mercredi 28 octobre 2020 - par Ésus

De Samhain et des origines de Halloween à la légende de Rama

C'est la saison d'Hallowen, où ton youtubeur préféré se change en historien des religions. Et avec plus ou moins de sérieux il vient te raconter l'histoire de cette fête après un quart d'heure passé sur wikipédia, généralement pour dire que c'était païen. Alors fête païenne ? Fête chrétienne ? Et les celtes, dans tout ça ? Toutes les réponses dans cet épisode, avec un voyage qui va du cinéma d'horreur contemporain au folklore britannique du XIXe, en passant par la littérature médiévale irlandaise.

 

SOMMAIRE

00:00 0. Introduction

02:19 1. Halloween et Samhain dans la fiction

11:12 2 Revue d'encyclopédies sur le sujet

12:23 3. Le Sacrifice humain chez les celtes, textes et réalité

16:43 4. Traces Historiques de Samhain

18:00 5. La Reconstruction d'une fête Celte

22:00 6. La Toussaint et le Jour des Fidèles décédés

24:55 7. Samhain comme date fatidique dans la littérature et le folklore

29:38 8. Le Halloween Moderne

30:10 a) Soul Cakes & Trick or Treating

33:55 b) Déguisements et Malices

35:41 c) Jack'O'Lantern

37:06 9. D'une fête irlandaise en Amérique à une fête américaine en Europe

38:32 10. Conclusion

 

Vidéo post-scriptum :

 

Comme disait Tolkien, le père du Seigneur des anneaux : «  les Celtes sont un sac magique, dans lequel on peut mettre ce que l’on veut et d’où peut sortir à peu près n’importe quoi.  »

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Bien des légendes celtes circulent de nos jours et il n'est pas toujours aisé de démêler le vrai du faux. La légende de Ram et d'une étrange ville qui aurait portée son nom en fait partie. Le nom même de Ram ou Rama renvoie à une divinité hindoue, un roi véritable ou mythique de l'Inde antique dont on dit qu'il était le 7ème avatar du dieu Vishnou. Dans la mythologie Celte, Ram serait le fils de Lug et le frère de Cuchulain. Il est parfois associé dans la mythologie grecque à Heraclès fils de Zeus, dans la romaine à Hercule fils de Jupiter, chez les Gaulois à Bélénos (alias Ram le bélier). Il s'agit en fait de l'archétype d'un souverain (transhumant) primordial, que certains placent vers 5000 av. notre ère ou d'autres bien avant encore.

 

Une légende notamment est diffusée par la Ecospirituality Foundation, ONG consultative à l'ONU, tournant autour du terme de Ram : la légende de la ville de Rama. Cette légende serait, soit-disant, issue des traditions orales alpines "druidiques". L'ONG situe d'ailleurs cette antique ville en territoire Piémont vers Turin et se base sur un vieux mur "païen" en guise de preuve. Négligence envers l’Histoire ou une méconnaissance des textes sacrés Hindous (on dispose du premier tome d’une traduction française du Ramayana seulement en 1853) qui a fertilisé l’imaginaire ou l’inspiration de l’occultisme occidental depuis deux siècles jusque dans ses prolongements modernes version New age ?

 

La légende de Rama

La légende raconte qu'un Dieu descendit autrefois sur la Terre. Ses reliques furent recueillies et conservées dans le temple du feu sur les flancs de la Montagne Sacrée. Autour du temple fut construite la ville de Rama.

À plusieurs reprises des héros légendaires l'agrandirent et étendirent sa puissance sur toutes les terres connues. Mais sa grandeur était de garder l'ancienne connaissance, le Shan, le nom archaïque du Graal ; une lueur qui se répandit sur toute la Terre et fut la base du savoir des Druides de l'époque.

La ville de Rama était protégée par un grand Dragon qui interprétait les forces cosmiques de l'univers jaillies du Vide primordial. Le Dragon apprenait aux chevaliers de l'époque à lutter et à danser dans le vent et il les initiait à la connaissance mystique du Shan.

Un grand cercle de pierres était la demeure du Dragon, et il abritait à son intérieur le secret du Shan.

Les gens venaient du monde entier pour voir le grand cercle de pierres et pour connaître son secret. Quand les eaux emportèrent la civilisation mère, Rama resta toute seule pour témoigner de l'ancien pouvoir du Dragon. Les millénaires l'effacèrent, mais la connaissance qu'elle conservait est encore vivante dans les traditions de la Terre entière.

Aujourd'hui encore on raconte que le cercle de pierres existe, mais qu'il est invisible et ne se montre que la nuit de Samain à ceux qui savent le chercher. Cette nuit-là, tous les habitants du lieu, humains et autres, se rencontrent au milieu des pierres majestueuses et éternelles et célèbrent le retour à la Terre des ancêtres.

 

Légende fumeuse ou non, si l'on se réfère à l'historicité d'une ville qui se serait nommée Rama dans les environs, force est de constater que " la localité de Rama est indiquée dans la plupart des itinéraires romains, qui la plaçent entre Briançon et Embrun " selon De Chanoine A. Gros, Histoire de la Maurienne (tome 1) : des origines au XVIe siècle, 2013, p. 52. Cette localité est en fait liée à l'histoire du diocèse de Maurienne, aujourd'hui l'un des plus petits mais à l'époque l'un des plus grands. Outre la Maurienne, il comprenait les vallées de la Suse — où certains Italiens on l'a vu identifient les vestiges de l'antique Rama —, de Lanz, de Bardonnèche en Piémont et le Briançonnais en deçà des Alpes. Ce diocèse, le ou l'un des premiers à se voir doter dès l'époque mérovingienne de droits régaliens, revêt ainsi potentiellement une importance particulière et on peut se demander si quelques secrets de polichinelle pourraient se cacher derrière ce territoire longtemps disputé entre les italiens et les français.

 

Les travaux d'Elisa de Vaugüé identifient, quant à eux, une Civilisation-mère germano-celtique à travers l'étude des pétroglyphes et de l'alphabet de la civilisation camunienne alpine du Val Camonica, situé en Italie.

 

 

Voir les Camunni et l'art rupestre du Valcamonica sur wikipédia

 

 

 Présentation (non sourcée) du mythe de la ville de Rama ici et de l'odyssée de Ram (le personnage) ici

 

Plutôt qu'un pléthore d'ouvrages d'histoire (se réferer au travail d'Arcana dans sa vidéo récente), on peut préferer s'immerger directement, via l'imaginaire, chez le peuple des Coriosolites — roman pour les jeunes et ceux qui le sont moins. 

 

Le dernier chaos, Caroline Ellen, 2009, Saint-Malo, Pascal Galodé.



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