualisation de l’économie." et, me semble-t-il, vous exécrez le capitalisme.
      Alors, quelle est votre solution à long terme ?


    • maQiavel machiavel1983 3 décembre 2012 20:48

      A long terme ce qui est viable est un système basé sur la production pour la satisfaction des besoins humain et non pour la création infinie de valeur dans un monde finit comme le capitalisme.

      Comment arriver à cela ? C’ est là le problème je crois que ce n’ est que lorsque le capitalisme s’ effondrera qu’ on se dirigera naturellement vers cette option.

    • Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 4 décembre 2012 08:23

      par machiavel1983 (xxx.xxx.xxx.227) 3 décembre 20:48
      "...dans un monde finit comme le capitalisme."

      Le monde est fini qu’il soit "exploité" par le capitalisme ou tout autre système.


    • maQiavel machiavel1983 4 décembre 2012 13:05

      Oui le monde est fini , tout comme le sont nos besoins , c’ est pourquoi produire pour leur satisfaction n’ est pas antinomique !


  • maQiavel machiavel1983 3 décembre 2012 16:01

    Juste un commentaire sur la spiritualité , c’ est une partie très intéressante.

    Au début de la vidéo , le conférencier définit brillamment le matérialisme , qui n’ a rien avoir comme on veux nous le faire croire aujourd’hui avec une négation du divin.
    Ensuite sur la citation de Marx : "La religion est le soupir de la créature opprimée, l’âme d’un monde sans coeur, comme elle est l’esprit des conditions sociales d’où l’esprit est exclu. Elle est l’opium du peuple."
    Le conférencier nous explique avec justesse que Marx ne dénonce pas la spiritualité religieuse  mais la fonction mystifiante qu’elle risque de remplir quand elle conduit à déserter le terrain de lutte sociale en donnant "cette tentation  à des communautés ravagées socialement, de la chaleur imaginaire d’un reflux  vers des traditions de l’entre soi ou on se tient chauds ensemble par une régression vers une tradition imaginaire"et le risque que " la religion prenne la place d’un Etat défaillant".
    Je comprends ce mode de pensée. 
    Ce que je veux répondre c’ est ceci : et si c’ était la défaillance de la spiritualité qui au contraire ont permis l’ émergence de l’ Etat , de l’économie et des inégalités  ? Là je pointe une contradiction chez Marx car lui même en étudiant les communautés primitive parle de communisme primitif , de la "communauté de l être" emprunte de spiritualité et de sacralité. C’ est bien la dissociation de ces communautés qui a engendré ce qu’ il appelle " l’ unité brisée" et qui a permit l’ émergence de l’ Etat et de l’ économie et l’ établissement des sociétés dites civilisées fondées sur l’ échange marchand.
    Si on suit ce schéma , on peut penser qu’ un renouveau spirituel est bien plus subversif que n’ importe quelles luttes sociales.
    En fait ce n’ est qu’ une contradiction apparente chez Marx car lui nous dira que c’ est l’échange qui a brisée l’ unité et que ce renouveau spirituel n’ aurait aucun sens dans un monde marchand mais je ne suis pas d’ accord , c’ est peut être la défaillance de la spiritualité qui a brisé l’ unité et permis ensuite l’ échange. Bref , c’ est le problème de la primauté de l’ oeuf et de la poule.
    Ceci étant , je suis convaincu que même dans un monde marchand , des "communautés de l’ être" sont possible si et seulement si elles ont pour socle le divin et que c’ est sans doute ce qu’ il y’ a de plus subversif , bien plus qu’ une éventuelle révolution mondiale contre le capitalisme qui n’ adviendra jamais.
    Et pour finir , il faudrait que les matérialistes athées détestant toute idée du divin soient moins arrogants et lisent sérieusement Marx , tout comme ceux qui sont dans la spiritualité et qui le détestent , les choses sont plus complexe, avec lui on est souvent dans des nuances complexes.


    • lsga lsga 3 décembre 2012 19:11

      ah Machiavel... à quand l’éveil de ta conscience de classe ?


      quand arrêteras tu de traîner avec la racaille d’extrême droite, les chrétiens intégristes, les écervelés royalistes, et toute cette bande de loufoques qui vivent en contradiction COMPLETE ET TOTALE avec la parole des évangiles ? 

