mercredi 18 février 2015 - par Christopher L.

Biblioth ?ca #4 : « Psychologie des foules », de Gustave le Bon

Bienvenue dans la Biblioth ?ca, une série littéraire hebdomadaire présentée par Jonathan Sturel, en exclusivité pour Le Bréviaire des patriotes.
 
Aujourd’hui, nous évoquons le livre « Psychologie des foules », de Gustave le Bon.
 
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Source : http://www.lebreviairedespatriotes....

 



49 réactions


  • lemi lemi 18 février 2015 13:18

    Dire qu’un livre est d’actualité, 120 ans après, ça dit aussi qu’il est totalement inoffensif, qu’il n’a rien contribué à faire changer, qu’il n’a ni éduqué, ni vacciné ....
    Et donc, peut être pas si juste que ça, si l’on part du principe que lorsque l’on touche vraiment à la réalité, on la modifie.
    Peut-être même que tout l’art de la description de la réalité consiste à dire le suffisamment faux pour ne pas la modifier et pour continuer sa petite entreprise.


    • Éric Guéguen Éric Guéguen 18 février 2015 15:02

      Dire qu’un livre est d’actualité 120 ans après, ce peut être aussi faire état d’une vérité par lui révélée, sur laquelle le temps n’aurait pas prise. Pour l’admettre, il faut bien sur se défaire du progressisme béat.


    • Mr.Knout Mr.Kout 18 février 2015 15:22

      Etre d’actualité ne veut pas dire avoir prise sur la réalité.

      Le coran n’est pas d’actualité et pourtant après des centaines d’années il a encore prise sur la réalité.

      Mais après tout , à l’instar de "propaganda" d’Edward Bernays, les ouvrages comme "la psychologie des foules" influence/a ceux qui manipulent et non ceux qui sont manipulés. Ce livre à donc surement eu un impact sur la réalité.

      Votre commentaire pue la critique pour la critique.

    • lemi lemi 19 février 2015 08:53

      @AgoravoxTV

      Bravo à Agoravox, qui automatise la réponse en inscrivant le @.

      Non, je déconne, des années pour ajouter cela ! dans 15 ans, la prochaine micro-évolution du site.

      Je ne crois pas que mieux vaut tard que jamais, en dessous d’une certaine vitesse, les choses se dégradent. La stabilité n’est qu’une illusion.

      Quand je proposais des améliorations du site, elles étaient d’actualité, elles n’ont pas été faites, elles ont donc été inefficaces, mais pour autant, elles ne sont plus d’actualité, parce que leur absence a eu des conséquences et que rien ne dit que les appliquer aujourd’hui produirait ce qui était prévisible qu’elles produisent à l’époque.

      signé :

      Le béat puant.


    • mat-hac matthius 19 février 2015 09:02

      cf vidéos sur les révolutions de couleurs chez solidarité et progrès pour des livres plus récents.


    • Éric Guéguen Éric Guéguen 19 février 2015 09:31

      @lemi

      "Quand je proposais des améliorations du site, elles étaient d’actualité, elles n’ont pas été faites, elles ont donc été inefficaces, mais pour autant, elles ne sont plus d’actualité, parce que leur absence a eu des conséquences et que rien ne dit que les appliquer aujourd’hui produirait ce qui était prévisible qu’elles produisent à l’époque."

      Dans le même style, il y avait ça :

      https://www.youtube.com/watch?v=Yqxd6RcXmqA&feature=player_detailpage#t=141


    • stabilob0ss stabilob0ss 21 février 2015 14:00

      @lemi
      La plupart des gens qui l’ont récemment lu l’ont lu parce que Soral en a fait la promotion. Je vois mal les médias parler d’un livre qui les met sur la touche.

      Aussi, comment rivaliser avec l’appareil propagandiste à coup de chaine télévisées, journaux sous perfusion du pouvoir politique et financier ?

      Comme un livre dont personne ne parle, vieux de 120 ans peut rivaliser avec tous les moyens industriels de la propagande moderne ?

      Sans volonté de gens comme Soral, il n’a aucune chance, ce qui explique la situation actuelle.

      Et puis regardons la réalité en face : ici on est informé, on sait. Et bien, on trouve quand même des types comme KARVOK pour continuer à débiter les éléments de langage et insultes de l’oppresseur, l’air de rien, persuadé d’être du coté de la raison., du bien.

      Le combat est très injuste et très déséquilibré. Ceci explique cela.

