mardi 2 novembre 2021 - par Chambon Frédéric

Free Guy - Critique

Critique du film Free Guy (2021) de Shawn Levy avec Ryan Reynolds. Live Animé par Frédéric Chambon.



1 réactions


  • tobor tobor 2 novembre 2021 16:57

    https://www.senscritique.com/film/Free_Guy/critique/255380810

    Une nouvelle idée de ce que pourrait étre la liberté.

    On est plongé dans l’univers virtuel des avatars d’un jeu interactif et connecté, un jeu violent basé sur des intelligences artificielles paramétrées pour remplir certains rôles. Une de ces I.A (un figurant employé de banque) se libère de son code et désire inventer sa vie. C’est donc l’avènement d’une première I.A digne de ce nom, vu depuis la vraie vie !
    Voilà le cadre dans lequel on nous plante une action plutôt convenue : La carte "Truman show" pour ouvrir avec la routine de notre héros qui est petit-à-petit mise à mal et la découverte de sa singularité, puis un four tout qui mêle "Tron" et "Matrix" à du "Marvel", à "They live ou Invasion Los Angeles" pour refermer sur la même carte "Truman show".

    Un méchant veut détruire cet univers sans aucune empathie pour tous ses "habitants" (des I.A). Heureusement, il y a "la fille", pilotée par une gameuse qui dans la vraie vie n’est autre que la créatrice de l’I.A rebelle mais qui s’est fait arnaquer et reste sans reconnaissance ni deniers au profit de ...de qui ? Du méchant, ça alors !
    Notre employé de banque va s’allier à la fille, tomber amoureux et ensemble ils vont sauver et même upgrader l’univers virtuel de ce ...jeu. Et la fille a des lunettes et tous les personnages à lunettes sont des as. Les lunettes offrent évidemment la réalité augmentée du gamer et un choix d’outils non-accessible aux quidams. Les lunettes, l’I.A, google n’est sans doute pas étranger à la prod !

    Le film table donc sur l’empathie qu’on peut ressentir pour des avatars et des univers virtuels. Ça peut sembler banal et anodin mais ça reste assez pervers comme concept à se faire enfoncer dans le crane comme un clou : Pour nous préparer à notre future condition (ce à quoi Hollywood est voué sous prétexte de nous divertir), il semble falloir installer la confusion entre l’homme et la machine avant de lancer la fusion. C’est une indéniable promotion du transhumanisme, comme une promesse faite aux jeunes. Ainsi, on tente de briser toute empathie avec l’humain au profit de son pendant virtuel, au profit de machines et de simulations.

    On commence par nous signifier que dans cet univers, tous ces gens ne sont que des pions, des figurants à-moitié conscient de l’être mais ce n’est pas grave, la routine leur va très bien comme ça. Mème en s"émancipant, notre héros n’aspire en matière de liberté, qu’à faire un petit pas de coté, à commander un cappuccino au lieu de son café-crème habituel, à changer sa chemise pour un tee-shirt, à suivre la fille et ainsi, mettre la main dans l’engrenage de tous les possibles...
    Ces individus virtuels, heureux dans leur rôle de pion et tout l’univers du jeu qui risque de prendre fin pour laisser place à la version 2.0 avec ses nouveaux personnages, tout cela n’a que très très peu d’intérêt, de consistance, d’impact. C’est du rien en somme. Voilà pourquoi il aura fallu mêler une affaire de fraude commerciale réelle et trouver de quoi faire interagir les deux univers. Notre héros, soi-disant libre, passe de la condition de robot répétant inlassablement la même journée, à celle d’agent spécial pour le compte d’en haut. Son job consiste à dérober des informations dans un système et à les expédier au dehors, un job de hacker et toutes ses actions ont généré du code qui est récupéré comme preuve de ...sa liberté. Cette liberté commandée au sein d’un microcosme aux frontières infranchissables est donc très étroitement surveillée !

    Le film se termine par la consécration de l’œuvre de la créatrice et son décor initial, une île foisonnante de verdure, sauvage mais paradisiaque, sans technologie , ni route, sans toilettes, sans rien, juste des figurants ! Ouais chouette ! Happy end.

    Un film geek qui n’a d’original que son traitement de pointe et qui accumule les poncifs abrutissants !

    (Il faut préciser que même si je raffolais des jeux d’arcade à l’adolescence, je n’ai pas du tout l’âme d’un gamer et n’ai jamais joué sur console ou sur PC, les subtiles (?) allusions du film à tout cet univers n’ont pas mitigé mon avis)


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