      Quand viendras tu donc rejoindre les rouges ? Quand accepteras tu que dans le fond, c’est d’eux que tu te sens le plus proche...

    • maQiavel machiavel1983 3 décembre 2012 19:17

      Oh tu sais isga je fais des efforts mais tu sais très bien que ce n’ est pas facile. Disons que le rouge ne me vas pas trop donc j’ hésite.  smiley

      Mais tu sais s’ il y’ a un courant dont je me sens proche politiquement c’ est celui là meme si je n’ adhère pas à tout !


    • perlseb 3 décembre 2012 20:13

      Je suis athée et le matérialisme n’empêche pas la spiritualité (politiquement je suis pour la vraie démocratie, c’est-à-dire anarchiste). Car ces mots sont un peu équivoques.
       
      Prenons le matérialisme : la matière n’a pas besoin de "transcendance" pour exister et s’expliquer. Le problème d’évoquer autre chose que la matière, c’est que cela ne simplifie rien (si dieu existe, qui l’a créé : il est immortel ? Ah bon, mais alors pourquoi pas la matière-énergie ne le serait pas aussi, ça serait plus simple, non ?). Donc comme cette transcendance ne se codera jamais dans nos équations et ne nous aidera jamais, autant s’en passer pour essayer de comprendre le monde (rasoir d’Ockham).
       
      Prenons la spiritualité : anarchiste, je suis contre l’idée d’un dieu qui nous serait supérieur, et qui est surtout inventé pour habituer les gens à se soumettre à un ordre établi (ni dieu, ni maître). Cependant, il faut que la société dans son ensemble aie un minimum de sens. Il y a bien une quête spirituelle de groupe à avoir : par exemple, rechercher à maximiser les satisfactions humaines et cela ne peut pas se faire de façon anthropocentriste (hors toutes les religions sont anthropocentristes) car l’homme sera, à mon avis, bien plus heureux sur une Terre peuplée de nombreuses créatures complexes (dont il ignore encore tellement) que sur une Terre bloc de béton fonctionnelle mais parfaitement inerte.
       
      Quant à lire le capital, j’en ai bien lu des extraits : effectivement, Marx analyse très bien les choses, cependant, le capital est une vue de l’esprit. Il n’a strictement aucune existence physique. Seule une société marchande qui invente aussi la virtualité de la monnaie peut définir un tel terme. On peut passer sa vie entière sur le virtuel croyant mieux comprendre comment le monde réel fonctionne, mais cela ne fait que complexifier son point de vue. C’est d’investissement, qu’il faut parler, mais pas de capital. Et le peuple doit s’approprier l’investissement (investissement démocratique). Quand on donne de l’argent (virtuel) à des travailleurs qui mettent sur pied une nouvelle usine non encore productive, ce n’est pas réellement l’argent qui les nourrit ou qui les loge, c’est d’autres travailleurs qui surproduisent et qui peuvent leur contruire des maisons ou les alimenter avec leurs excédents agricoles... Il suffit de voir cela pour se passer des capitalistes et du capital. La seule chose de bien réelle, c’est qu’il faut évidemment sur-produire pour pouvoir investir.


