Dominique de Villepin : "Nous sommes désormais dans un monde sans règle ni droit international"
"L'ancien Premier ministre et ancien ministre des Affaires étrangères Dominique de Villepin était l'invité de France Inter mardi 24 juin. Il apporte son analyse sur la guerre entre l'Iran et Israël, après les frappes américaines puis l'annonce d'un cessez-le-feu par Donald Trump. Il publie "Le pouvoir de dire non"."
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Étirév 26 juin 12:26
À quand remonte le règne de la « loi du plus fort » ?
D’un point de vue récent, notons qu’en 1967 toute la stabilité du Système Monétaire International basé sur les accords de Bretton Woods allait être vivement secouée en raison, en grande partie, de l’importante dévaluation de la Livre Sterling qui faisait suite à l’effondrement de l’économie britannique lié à « l’histoire secrète du pétrole ».
Dans la foulée de l’effondrement de l’économie britannique à la fin des années 60, allait également commencer la lente agonie du Dollar avec la désastreuse guerre du Vietnam.
Rappelons qu’en 1967, le président de la République Française déclarait : « La guerre du Vietnam et celle du Proche-Orient sont étroitement liées ». On sait aujourd’hui que la guerre des Six Jours fut largement une guerre du pétrole. On sait moins que la guerre du Viêt-Nam en est une autre.
En 1971, les USA n’ayant plus suffisamment d’or pour garantir l’intégralité des dollars en or, survient la fin de sa convertibilité dans ce métal précieux. Aussi, à partir de cette date, le dollar américain, en tant que monnaie mondiale sera désormais adossé au pétrole ainsi qu’à la seule force de l’économie américaine (via son dynamisme économique intérieure). Concrètement, à partir de ce moment-là, la valeur du dollar ne repose quasiment plus que sur la force brute des USA, c’est-à-dire leur capacité à faire militairement et monétairement respecter leur hégémonie dans les pays tiers.
Au niveau international, il résulte de cette situation la substitution de la notion d’« ordre juridique » par un retour à la « loi du plus fort ».
Le début des années 1970 sera aussi le début d’une grande dérégulation financière. Alors surviendra la « fabrication artificielle des actifs », ainsi que la captation des réserves monétaires des pays tiers, c’est-à-dire les pays dits « alliés », véritables « colonies » financières. On comprend alors, en partie, le pourquoi de la mise en place, en France, de la loi du 3 janvier 1973, dite « loi Pompidou-Giscard-Rothschild » (et aggravée depuis par l’article 123 du TFUE, Traité sur le Fonctionnement de l’Union Européenne de 2009), qui modifie les statuts de la Banque de France et donne le coup d’envoi d’une dette qui augmentera incessamment et vampirisera toutes les richesses nationales produites.
Mais le règne de la « force » ne date pas du XXème siècle.
Le VIème siècle avant notre ère est une date fatale dans l’humanité. C’est le point de départ de la plus grande révolution qui se soit produite dans le monde, le premier pas vers l’abîme.
Cette date inaugure l’ère de mensonge et de crimes, qui durera longtemps et qui laissera dans les cerveaux humains une tare ineffaçable. Le sombre esprit du mal va régner sur la Terre.
L’homme qui supprima la direction morale de la Femme, se vit libre de suivre toutes les impulsions de son instinct, que la raison féminine avait jusque-là entravées.
Désormais il donna libre cours à ses passions brutales, despotiques, sanguinaires ; ce fut le règne de la Force.
On vit partout se produire des actes de cruauté, de bestialité, justifiés par les cultes nouveaux, des tueries de tous genres, soit qu’on les appelle des « sacrifices », soit qu’on les appelle des « guerres ».
En même temps commençait la terreur des faibles. Ce fut le début de l’âge de fer.
Il y eut un déchaînement général des passions dans le monde entier.
L’esprit de l’homme errait dans les ténèbres qu’il s’était créées lui-même ; il cherchait à étouffer ses doutes, ses terreurs ou ses remords dans la jouissance à outrance et, au lieu d’un remède, il y trouvait une cause d’aggravation de son mal.
Enfin l’instinct triompha... et l’homme alors se servit de sa puissance pour s’affranchir de tous devoirs et pour affermir sa volonté, à laquelle il prétendit soumettre les autres.
Les mœurs qui résultèrent de cet état de choses furent caractérisées par une débauche à outrance et une guerre désordonnée, dans laquelle on cherchait, autant que des victoires, des satisfactions de l’instinct batailleur de l’homme. C’est que, lorsque sa force musculaire augmente, il a besoin de l’exercer, et c’est ce besoin qui le pousse au pugilat, à la lutte, à tous les exercices violents. C’est alors qu’il fit de la force une supériorité ; singulière logique, car avoir une chose en plus que les autres n’est pas un avantage si cette chose n’est pas une qualité qui élève. Si la force se développe aux dépens de l’intelligence, c’est une qualité négative, c’est-à-dire menant à un mal, non à un bien.
Se glorifier d’avoir plus de force qu’un autre est aussi logique que si l’on se glorifiait d’avoir plus de laideur que les autres. Il y a des superlatifs qui infériorisent.
Néanmoins la Force fut glorifiée ; les plus forts furent les plus honorés et les plus faibles furent méprisés. Chez les Grecs, l’homme bon, « Agathos », c’est l’homme fort à la guerre ; « Arïstoï », les meilleurs, ce sont les plus forts, les plus aptes à combattre. Chez les Romains, le mot « Virtus » signifie la force par excellence.
