mercredi 11 décembre 2019 - par Albar

En route vers la révolution

Entretien de Théophile Kouamouo avec l’économiste Bernard Friot qui révèle les véritables enjeux derrière la réforme des retraites et les perspectives ambitieuses pour le mouvement social.



4 réactions


  • Serge ULESKI Serge ULESKI 11 décembre 2019 16:16

     

     

    Dommage qu’il n’y ait personne pour re-placer dans un contexte plus général cette réforme des retraites car celle-ci a bien évidemment tout à voir avec les réformes du droit du travail, des droits des chômeurs, du financement des services publics - de l’hôpital en particulier -, qui l’ont précédée ; reformes conduites par les locataires de l’Elysée et de Matignon ; premier niveau de la remise en contexte de cette réforme des retraites.

     

    A un deuxième niveau contextuel, on trouvera l’U.E qui réclame ses réformes depuis 20 ans et que la France peine à conduire ; une France en retard sur la remise en cause d’une logique de financement approprié d’une société solidaire et performante en termes de protection et de sécurité sociale ; comprenez : une France en retard de précarité généralisée et de paupérisation croissante d’une partie importante des salariés. 

     

    Au-dessus de l’U.E… à un troisième niveau, on trouvera le mondialisme : projet de mise en concurrence de tous contre tous… ( de toutes les économies ) à la tête duquel on trouvera le Capital ; un Capital mondialisé qui n’a de cesse depuis trente ans de faire face à la menace d’une baisse drastique des profits - des taux de retour sur investissement – qui, aujourd’hui, a deux causes principales : la fin d’une énergie bon marché ; la fin d’une exploitation irresponsable d’énergies fossiles qui tuent notre planète et étouffent sa population, avec pour conséquence, la fin de la croissance (énergies abondantes et bon marché) ou bien plutôt, la fin d’un modèle de développement uniquement basé sur cette croissance, le tout dans le cadre d’une transition écologique qui ne peut avoir lieu que dans la récession. Pas de croissance pas de profit ! Or, la baisse des profits n’est pas une option pour le Capital mondialisé. Reste alors une solution : la baisse drastique des taxes, des prélèvements, de la redistribution, des salaires et des protections ; notons que les GAFAM soutenus par les présidences étasuniennes successives – qui rechignent à être taxés, sont déjà dans cette logique du refus de l’impôts. 

     

    Reste un dernier niveau, comme un retour à la case départ, qui concerne les acteurs de la conduite des réformes évoquées plus haut, à savoir la classe politique en générale et les locataires en particulier des lieux d’exécution de cette logique mondialiste du Capital : Matignon et l’Elysée en ce qui concerne la France ; à ce dernier niveau, tout personnel, hyper-individualiste et intéressé, un niveau au ras de pâquerettes, on trouvera un seul souci : la gestion des carrières et les perspectives de plan d’évolution des carrières, à l’international principalement car tous ont intégré ce qui suit : laisser plus de pauvres derrière soi en quittant ces lieux d’exécution des directives du Capital mondialisé (le maître d’Ouvrage) avec l’U.E comme maîtresse d’œuvre, est un impératif pour quiconque souhaite prétendre à un poste au plus haut niveau. Car enfin, pourquoi alors se donner autant de mal ! En Europe, Tony Blair ( aidé par Thatcher qui l’a précédé) et Gerhard Schröder seront sans doute les premiers à s’y conformer ; à propos de Merckel, on peut déjà prédire qu’elle n’aura pas dérogé ; quant à Macron, étant donné le « retard » pris par la France, on peut déjà le nommer champion toutes nationalités confondues, de cette loi d’airain : plus de précarité, plus de pauvres, toujours et encore plus… après le passage d’exécutants (appelons-les « Premier ministre, Chancelier ou Président » ) membres d’une caste cooptée par un Capital dont on aurait vraiment tort de sous-estimer les qualités de prévoyance… notamment au sujet de l’urgence climatique. Rien de surprenant à cela, puisque gérer c’est prévoir. 


  • Orwell Orwell 12 décembre 2019 19:10

    Un entretien à diffuser le plus largement possible pour saisir la nature de la révolution INDISPENSABLE à laquelle nous devrions tous et toutes souscrire si nous voulons avoir un avenir hors du projet capitaliste.

    « A la prochaine crise du capital, on laissera ces salauds crever ! »

    Il ne faut plus transiger avec eux : abolition de la propriété lucrative, nationalisation intégrale de tous les secteurs bancaires, de l’énergie, de la santé, de la pharmacopée, du transport, des services publics, etc., reddition des moyens de production aux travailleurs (copropriété d’usage).


  • Scalpa Scalpa 13 décembre 2019 00:43

    Oui mais en marche arrière avant le point mort.


  • Laconicus Laconicus 13 décembre 2019 07:21

    Bernard Friot décrit très bien les méfaits du capitalisme. Mais l’alternative qu’il nous propose est une utopie communiste qui ne tient aucun compte de l’humanité réelle. En particulier, Friot fait toujours l’impasse sur la question de l’autorité. Qui décide quoi dans une organisation collective ? Qui définit les critères ? Qui donne les grandes orientations ? L’humanité est constituée d’individus voulant conservant leur indépendance et disposés à se battre à mort pour la retrouver dès qu’ils en sont privés. La plupart des êtres humains préfèrent être libres et seuls qu’être enchaînés à plusieurs. Si l’on perd cette notion, on construit des cités imaginaires, comme des villes suspendues dans le ciel qu’aucun être humain ne peut habiter. C’est d’ailleurs pour cela que lorsque le communisme passe de l’idéalisme des théoriciens à la pratique politique des stratèges, quand il descend de son ciel utopique, il entreprend immédiatement de supprimer l’humanité réelle (assassinant au passage les professeurs idéalistes devenu gênants). Le communisme est une théorie inhumaine et extraterrestre. Cette organisation sociale pourrait peut-être fonctionner, mais avec une autre espèce, peut-être sur une autre planète peuplée d’insectes sociaux évolués, qui sait ? Bernard Friot est un intello sympathique, mais il n’a aucune expérience de ce dont il parle. D’après Wikipédia, il est resté à l’université toute sa vie, recevant un salaire de l’Etat comme fonctionnaire de la sociologie, pouvant s’offrir ainsi toutes sortes de biens qu’il serait bien incapable de fabriquer lui-même et dont il ne pourrait probablement pas même organiser la fabrication en disposant d’ingénieurs et d’ouvriers qualifiés. N’importe quel fermier ou plombier a une perception plus conforme que lui de ce qu’est l’économie réelle, y compris en ce qui concerne les interactions sociales qui se jouent dans l’exercice concret d’une activité produisant du bien privé ou commun. Il devrait par exemple essayer de faire fonctionner une librairie ou un restaurant sur le modèle coopératif. Et d’en vivre. Il verrait alors que le passage de la théorie à la pratique réserve bien des surprises. 


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