Game of Thrones : stigmate, émancipation, la leçon sociologique de Tyrion Lannister - Blabla #11
Game of Thrones, une série sociologique ? Oui, vous ne rêvez pas. Eunuques, nains, bâtards, estropiés, hommes un peu trop femmes, femmes un peu trop hommes bref, tous les personnages un peu « curieux » de la série sont une merveilleuse occasion de parler sérieusement. Qu’est-ce qu’être « anormal » ? Comment vivent-ils leurs « tares » ? Quelles sont les stratégies que ces personnages déploient pour faire valoir leurs intérêts et s’émanciper de leur stigmate ? Avec Game of Thrones, découvrons les idées du sociologue canadien Erving Goffman qui, dans Stigma (1963), livre une théorie de la déviance et de l’émancipation qui a fait date dans l’histoire de la sociologie.
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58 réactions
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Muslim 20 octobre 2015 11:52
Une americânerie transformée en leçon de sociologie. Pourquoi ne pas en faire autant dans les universités ? Je suis certain que l’on peut faire de même pour toutes les niaiseries US. Nous sommes vraiment dans l’ère de l’idiocratie. Et vous êtes bien dominés par ce que vous rejetez. Imaginez le monde sans l’industrie hollywoodienne ? C’est comme de la nourriture sans assaisonnement ? Aujourd’hui vous ne pouvez plus vous passer de leurs "divertissements", films, chanson, jeux, sans vous "ennuyer". Conclusion : la domination US doit persister, ne serait-ce pour que vous puissiez continuer de vous gaver de leurs produits frelatés.
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sophie 11 avril 2016 10:43
@Muslim, je ne pourrai pas mieux dire ça fait plaisir de lire ce genre de commentaires, cette série est peut être beaucoup regardée mais en racolant plus que les autres par la violence, le voyeurisme et la perversité, il n’y a pas de quoi se vanter du succès... merci Muslim
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michel-charles 19 octobre 2015 17:17Dans la nature, la normalité n’existe pas...C’est encore une notion typiquement "humain" pour faire des différences et imposer une façon de penser pour décérébré...pendant que vous y êtes..mettez leur une étoile jaune sur les habits.. ?
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Qaspard Delanuit 19 octobre 2015 18:07
@michel-charles
Dans la nature, les bébés anormaux sont souvent tués ou délaissés par leurs parents dès la naissance. Il suffit que le comportement ou l’odeur ne soit plus reconnaissable pour qu’un individu soit abandonné ou mis à mort dans un groupe. Il y a des étoiles jaunes dans GOT ??
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Qaspard Delanuit 19 octobre 2015 18:30
@maQiavel
Et l’anomalie un handicap, au moins social... à moins de s’en faire une carapace. -
Socarate 19 octobre 2015 19:30
@Qaspard Delanuit
contre argument : l’essence même de la nature ( évolutionniste ) est l’anormalité ! Nul mutation sans différentiation.Maintenant en effet il y a les aspect positif et négatif. Ls girafe au cou court n’etait ni plus ni moins anormale que les girafe au cou long, mais elles étaient indéniablement désavantagé en ce milieu naturel.
La révolution transhumaniste qui arrive jouera un grand role dans ce domaine.
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maQiavel 19 octobre 2015 19:42
@Socarate
Le hic est que l’ homo-sapiens est bipède par nature.C’ est donc la majorité d’ homme quadrupède dans ce cas qui est anormale.Le lion carnivore seul parmi ses congénères herbivore respecte sa nature de lion , même isolé et minoritaire.
La normalité ne dépend pas que du regard que l’ on pose sur une capacité ou une incapacité , elle découle aussi d’ une extériorité , d’ un déterminisme que l’ on peut qualifier de naturel.