Les hommes s’étaient libérés du lien qui les attachait à la Femme, mais ce ne fut que pour tomber sous un autre joug : celui de la domination des hommes sur les hommes, c’est-à-dire l’exercice de la tyrannie de quelques-uns au préjudice de tous les autres.
Ceux qui avaient le plus d’audace, le plus de résolution, le plus de cynisme, instituèrent la puissance du Mal, en prenant la direction des nations. Et les foules s’inclinèrent devant « la Force », et la « Force » se fit « autorité », et cette autorité devint la main de fer qui étrangla l’humanité.
Cet état de choses amena chez les vaincus un profond découragement qui succéda à la période des reproches violents, des cris de douleur et des lamentations qui s’étaient produits dans le siècle antérieur.
Cependant, un immense désir de voir cesser l’horrible désordre allait désormais régner sur la Terre !
NB : Les Césars romains ont voulu dominer le monde : ils ont créé la barbarie moderne et étouffé la civilisation antique. À mesure que la Rome brutale s’élevait, l’Esprit s’effondrait.
Toutes les guerres de l’Oligarch... de César ne sont qu’une suite d’attaques continuelles et d’attentats contre la vie et les biens de gens innombrables et inoffensifs, honnêtes et paisibles.
Toutefois, notons qu’une haute civilisation régnait en Italie avant la fondation de Rome. « Elle était due aux Etrusques ou Toscans, qui élevèrent des cités somptueuses, qui portaient des costumes splendides et qui ne furent jamais surpassés dans la civilisation et dans les arts », dit. Henri Martin (Histoire de France). L’Etrurie n’était qu’une colonie celtique, que l’on trouve vers le Xème siècle en Italie. Les Etrusques sont ceux qui, en Italie, gardèrent le plus longtemps le régime maternel.
Mais le Romain a fondé la Patrie en détruisant la Matrie, c’est là son crime.
Les succès que les romains obtinrent dans la guerre, leur fit aimer les expéditions militaires ; ils prirent goût aux conquêtes, aux pillages, aux dévastations qui les enrichissaient des dépouilles des autres pays ; ils s’y consacrèrent exclusivement, heureux de faire connaître aux nations étrangères le joug écrasant de leur despotisme.
Centre d’événements tumultueux, violents, où régnait une dureté qu’on appela de l’héroïsme et une absence complète d’aménité, Rome était l’antithèse de la Gynécocratie. Des scènes de carnage et de dévastation remplissent les annales de Rome. En quelques siècles, cette bourgade, qui n’était, au début, qu’un ramassis de révoltés, s’éleva, s’étendit au loin et arriva au faîte de la puissance brutale, donnant au monde l’exemple de ce que peut être une société quand la force triomphe.
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Octave Lebel 27 juin 12:55
Fin de règne.
Ici exposé les bisbilles d’une classe politique et médiatique inaugurant avec un Sarkozy puis un Hollande et un Macron la lugubre farce qui allait nous tenir lieu de ligne de vie politique pendant des années jusqu’à aujourd’hui. La comédie grinçante de l’épouvantail et de la roue de secours jouée avec et grâce à une extrême-droite trop contente de l’aubaine. Un projet politique bien sûr jamais affiché dans la mascarade des campagnes électorales passées sous contrôle médiatique et sondagier. Des méthodes qui ne sont pourtant pas à l’abri d’un accident comme déjà en 2005 ou en 2022 avec un LFI à 1% du second tour d’une présidentielle malgré les pires conditions puis une NUPES et un NFP où en dépit des défaillances de certains dirigeants à gauche trahissant leurs engagements, l’entreprise droite/extrême-droite, coalisées ou non, a été mise en échec.
Que faut-il faire du coup avec le RN s’étant mis tout seul maintenant dans une impasse judiciaire et morale, un épouvantail ou une roue de secours ? Avec, selon les cahots de la route, deux options, roue principale ou coalition ? Une manœuvre que certains croyaient imparable devenue très compliquée parce que plus cela va, plus nous simples citoyens nous décodons ces manoeuvres devenues de plus en plus erratiques et grossières au point que, même pour les électeurs du RN, il est devenu difficile de ne pas ouvrir les yeux. Attendons-nous donc à ce que des mauvais coups soient tentés contre les opposants résolus comme à chaque fois.
Des opposants qui ont empêché par deux fois une coalition droite/extrême-droite de prendre le contrôle du pays en le fractionnant encore plus en vue de passer à une mise au pas supérieure dans la lignée ouverte par un Sarkozy et prolongée par un Hollande et un Macron. C’est impardonnable et on comprend bien l’intérêt vital qu’a toute cette classe politique et médiatique et leurs obligés de tenter de disqualifier par tous les moyens un tel mouvement social et politique. S’il y a un plafond de verre, il ne se fait pas tout seul, tout le gratin du RN et ceux qui le challengent s’y sont mis ce qui fait que la surexposition médiatique a fini par devenir contre-productive. Cela complique à mon avis la vie des petits stratèges de l’oligarchie et des médias. Que faut-il faire du coup avec le RN, un épouvantail ou la roue de secours ? Une manoeuvre que certains croyaient imparable devenue très compliquée parce que plus cela va, plus nous décodons les manoeuvres devenues de plus en plus erratiques. Je concède qu’il plus facile d’être authentique avec ses concitoyens que de jouer double jeu. Fin de règne il me semble. On dirait bien que le RN va couler avec toutes les composantes de la droite avant même d’avoir pu un jour tenir la barre.
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