  • maQiavel machiavel1983 3 décembre 2012 20:44

    @perlseb

    - Sur la matérialisme 
    Ce que dit Péna Ruiz dans cette vidéo le matérialisme qu’ a emprunté Marx n’ est en aucun cas une négation de transcendance ( car aujourd’hui le matérialisme est obligatoirement une négation de toute transcendance ), c’ est analyser le réel en cherchant ce qui est véritablement fondamental dans ce réel.
    Matérialisme et transcendance ne sont pas nécessairement à opposer ( mais évidemment on peut aussi le faire et c’ est ton cas, pas le mien ).
    - Sur l’ anarchisme
    Il ne faut pas le concevoir comme une catégorie pure. Il y’ a plusieurs types d’ anarchismes.
    Il existe par exemple un anarchisme chrétien.
    Mais cet anarchisme là n’ est pas en faveur d’ une religion qui serait instrumentalisé par les dominants dans une perspective d’ aliénation , mais plutôt d’ une spiritualité amenant à une révolution personnelle !
    Sur la spiritualité tu as une opinion et toutes les opinions sont à respecter... selon moi en tous cas même si on est pas d’ accord.
    - Sur le capital
    Il met toute de même en perspective des mouvements qui ont lieu aujourd’hui !Evidemment , c’ est une série d’ abstractions , mais quand on analyse ce qui se passe aujourd’hui , ces abstractions permettent une compréhension concrète des choses et des solutions. 
    Par exemple on comprend que vouloir mettre des digues morale , sociale ou que sais je au capitalisme n’ a aucun intérêt  !
    Mais évidemment il y’ a des points ou on peut ne pas être d’ accord avec Marx ( j’ ai aussi des désaccords ).


    • perlseb 3 décembre 2012 23:21

      Oui, le sens de ces mots a une grosse part de subjectivité : c’est pour cela qu’utiliser de tels mots pour raisonner, c’est se tromper dans sa démonstration d’entrée. Il faut donc les redéfinir systématiquement.
       
      J’aurais vraiment tendance à analyser ce qui est fondamental dans le réel, et c’est d’ailleurs pour cela que je rejette le capital.
       
      Pour l’anarchisme chrétien, j’ai un peu de mal avec la propriété privée immobilière (je sais que vous êtes pour). Cependant, la propriété privée (immobilière) est anthropocentriste par nature. On ne pourra pas en attendre grand chose au niveau écologique. De plus, quand on la définit comme un droit, un nombre incalculable de problèmes de liberté surgissent, sans qu’aucune solution juste ne puisse être trouvée (pas d’égalité possible, les terres ne se valent pas ; pas de liberté de circulation possible, sauf sur des espaces publics restreints ; pas de solution donnée pour dédommager ceux qui en seront fatalement dépourvus ; pas d’ajustement simple en cas de variation de la population ; grave problème écologique que d’autoriser l’"abusus" sur l’immobilier...). Définir un tel concept, c’est se compliquer la vie. Il est beaucoup plus simple d’éduquer les gens à respecter le travail des autres (punir le saccage) et leur vie privée (droit à un chez soi, même sans propriété privée).
       
      quand on analyse ce qui se passe aujourd’hui , ces abstractions permettent une compréhension concrète des choses et des solutions

      Justement, si on évite ces abstractions, la compréhension du monde réel n’en est que plus évidente. Le système créé est un système de domination pyramidal où la liberté du plus grand nombre est bafouée. Au lieu de dédommager ceux qui sont privés d’immobilier faute d’argent, on leur demande de s’aliéner au travail pour ceux-là même qui possèdent presque tout. C’est l’exact contraire d’un compromis démocratique : on avantage ceux qui ont le plus de droits (peu nombreux) au détriment de ceux qui en ont moins, et à mon avis, en constante augmentation. Pire, on a réussi à faire adhérer le plus grand nombre à cette logique prédatrice de concentration des richesses (mes phrases précédentes sembleront ineptes pour la majorité).
       
      Mais je vous rejoins totalement sur la nécessaire révolution intérieure. Les pauvres ne sont, pour la plupart, que des riches qui n’ont pas réussi. A partir de là, le système pyramidal a de beaux jours devant lui et le grand jour serait encore un coup pour rien.


    • toug toug 4 décembre 2012 04:25

       "Les pauvres ne sont, pour la plupart, que des riches qui n’ont pas réussi." Exact. D’ou le piège, que Nietzsche a bien décrit dans le gai savoir, qu’il faut essayer d’éviter : la gauche de ressentiment.