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Qaspard Delanuit 19 octobre 2015 20:10
@Socarate
"contre argument : l’essence même de la nature ( évolutionniste ) est l’anormalité ! Nul mutation sans différentiation."A condition que la différentiation soit validée par la nature en recherche de nouvelles constantes normatives intégrables à son système, sinon il s’agira d’une dégénération aboutissant à l’extinction de la lignée et non d’une évolution (cas des familles royales consanguines comme celle descendant de Charles Quint).
http://laconsanguinitetpe.blogspot.fr/2010/12/la-consanguinite-dans-le-passe.html
Cependant, l’individuation humaine change effectivement le jeu de la nature en introduisant un principe d’autodétermination : on peut par exemple choisir dans une certaine mesure sa manière de se nourrir quand on est humain. De plus, les normes sociales humaines ne sont pas forcément des expressions des normes naturelles (comme elles le sont dans le cas de l’inceste), de sorte que le marginal social peut fort bien être validé et même favorisé par la nature (par exemple en ne mangeant pas comme son entourage, il peut être en meilleur santé).
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Qaspard Delanuit 19 octobre 2015 20:37
@maQiavel
C’est ce que je voulais dire. Ajoutons que pour qu’une loi naturelle ou humaine soit évolutive, il doit être possible d’y déroger, d’y contrevenir dans une certaine mesure. C’est le sens du "jeu" sans lequel tout serait figé et donc sans lequel le mouvement de la vie ne serait pas possible. -
michel-charles 20 octobre 2015 07:56@Qaspard Delanuit...Sous Hitler, les nazis pensaient comme vous... !
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Qaspard Delanuit 20 octobre 2015 08:43
@michel-charles
"Sous Hitler, les nazis pensaient comme vous... !"Pour savoir ce que je pense, MC, faudrait d’abord vous faire greffer un cerveau. Blague à part, je ne sais pas à propos de quoi vous dites ça. (Les nazis trouvaient que GOT était une série à contenu politique, c’est ça ?)
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michel-charles 20 octobre 2015 11:03@Qaspard Delanuit...Relisez votre commentaire du début...les nazis pensaient comme ce commentaire
...désolé !..relisez l’histoire.. !
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Qaspard Delanuit 20 octobre 2015 11:39
@michel-charles
"Relisez votre commentaire du début...les nazis pensaient comme ce commentaire"Ce commentaire du début ne dit rien de ce que je pense, il décrit ce qui se produit dans le règne animal. Je n’ai pas prétendu que les hommes devaient se comporter comme les bêtes.
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Qaspard Delanuit 20 octobre 2015 11:41
"relisez l’histoire.. !"
Et épargnez-moi vos conseils de lecture, gamin.
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michel-charles 20 octobre 2015 11:42@Qaspard Delanuit...et les nazis faisaient comme les animaux...c’est pourtant simple à comprendre (la solution finale..)...sauf.. ?
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Qaspard Delanuit 20 octobre 2015 12:27
@michel-charles
Qu’est-ce que j’en ai à foutre de ce que faisaient vos nazis ??Le fait est que vous avez sorti une grosse connerie avec votre "Dans la nature, la normalité n’existe pas".
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maQiavel 19 octobre 2015 17:35
Je vais écouter avec intérêt.
Sinon, game of thrones est aussi une série politique , raison pour laquelle c’est ma série préférée, elle illustre à merveille plusieurs principes de philosophie politique et de realpolitik.
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attis 19 octobre 2015 23:06
@maQiavel
Je n’avais pas lu votre article.Comme souvent, la vérité sort de la bouche d’Attali : "son scenario renvoie très précisément à ce que notre planète va bientôt vivre : une sorte de nouveau Moyen-Age, plein de violences, de désordres, de catastrophes naturelles, de seigneurs de la guerre, de querelles de pouvoir aux rebondissements très rapides. Games of Thrones décrit le monde qui s’annonce après la fin de l’Empire américain, un nouveau Moyen Age flamboyant où aucun pouvoir n’est stable, où tout devient possible. On peut refuser la globalisation. On peut vouloir s’enfermer dans son petit univers. Heureusement, ou malheureusement, c’est impossible : le nouveau Moyen-Age est là. Il nous fascine. Il est plein de belles histoires et de promesses ; plein de barbaries aussi. Il nous attend ; à nous d’en faire le meilleur usage."
Attali, comme ses copains de l’élite, est fasciné par le Moyen-Âge dont il souhaite le retour, et par l’univers de Game of Thrones qui décrit un Moyen-Âge sous stéroïdes, où la seule loi est celle du plus fort, où les seigneurs sont des monstres vicieux et pervers, et où le peuple n’a pas la moindre notion de ce que peuvent être la dignité ou la décence les plus élémentaires.