      Le coupable n’est pas le livre, c’est toujours le même : l’oppression propagandiste aux moyens industriels au service des mêmes.


  • Karvok 18 février 2015 13:19

    Il suffit de voir les adeptes du complot juif pour comprendre les méfaits de la psychologie des foules...


    • Mr.Knout Mr.Kout 18 février 2015 15:25

      N’es ce pas plutot le matraquage sur l’absence de complot, et par extension l’absence de complot juif, qui est à l’oeuvre chez les ingénieurs sociaux manipulateur de foule ?

      (PS je ne dit pas que le petit groupe qui complote contre la majorité est d’essence judaique.)


    • Karvok 18 février 2015 15:30

      Bêêêêee


    • Mr.Knout Mr.Kout 18 février 2015 16:02

      Votre argumentaire vous place d’emblée dans la classe des penseurs mon cher Charlie, je m’incline..


    • Karvok 18 février 2015 16:44

      @Mr.Kout

      Inutile de débattre avec quelqu’un déjà persuadé qu’il y a des complots partout, et qui est complètement à coté de la plaque concernant le fonctionnement des massmédias.


    • Mr.Knout Mr.Kout 18 février 2015 22:42

      @Karvok

      Trouvez un seul instant où je parle de "tout complot", et à vous, vous ai je dit que vous pensiez qu’il n y en avait pas du tout ? Ce qui serait tout aussi stupide.

      "L’art d’avoir toujours raison", ça vous avez surement du le lire ou votre ego vous donne la technique naturellement.

      inutile de discuter avec une personne qui est persuadé de savoir qui vous êtes, ce que vous pensez en trois commentaires. Mais je vais me preter à l’exercice moi aussi

      Vous êtes un clown, un obsédé dans la contradiction non de ce qui est faux mais de ce qui n’est pas vous.

      Pathétique petit rhéteur du net, je suis persuadé que vous avez ouvert ni gustave Lebon, Ignacio Ramonet et encore moins Bernays.

      Profitez donc de l’anonymat, ça vous evitera un ridicule total.


    • Karvok 18 février 2015 23:04

      @Mr.Kout

      Laisse moi troller en paix smiley


    • Croa Croa 19 février 2015 00:02

      À Karvok

      L’effet d’une bonne ’’com’’ nazie a cet effet là tout seul donc ça n’a rien à voir avec la psychologie des foules.

      Par contre appliquée à une action violente de masse, un pogrom par exemple, là oui, nous pouvons parler de psychologie de foule !


    • stabilob0ss stabilob0ss 21 février 2015 13:33

      @Karvok
      Inutile de débattre avec quelqu’un déjà persuadé qu’il y a des complots partout, et qui est complètement à coté de la plaque concernant le fonctionnement des massmédias

      Pas mal pour un type persuadé d’être dans la vérité, et persuadé d’etre le seul clairvoyant parmis un troupeau de gros cons complotistes parce qu’ils aiment pas les juifs, qu’ils aiment pas les riches, qu’ils aiment pas la réussite et préfère la merde, l’échec et la nullité. Tu prends tes sources au fond du slip ? Chez Claire Chazal ? Cukierman ? Netamiaou ? Ca t’es tombé de l’armoire comme ça ?

      Cette nouvelle espèce toute fraiche, les charlies, issus du charlisme, c’est à dire de la fabrique de citoyens en carton pâte mieux que les autres, est stupéfiante d’efficacité. Les lire, les écouter, c’est comme se faire faire la leçon par le télécran. Ca mérite juste un doigt d’honneur, bien profond.


  • Éric Guéguen Éric Guéguen 18 février 2015 15:07

    Le gros point sur lequel j’ai tiqué en lisant ce livre, c’est - sauf erreur - que Le Bon ne dit à aucun moment à partir de combien d’individus assemblés une "foule" se constitue. Est-ce à partir de deux ? On aurait du mal à le croire. On a parfois l’impression dans son livre que les intelligences sont condamnées à se suffire individuellement à elles-mêmes, que toute association de plusieurs intelligences les corromprait toutes fatalement (j’emploie ici "intelligence" au sens de résistance au grégarisme).

     

    Merci pour cette rubrique.

    EG


    • Mr.Knout Mr.Kout 18 février 2015 15:28

      Il y a des exemple de foule "intelligente", comme celle qui a Paris pendant le siege de la guerre franco prusse exigeat un rationnement.