    • maQiavel machiavel1983 4 décembre 2012 13:36

      @perlseb

      - Sur l’ anarchisme chrétien
      Je précise que je ne suis pas un anarchiste chrétien , je n’ appartient à aucune famille idéologique. Mais je ne connaissais que très peu ce courant et récemment en me renseignant dessus , je m’y suis quasiment retrouvé. Mais ce n’ est pas parce que je suis d’ accord avec eux sur beaucoup de chose que je suis d’ accord sur tout.
      Mais par exemple sur la révolution personnelle , j’ étais arrivé à la conclusion que c’ était fondamental avant de me renseigner sur ce courant.Parce que effectivement ce que nous appelons " le système " c’ est nous qui le sécrétons par notre manière de concevoir le monde. Le capitalisme n’ est rien d’ autre que la volonté d’ accumuler infiment les biens matériels , c’ est une quête vers la richesse absolue comme Marx l’ explique.Je pense qu’ on peut en sortir individuellement en donnant un autre sens au monde que le bien être matériel.
      - Sur la propriété privé
      Je n’ ai pas de position tranché. Je pense qu’ interdire la propriété privé est totalitaire surtout qu’ elle peut être garant de liberté dans un monde marchand. Son abolition conduit à la collectivisation intégrale , à la centralisation du pouvoir économique et donc politique , et donc à une classe dirigeante et à la dictature. La répartition du pouvoir économique implique une répartition du pouvoir politique et dans ce type de société , une véritable démocratie peut émerger.
      Sinon pour moi l’ idéal , ce sont les usines auto gérés par des groupes de quelques dizaines d’ ouvrier , les coopérative agricole géré par quelques dizaines d’ agriculteurs etc.etc, ces groupes n’ ayant de compte à rendre à personne. Ça renvoie aux communautés primitive qui certes ignoraient la propriété mais qui avait conscience d’ elles mêmes , qui était constitué de peu de membres et qui se distinguaient bien des autres communautés.


    • perlseb 4 décembre 2012 19:19

      Interdire la propriété privée paraît en effet totalitaire. Mais actuellement, la propriété privée s’impose aussi à tout le monde, sans aucune alternative. L’ensemble des lieux habitables (ou de production) sur cette Terre "appartient" donc à des privés ou à des collectivités plus ou moins restreintes, ce qui interdit formellement le droit de penser autrement et de vivre en se passant de ce "droit" qui ne restera que désir et soumission pour le plus grand nombre (car être locataire n’est pas une façon de s’en libérer, bien au contraire).
       
      D’ailleurs il va de soi que nous devrions sortir de la société marchande (ou du moins, dans un esprit parfaitement libertaire, autoriser d’autres systèmes en parallèle à l’économie marchande qui est, elle-même, parfaitement autoritaire), ce qui est possible de nos jours (abondance globale) et qui ne l’était peut-être pas du temps de Marx.
       
      Et, pour ce qui est des dérives totalitaires, je crois que l’anarchisme (ou la démocratie directe pour être plus sobre) et les progrès dans les réseaux (internet) doivent nous en écarter complètement. Que diraient les anciens penseurs philosophiques s’ils avaient eu connaissance des moyens que nous avons aujourd’hui ? En ce sens, le plan C d’Etienne Chouard est un peu lourd : pourquoi avoir des gouvernants et des gouvernés ? Sans gouvernants, plus besoin de constitution. Tout est résolu par initiative populaire.


    • maQiavel machiavel1983 4 décembre 2012 19:41

      - Interdire la propriété privée paraît en effet totalitaire. Mais actuellement, la propriété privée s’impose aussi à tout le monde, sans aucune alternative

      R / Certes mais je ne pense pas que la solution soit de remplacer un totalitarisme par un autre.
      D’ailleurs il va de soi que nous devrions sortir de la société marchande
      R /Je suis d’ accord mais ce n’ est pas à mon sens quelque chose qui doit ds’ imposer par la force parce que non seulement on en sortira pas mais en plus ça donnera une nouvelle dictature. Je crois que la meilleure manière de sortir de la société marchande , c’ est de commencer à en sortir mentalement ;
      Et, pour ce qui est des dérives totalitaires, je crois que l’anarchisme (ou la démocratie directe pour être plus sobre) et les progrès dans les réseaux (internet) doivent nous en écarter complètement.
      R / Non c’ est le contraire , si ces réseaux sont contrôlés le risque de dictature est même très grand !
      En ce sens, le plan C d’Etienne Chouard est un peu lourd : pourquoi avoir des gouvernants et des gouvernés ?
      R / Parce que les gens veulent être gouverné pendant qu’ ils se distraient en consommant de la télé ,du shopping ou bien d’ autre choses. C’ est la réalité !