Un monde où la torture, le meurtre, la pédophilie, l’inceste, le langage ordurier et l’amoralité sont omniprésents. Un monde où les femmes sont des putes, et les hommes des voleurs ou des assassins. Celles et ceux qui ne rentrent pas dans ces catégories crèvent comme des merdes, le plus souvent, ou sont confinées dans un rôle d’éternelles victimes.
Ça et la touche de magie (désormais omniprésente dans les films, séries, livres, clips vidéos, pubs etc.) , qui permet de substituer l’intuition à l’analyse rationnelle, ce que les gourous de l’Esalen Institute appellent le "réalisme occulte", et qui plonge l’humanité dans un monde de rêveries et de fantasmes, rendant les individus bien incapables d’élaborer la moindre critique du modèle social qui les opprime.
Encore une production "artistique" dont le seul et unique objectif est de tirer un peu plus tout le monde vers le bas, et de maintenir la populace dans la fange dans laquelle elle a été plongée.
Voilà ce qui fait bander Attali. On notera qu’il établit un lien très net entre la globalisation et ce nouveau Moyen-Âge. Pour lui, c’est kif-kif.
Sur l’article présenté ici, Game of Thrones ne fait que reprendre une thématique vieille comme Crésus, ou plutôt comme le cinglé Jodorowski avec son film El Topo. Là encore, on glorifie l’anormalité voire la monstruosité. L’idée générale : "devenez un monstre vous aussi, vous allez voir, c’est génial".
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Qaspard Delanuit 19 octobre 2015 23:23
@attis
Attali est un premier de la classe (donc un semi-intelligent) qui aurait aimé être un romancier sans en avoir le talent. Il se venge avec des prophéties un peu sottes qui se révèlent toujours fausses, à cheval entre des analyses d’expert et de la mauvaise science-fiction. Game of Thrones est une transposition, pas une prophétie. Politiquement, tout ce que décrit GOT est déjà arrivé (à Rome, en Grèce, en Chine, au Mexique antique, etc.) et arrivera encore.
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attis 19 octobre 2015 23:44
@Qaspard Delanuit
Peu importe qu’Attali ait raison ou tort sur le fond.L’important est qu’il est la voix française de l’oligarchie globale, l’homme par qui nous savons quel futur nos seigneurs et maîtres ont prévu pour nous.
Et il a parfaitement identifié le monde fictif de Game of Thrones comme le futur désiré par les Lannister et les Stark du monde réel.
Vous vous rappelez nos échanges sur la fiction normative ? Game of Thrones en est une caricature.
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Qaspard Delanuit 19 octobre 2015 23:53
@attis
"il a parfaitement identifié le monde fictif de Game of Thrones comme le futur désiré par les Lannister et les Stark du monde réel."... Le modernisme technologique en moins. De sorte que le modèle de GOT est en fait très proche de celui du monde des hommes depuis le néolithique, présenté sous une forme concentrée et radicale.
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attis 20 octobre 2015 00:24
@Qaspard Delanuit
La technologie est remplacée par la magie.Je n’ai vu que les trois premières saisons de la série, et je n’ai pas lu les livres, mais ça ne m’étonnerait pas qu’il y ait à un moment une allusion au transhumanisme. Sous la forme d’une sorte d’ordinateur magique doté de conscience, ou d’une armée de robots alimentés par le wildfire
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maQiavel 20 octobre 2015 16:11
-De sorte que le modèle de GOT est en fait très proche de celui du monde des hommes depuis le néolithique, présenté sous une forme concentrée et radicale.
------> Exactement.
GOT ne nous décrit pas un hypothétique futur mais le monde des hommes tel qu’ il est depuis des millénaires.
-L’idée générale : "devenez un monstre vous aussi, vous allez voir, c’est génial".
------> On peut en tirer un autre type de conclusion : il est indispensable que les peuples se dotent d’une véritable capacité de contrôle sur leurs dirigeants.
GOT enterre le fantasme du despote éclairé sage et sain qui gouvernerait la masse avec abnégation , les dirigeants sont potentiellement des monstres ( tous ne le sont pas , il y’ en a même de très bons mais ils sont rare et on ne peut bâtir un système de gouvernement en s’ appuyant sur des exceptions ) et gouvernent pou satisfaire leur intérêt.
