mardi 21 avril 2020 - par Chambon Frédéric

Danse Avec Les Loups de Kevin Costner - Critique

Critique analyse du chef-d’œuvre Danse Avec Les Loups de Kevin Costner, par Frédéric Chambon.



4 réactions


  • Fantômette contre Jean Robin Jean Robin contre Fantômette 23 avril 2020 13:04

    C’est un beau film effectivement (la version courte). Après, vous confondez les nordistes avec les Confédérés. Les Confédérés étaient les sudistes puisqu’ils ont quitté unilatéralement l’Etat fédéral américain ; ils formaient donc une union confédérée d’Etats sudistes (8 février 1861). Les Indiens ne sont pas des Comanches mais des Sioux.

    Le film raconte un itinéraire individuel qui permet de mettre en valeur la culture indienne. Il n’y a pas confusion des bleus et des gris, le film n’est pas précisément une charge anti-guerre. D’autres films traitaient des Indiens sur un mode sympathique (Little Big man, 1970), Hollywood ne s’est pas opposé à ce genre de films : Danse avec les loups a reçu sept Oscars !... sans parler du succès commercial. Enfin bref, comme pseudo-critique brouillon et incompétent, vous vous posez là.


    • Joe Chip Joe Chip 23 avril 2020 13:38

      @Jean Robin contre Fantômette

      Ce film n’a strictement rien à voir avec la réalité historique et n’est en rien "sympathique" avec les Indiens ou alors dans le mauvais sens  paternaliste du terme. Il met en scène un "bon blanc" qui fraternise avec les Indiens contre les "méchants blancs" en baisant au passage la fille du chef (si mes souvenirs sont bons). On peut se demander si l’inverse (un indien baisant la fille d’un politicien blanc) aurait été aussi bien accepté par les spectateurs. 
      Car les Américains se sont évidemment tous identifiés à Kevin Costner et pas aux méchants blancs d’ailleurs assez peu aperçus dans le film. L’idée défendue par le scénario est que le mauvais traitement réservé aux natifs était lié à des dérives individuelles de "salauds" et non à un système clairement colonialiste. C’est là qu’une fiction peut devenir manipulatrice et mensongère en permettant au spectateur de s’identifier à un héros positif. 
      Des représentants des tribus indiennes se sont insurgés à l’époque contre 
      cette représentation "romantique" et subtilement révisionniste du colonialisme yankee. Leur protestation s’est perdue dans le concert de louanges vantant "l’humanisme" du film. 
      Hollywood a réitéré dans The Revenant où cette fois les méchants blancs agressifs et violeurs étaient les trappeurs français (vieux cliché des colons anglais sur les français ensauvagés au contact des Indiens)

      Pas touche au mythe de la frontière et de la destinée manifeste...


  • Fantômette contre Jean Robin Jean Robin contre Fantômette 23 avril 2020 16:59

    Autant notre pseudo-critique est sentimental, autant vous êtes trop analytique. Ce film est réellement beau, peu importe que l’histoire soit vraie ou pas. Je fuis les films qui se fondent sur l’argument anti-artistique de l’histoire vraie.

    Il faut voir d’où l’on venait d’abord. Le western classique présentait les Indiens de façon caricaturale, comme un obstacle à la civilisation chrétienne. En 1992, Eastwood sortait un film qui démythifiait aussi la conquête de l’Ouest : Impitoyable. Non seulement, le héros est un tueur froid qui abat pour de l’argent mais le shérif (Gene Hackmann) n’est pas le garant de l’ordre ; c’est une brute qui ne veut pas rendre justice à des prostituées. Le film va même plus loin que Danse avec les loups puisque les rôles traditionnels sont carrément inversés. Finalement, c’est le tueur qui rend une certaine justice.

    Ce qui est passionnant néanmoins, c’est le jeu avec les clichés, avec les visions naïves qui ont depuis longtemps été diffusées. Danse avec les loups est avant tout une création artistique, pas un film de propagande.

    La fille du film ("Dressée avec le poing") est une blanche adoptée par la tribu et plus particulièrement par le chamane, Oiseau bondissant, avec qui Dunbar se lie le plus facilement. S’il vous plaît, elle ne se fait pas "baiser" purement et simplement : c’est une histoire d’amour. Le film tranche avec la vision naïve et caricaturale des films d’antan puisqu’aussi bien les Sioux ont recueilli cette blanche dont une autre tribu avait massacré la famille. Elle va servir d’interprète à Dunbar.

    Le héros positif comme vous dîtes prend clairement le parti des Indiens contre les blancs ; il est intégré à la tribu. Il se marie avec Dressée avec le poing, avec l’accord du chamane. Enfin, il prévient la tribu de l’arrivée imminente d’un détachement de Pawnees. Les guerres permanentes qu’entretenaient ces tribus ne sont pas voilées par un sentimentalisme abstrait.

    Les autres blancs sont carrément tarés ou brutaux. Il y a bien une critique explicite de la conquête de l’Ouest et de sa prétendue civilisation.

    (Ouf ! on parle autre chose que du virus)


  • Fantômette contre Jean Robin Jean Robin contre Fantômette 24 avril 2020 10:00

    Cependant : pour être tout à fait cohérent, le film aurait dû se terminer par un acte de désertion final du lieutenant Dunbar, accompagné de sa femme à moitié indienne. Puisque la société américaine n’use que de la violence dans sa conquête irrésistible et que lui avait découvert une autre civilisation, il aurait dû rompre avec la première, quitter l’armée et changer d’identité, se faire fermier ou chercheur d’or. La version la plus héroïque aurait été qu’il combatte auprès des Indiens mais ça n’est pas un foudre de guerre. Il quitte la tribu indienne justement pour ne pas leur attirer d’ennuis. La fin est proprette, patriotique comme vous avez dit et contredit le propos du film puisque Dunbar, après avoir été capturé par les siens et libéré par les Indiens, fait tout de même confiance aux valeurs américaines et espère, à l’aide de son précieux Journal, faire reconnaître la droiture de sa conduite et l’injustice des soldats américains. Il ne trahit pas le drapeau et cela ne pouvait que plaire au public évidemment. Le juridisme moral, l’idéalisme américain prend alors le pas sur la tolérance et la curiosité inter-culturelle ; les valeurs américaines sont sauves. 

    Ca n’est pas tout à fait nouveau puisqu’on avait déjà la même chose dans la Flèche brisée (The broken Arrow, 1950), avec James Stewart placé entre les blancs et les Indiens (Cochise).


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