    • perlseb 4 décembre 2012 20:35

      Non c’ est le contraire , si ces réseaux sont contrôlés le risque de dictature est même très grand !

      Non, il y a 2 mouvements qui s’opposent sur internet, le mouvement libre, open source (GNU, Linux, perl,...) et le mouvement totalitaire de contrôle généralisé (facebook, par exemple). A nous de développer activement la bonne voie.
       
      Il faudra évidemment que l’on vote sur des outils open-source avec des serveurs accessibles en lecture aux citoyens pour vérifier les programmes qui devront être le plus simple possible.
       
      Mais je n’y crois pas une seule seconde. Mettre en place une vraie démocratie signifierait notre arrêt de mort (car elle n’émergera pas spontanément partout au même moment).


  • Yaduboulo fafafafa1964 4 décembre 2012 09:46

    Je m’interroge sur le véritable raison de cet engouement pour le sujet marxien. La dialectique économique et politique de Marx avait-elle affaire à l’époque au progrès scientifique en matière de bio-tech ou behaviour economy. Le socialisme est redécouvert à travers Marx et on fait dire n’importe quoi à n’importe qui. Je suis attéré quand j’entends un Frédéric Lordon nous parler d’une rationalité scientifique mathématisable. La mathématisation de tous les modèles apparus en matière économique est un sujet majeur pour comprendre que le capitalisme financier ayant remplacer le capitalisme industriel, il est vraiment urgent d’arrêter avec Marx, ayant légitimé à travers sa lutte des classes illusoire, le concept que l’émancipation de la classe ouvrière devait intervenir par la confiscation des moyens de production. Je considère que l’enjeu actuel est de comprendre que le réel est devenu du virtuel. L"analyse des comportements à travers les neurosciences provoque une nouvelle forme de manipulation des masses( neuromanagement et neuromarketing) à travers un système médiatique et T.I.C qui n’existaient pas à l’époque de Marx. J’écoute parler sur Marx depuis longtemps, je découvre à chaque fois une nouvelle version ou interprétation de ces concepts. C’est certes encourageant de redécouvrir une pensée mais prenons garde au contexte et à l’environnement de l’époque où Marx à pondu ces théories. L’homme est à l’époque actuel face à un dilemme : Transfert des projets et des profits vers une économie des pays émergents face à une contradiction majeure, le transfert des technologies constituera à termes la fin de l’occident submergé par la surpopulation des pays émergents provoquant comme le dit R.Camus "le grand remplacement". Regardons au coeur du problème :
    La création de normes universelles et l’atomisation des nations formera le N.W.O mise en place sur les ruines d’une conscience collectiviste et religieuse par une élite apatride sans scrupules.


    • perlseb 4 décembre 2012 20:10

      Nous sommes déjà dans le NWO (libre circulation des capitaux et marchandises). Les changements apparents ne sont que la nécessaire transition (mise à niveau des rares travailleurs restants, ou, dit plus simplement, alignement sur ceux qui n’ont aucun droit).
       
      Quant aux sciences et techniques, si prometteuses, elles peuvent être dévastratrices dans une oligarchie renforcée (ce qui est le cas aujourd’hui). Car des entreprises privées pourront aisément recruter des techniciens brillants mais affamés par une société inégalitaire, et les pousser à produire des virus létaux si on leur promet de les envoyer vers ceux identifiés comme la cause de leurs souffrances (d’autres religions, d’autres états, d’autres "races",...), ou mieux, si on leur cache les desseins du projet global sur lequel ils travailleront (fordisme du désastre, aucun responsable). Le nazisme (on y est déjà, à mon avis) n’est que l’aboutissement d’une oligarchie forte avec une soumission parfaite (soumission qui découle d’une peur entretenue de la misère elle-même entretenue). Bref, on va peut-être sérieusement déguster : la prise de conscience du peuple est toujours d’une lenteur absolue par rapport à la détermination des oligarques. Et après l’apocalypse, les gens penseront juste à reconstruire, sûrement pas à punir les vrais responsables : l’histoire se répètera, comme prévu.


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