GOT exploite magnifiquement le fétichisme du pouvoir , le pouvoir est un totem pour lequel on trahit et assassine , il faut donc imposer des limites à ceux qui l’ exercent ...
C’ est exactement à ce type de conclusion qu’ on arrive lorsqu’ on termine de lire le pince de Machiavel ...
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maQiavel 19 octobre 2015 18:17
@Emiliano
J’ ai aimé la série bien avant qu’ elle ne devienne un phénomène de mode et dès que Ned stark s’ est fait trancher la tête j’ ai accroché. Ce n’ est pas parce que c’ est un phénomène de mode qu’ il faut la rejeter , au fond que ce soit un phénomène de mode ou non , on s’ en fout , c’ est un détail insignifiant.Quant au scénario , c’ est l’ un des plus aboutit que j’ ai pu voir en série sur le plan politique , jusque dans le détail. Et quant on lit les bouquins , c’ est encore mieux , on a l’ impression que c’ est une histoire vraie avec ses incertitudes et ses rebondissements ,c’ est tout Nicolas Machiavel illustré en roman , jamais vu ça ...
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Qaspard Delanuit 19 octobre 2015 18:23
@Emiliano
"Game of thrones série sociologique ou série politique laissez moi rire ! Vous essayez de faire dire à cette série surcotée ce qu’elle ne dit absolument pas."
Si des spectateurs voient une signification politique dans une série et vous non, cela signifie seulement... que vous ne la voyez pas. De toutes façons, le titre aussi bien que le sujet de la série est politique que cela vous plaise ou non, et que vous trouviez la série bonne ou pas n’y change rien : conquérir l’Empire représenté par le trône de fer et pour cela conserver, consolider ou obtenir le pouvoir dans son royaume en créant des alliances stratégiques, c’est politique par définition, point barre.
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Qaspard Delanuit 19 octobre 2015 19:51
@Emiliano
"Non ce n’est pas forcément politique, avec un tel synopsis on peut tout faire, c’est le traitement de l’histoire qui fait que c’est politique ou pas, il ne suffit pas d’avoir des guerres entre clans et quelques trahisons entre roitelets pour que cela fasse d’une série d’heroic-fantasy une série éminemment politique."Précisément, GOT n’est pas seulement une histoire montrant "des guerres entre clans et quelques trahisons entre roitelets", la série montrant aussi le mécanisme du pouvoir politique à travers plusieurs modèles de gouvernement et différents comportements politiques. Ces choses ont été étudiées et le fait que vous ne les ayez pas étudiées ou pas comprises n’a pas d’incidence sur d’autres que sur vous-même.
"C’est racoleur et bourrin, voilà les raisons du succès de cette série, point barre."
C’est bien possible, comme de nombreux divertissements, mais cela ne change rien au fait que c’est une série politiquement instructive pour qui ceux qui la considèrent aussi à ce niveau.
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maQiavel 19 octobre 2015 19:51
@Emiliano
-Non ce n’est pas forcément politique
Si conquérir l’empire et le conserver par des manœuvres tactiques et stratégiques n’est pas politique, qu’est ce que la politique selon vous ? A ce compte là, Alexandre le grand, César, Gengis Khan ou Napoléon n’étaient pas des hommes politiques … mais peut être étaient ils cuisiniers ?
-C’est racoleur et bourrin, voilà les raisons du succès de cette série, point barre.
Vous vous focalisez beaucoup sur le succès de la série.Pourquoi est ce si important pour vous ? Parce que dans votre système de pensée , tout ce qui a du succès est forcément mauvais , je me trompe ?
En tous cas , moi , je ne l’ aime pas parce que c’ est racoleur et bourrin mais précisément à cause de ce que vous ne voyez pas ( ou refuser de voir ) , c’ est à dire son contenu politique.
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Qaspard Delanuit 19 octobre 2015 19:54
@Qaspard Delanuit
"pour qui ceux qui la considèrent aussi à ce niveau."Il y a un qui de trop dans cette phrase.
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maQiavel 19 octobre 2015 21:00
@Emiliano
@Emiliano
J’ai vu "the wire », une série que j’ai bien aimé qui parle de façon assez réaliste de l’univers de la rue et de la drogue, des connections politiques etc. Mais sur le plan politique, il ne se dégage pas tous les grands principes que l’on peut trouver dans GOT, the wire, c’est de la micro- politique (l’intrigue a d’ ailleurs lieu dans une seule ville, Baltimore).GOT est une véritable illustration des manuels de macro-politique ( je pense bien évidemment aux traités de Nicolas Machiavel mais pas seulement ) , l’ intrigue elle même est fondamentalement politique ( puisqu’ il s’ agit de la conquête du trône de fer et du jeu politique qui en découle ) , le fait qu’ il y’ ait des dragons ( que l’ on peut assimiler à des armes surpuissantes difficilement contrôlables et qui ont donc une dimension politico- militaire très réaliste ) ou un nain lubrique ( bien plus profond qu’ il n’ y parait une fois qu’ on égratigne son verni superficiel ) n’ y change rien.
J’ai fait dans cet article l’analyse politique de GOT jusqu’ à la saison 3, c’est très riche politiquement et il faudrait un autre article pour dégager les grands principes politiques des deux saisons suivantes.
Non , je préfère largement GOT à the Wire ...
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Qaspard Delanuit 19 octobre 2015 21:09
@Emiliano
Le succès n’a aucun rapport avec la qualité ni dans un sens ni dans l’autre, dans aucun art. Surtout en direct, car avec le temps un certain tri se fait quand même et tout ce qui devait uniquement son succès à la "mode" disparaît. La mode, c’est ce qui se démode et devient ringard (comme Claude François et ses Claudettes), donc le contraire de l’art qui est éternel ou presque (comme les peintures de Lascaux). -
Joe Chip 20 octobre 2015 01:06
@Emiliano
Je suis assez d’accord. Déjà tout le côté politique est fortement inspiré des Rois Maudits, comme Georges Martin l’a reconnu lui-même.
Niveau série, les Soprano, OZ ou Profit (série du milieu des années 90 sur l’ascension d’un psychopathe au sein d’une multinationale, courte mais jouissive) me paraissent beaucoup plus abouties en termes d’écriture, de caractérisation des personnages, de profondeur ou de valeur artistique.
Les séries récentes comme Game of Thrones et House of Cards ne font pas vraiment dans le dentelle, et plaisent sans doute au grand-public parce qu’elles décrivent un monde abandonné à la loi du plus fort, où les salauds sans foi ni loi, les ambitieux impitoyables et les méchants gagnent toujours à la fin, un monde où les gentils subissent, où les Etats sont impuissants ou faillis, les faibles écrasés, les femmes réduites à l’état d’objet sexuel, etc... bref tout ce qu’est un peu notre monde en prétendant tout le contraire. Il faudrait d’ailleurs s’interroger sur la disjonction entre les valeurs "officielles" du monde occidental (tolérance, droit de l’homme, féminisme) et les messages véhiculés par ces séries qui fascinent un public avide de sensations fortes (brutalité, loi du plus fort, virilité paroxystique).
Faut-il y voir une opposition, un paradoxe, ou au contraire une sorte de continuité logique qui pousserait le libéralisme jusqu’à sa contradiction extrême ? Ce qui pourrait expliquer la fascination d’Attali pour ce monde libertarien et barbare "plein d’opportunités"...
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attis 20 octobre 2015 09:28
@Joe Chip
Il faudrait d’ailleurs s’interroger sur la disjonction entre les valeurs "officielles" du monde occidental (tolérance, droit de l’homme, féminisme) et les messages véhiculés par ces séries qui fascinent un public avide de sensations fortes (brutalité, loi du plus fort, virilité paroxystique).Ces valeurs "officielles" ne sont bonnes que pour les masses. Ce sont celles qui doivent régir les rapports sociaux entre individus appartenant aux masses, et assurer la docilité du troupeau.
Les dernières valeurs que vous évoquez sont désormais réservées aux élites, les nouvelles divinités qui doivent être les seules détentrices de la force. Bernays écrivait : « Les êtres humains ont besoin de divinités symboliques, et les conseillers en relations publiques doivent contribuer à leur création. » Les conseillers en PR, et les scénaristes hollywoodiens.
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juluch 19 octobre 2015 18:31
Une bonne série tiré de romans qui sont bien meilleurs que les épisodes et dont je vous suggère la lecture.
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Qaspard Delanuit 19 octobre 2015 19:37
@Emiliano
La puissance de l’art populaire réside précisément dans sa capacité de réunir toutes les couches socio-culturelles. -
Qaspard Delanuit 19 octobre 2015 19:52
"Le nain te fais rire ? La blonde est trop bonne ?"
Moi je trouve le nain sexy et la blonde amusante.
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cathy 19 octobre 2015 18:59
Moi, j’attends la suite avec impatience.
Ils ont rarement fait une série autant travaillée. J’ai beaucoup aimé Borgia, leur perversité est au summum, mais GOT, d’ailleurs même le sigle n’est pas anodin, est bien supérieure, parce qu’elle parle de tous les royaumes. Elle le fait avec une aisance déconcertante. Nous ne sommes absolument pas gêné de passer d’un royaume à un autre, ils sont tous passionnants. Mais j’ai un petit faible pour Tyrion. -
tobor 19 octobre 2015 19:27
GOT c’est juste de la grosse daube pour cerveaux trop disponibles.
Tous ces fan’s d’ambiance de guerre se goncent encore et toujours des mêmes poncifs hollywoodiens et y voient je ne sais quoi de nouveau (?)
Puis quand j’entends qu’on devrait se farcir le roman pour comprendre ou critiquer, j’ai juste l’envie de répondre ceci-
Qaspard Delanuit 19 octobre 2015 19:33
@tobor
Une oeuvre de fiction n’a pas forcément à plaire à tout le monde et reste heureusement critiquable en toute liberté. Cependant, une critique plus argumentée que "c’est juste de la grosse daube pour cerveaux trop disponibles" serait intéressante.
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tobor 19 octobre 2015 22:59
@Qaspard Delanuit
en guise de "critique", j’avancerais en premier que le générique avec son espèce d’hymne israélien et ses capture d’écran de warcraft semble avoir été pondu par un calculateur ou des statisticien/nes.
Ensuite, "le coup des 15 histoires qui vont se rejoindre" en fait un zapping permanent à la limite du film à sketch, fatigant sans rien qui avance. On voit venir la saga (cf Dallas) on voit même venir la bataille finale sans s’imaginer combien il est possible de tirer un rien en longueur.
Une débauche de choix réfléchis et destructeurs par des personnages à la psychologie changeante (Théon ? Jammie ?...). Un dosage à la louche de prévisibilité et d’imprévisibilité, GOT semble plus jouer avec ses spectateur/trices qu’à raconter son histoire.
Le prétexte "fantasy" (planète lointaine ? temps immémoriaux ?) où quand-même il fait swag de s’appeler "Dan Harris" ou "John Snow" et où la plus puissante armée du monde va faire valoir son "bien" en allant flanquer quelques tripotées dans le désert, libérer le peuple et tout ça, ce prétexte tient à un trio de dragons qui n’ont après 5 saisons (?) pas encore justifiés leur présence hormis l’accès qu’ils offrent à Fantasyland.
Chaque sourire auto-satisfait de chaque comédien/ne nous rappelle qu’on est sur terre ...et en studio s’il vous plait !Puis toujours ces mêmes poncifs hollywoodien :
Le vin c’est trop bien, l’hypocrisie c’est la santé, la violence elle est partout, la guerre c’est le nerf de la guerre, à la limite : "y a rien de plus chiant que la paix". Des putes, des filles et des mecs à-poil, de la baise à l’aise, des homos pleinement assumés. Ça ratisse large hormis chez les cinéphiles.Bref, les spectateurs estiment passer "un bon moment", leurs imaginaires sont à-présent en vitesse de croisière en plein océan de caca, à la limite du manque, comme voulu par la fine prod de chez HBO en attendant la suite....
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Qaspard Delanuit 19 octobre 2015 23:24
@tobor
"en guise de "critique", j’avancerais en premier que le générique avec son espèce d’hymne israélien"Je ne m’attendais pas à ça.
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Qaspard Delanuit 19 octobre 2015 23:29
@tobor
"Puis toujours ces mêmes poncifs hollywoodien :
Le vin c’est trop bien, l’hypocrisie c’est la santé, la violence elle est partout, la guerre c’est le nerf de la guerre, à la limite : "y a rien de plus chiant que la paix". Des putes, des filles et des mecs à-poil, de la baise à l’aise, des homos pleinement assumés. Ça ratisse large hormis chez les cinéphiles."Ce n’est pas du tout une invention ni une spécialité hollywoodienne, ce sont des constantes humaines et des thématiques présentes dans toutes les cultures et dans la plupart des arts : littérature, opéra, peinture, chanson, etc. On les voit même déjà comme motifs décoratifs sur les poteries antiques.
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Qaspard Delanuit 19 octobre 2015 23:31
@tobor
"Bref, les spectateurs estiment passer "un bon moment", leurs imaginaires sont à-présent en vitesse de croisière en plein océan de caca"Bon, visiblement vous n’aimez pas et personne ne doutera de votre sincérité. Un petit conseil d’une meilleure série qui n’aurait pas les défauts de GOT ?
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maQiavel 19 octobre 2015 21:23
Celui qui m’a le plus fasciné dans la dernière saison, c’est Stannis Barathéon.
Il incarne à merveille l’homme qui s’enferme dans son système, qui ne peut en sortir et surtout qui ne veut en sortir pour ne pas se trahir et rester lui même.
Sun Tzu parle de ce genre d’hommes, ce sont de bons soldats mais qui ne savent pas s’adapter aux circonstances, ils remplissent à merveille le rôle d’officiers mais il ne faut surtout pas en faire des généraux, leur rigidité entraîne la perte de l’armée qu’ils commandent.
Même lâché par Mellissandre et une partie de ses troupes , Stannis n’ a pas songé à rebrousser chemin pour réorganiser son armée , il n’ a pensé qu’ à aller de l’ avant , toujours de l’ avant , vers la victoire ou vers la mort.
Je soupçonne George R R Martin de s’ être inspiré du personnage romain de Titus Manlius Torquatus pour créer Stannis.
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Qaspard Delanuit 19 octobre 2015 21:41
@maQiavel
Stannis Barathéon, la raideur incarnée, un des personnages les plus antipathiques de la série, pas parce qu’il est plus méchant que les autres mais parce qu’il est buté-con. Le genre de gars qu’on ne voudrait avoir ni comme prof, ni comme directeur ni comme père (évidemment). -
maQiavel 19 octobre 2015 21:50
@Qaspard Delanuit
Mais en même temps, ce n’est pas un couard, il est en première ligne avec ses hommes, sa bravoure est indéniable. Je n’arrive pas à le détester, contrairement à Joffrey.
- ni comme père (évidemment).
Justement, lors d’une campagne militaire, Titus Manlius Torquatus a fait exécuter son propre fils, parce qu’il s’était battu en duel contre un gaulois sans sa permission.
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Qaspard Delanuit 19 octobre 2015 22:05
Comparé à Joffrey (le monstre faible de la série), tous les personnages ont des qualités.
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julien 20 octobre 2015 10:17
Il y a avait beaucoup de choses intéressantes à la base mais à l’arrivée on a l’impression que la série met trop de personnages, d’intrigues et de factions à l’écran que les auteurs n’arrivent pas à développer et à articuler (je ne sais pas si c’est pareil dans les livres) de façon satisfaisante et cohérente. De sorte qu’ils semblent avoir renoncé à le faire et se contentent pour faire avancer l’histoire et réveiller le spectateur de mettre à mort de façon la plus brutale possible des personnages importants dans une espèce de surenchère assez malsaine. C’est un procédé assez artificiel qui ne s’explique pas juste par la volonté d’illustrer un monde aux mœurs cruelles. Après il y a des scènes et des personnages réussis, une direction artistique de qualité et de bons acteurs mais je reste quand même pas mal sur ma fin et commence même à être fatigué par l’évolution de l’ensemble.
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Joe Chip 20 octobre 2015 20:09
@julien
Oui c’est ce qui me gêne aussi dans cette série, surtout sur les dernières saisons qui commencent à tourrner en rond sur le plan de l’intrigue. Toute l’histoire de Daenerys est du remplissage sans autre intérêt que laisser le temps aux dragons de grandir... l’histoire ne se déploie pas naturellement et les auteurs n’hésitent pas à impliquer le spectateur dans le développement de l’intrigue (genre "vous avez vu ce que l’on a fait subir à ce personnage").
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