      Apres n’es ce pas les "leader de foules" qui la rende ou non "intelligente" ?
      Si oui, es ce à la foule ou à son leader qu’il faut reprocher l’aspect gregaire ?

    • Éric Guéguen Éric Guéguen 18 février 2015 15:36

      La question me semble être : est-ce que le fait de reprocher à certains d’exploiter la faiblesse des masses doit exonérer de mettre en garde contre cette faiblesse ?
       
      Notre époque, dans le même temps, fustige les démagogues et produit les crétins qui sont leur premier public.


    • jeanpiètre jeanpiètre 18 février 2015 15:58

      la période est à forger la masse selon les exigences, pas à faire semblant d’aller dans son sens.


    • Karvok 18 février 2015 16:42

      @Mr.Kout

      Une foule, ça peut s’organiser, il n’y a qu’à voir les manifs anars. Les leaders ne sont là que pour envoyer les autres au casse-pipe, ils sont à dégager au plus vite.


  • Hijack ... Hijack ... 18 février 2015 16:57

    Psychologie des foules ... bdf ???


    • Éric Guéguen Éric Guéguen 18 février 2015 17:22

      Et un troisième, gratos : la bêtise des masses.


    • Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 18 février 2015 18:02

      Bonjour Éric,

      Une masse ne peut pas être bête. Ni intelligente, évidemment.  smiley

      Je développe plus bas.


    • Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 18 février 2015 18:17

      Ce qui est bête, c’est d’accepter d’être agglutiné à une masse. Il n’existe aucune manière intelligente d’abandonner son intelligence. 


    • Éric Guéguen Éric Guéguen 18 février 2015 23:02

      Nous sommes d’accord, Gaspard, bonne remarque. Je visais avant toutes choses la propension plus ou moins grande de chacun, en fonction du caractère et des circonstances, à céder au conformisme. Pour cela, il faut avoir la capacité de faire abstraction de la masse et de s’affirmer, réellement, individu.


  • Le Sudiste 18 février 2015 17:43

    Clair, précis, sans fioriture... un mec qui sait de quoi il parle, ça se voit tout de suite...
    Merci pour cette vidéo sur ce bouquin déjà lu avec plaisir et intérêt.


  • Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 18 février 2015 17:59

    L’expression "psychologie des foules" est une métaphore, et comme je le dis souvent, il faut bien se garder d’oublier qu’une métaphore n’est qu’une métaphore. Si on ne l’oublie pas, on peut employer cette expression avec des gens qui ne l’oublient pas non plus. Aucun problème.

    Il ne peut y avoir au sens littéral aucune "psychologie des foules", puisque la foule n’est pas un être réel, mais un mot par lequel on désigne globalement un ensemble de personnes qui sont quant à elles des êtres bien réels. La foule est une idée, comme "l’ensemble" est une idée. A la limite, on peut admettre que la foule est une "chose", mais certainement pas un être, pas même un animal (au sens littéral, ne l’oubliez pas). 

    Une chose (une chaise, une ombre) ou un concept (une catégorie, un nombre) n’ont pas de psychisme, pas d’âme, pas de comportement psychologique. Il n’y a donc pas de psychologie des foules, et par conséquent aucune possibilité d’étudier le comportement psychologique d’une foule. 

    Nous pouvons en revanche étudier :

    - le comportement mécanique de cette chose qui est une foule (comme on peut, par exemple, observer le mouvement de troncs d’arbres flottant sur une rivière ou le glissement du sable sur une dune). C’est très intéressant d’étudier une foule ainsi. 

    - le comportement psychologique des êtres humains qui composent cette foule, qui se caractérise généralement par une éclipse de la conscience ou pour le dire plus simplement par une forme de somnambulisme particulier. C’est aussi un phénomène très intéressant. 

    - la relation entre le comportement mécanique de la foule et le phénomène psychologique que constitue l’éclipse de la conscience des personnes qui la composent. Là encore, c’est très intéressant. 

    Je prévois que ce que je dis ne sera pas compris par un grand nombre de lecteurs car il faut pour le comprendre avoir activé une fonction très particulière du cerveau qui est endormie chez les plupart. Certains tenteront de m’expliquer que la foule est un "être collectif", sans se rendre compte qu’il s’agit là encore d’une métaphore. D’autres me trouveront prétentieux.  smiley

    • Karvok 18 février 2015 18:06

      @Qaspard Delanuit
      Sans oublier qu’une foule est également un moyen de réaliser des actes impossibles seuls, et donc de consciemment et volontairement dépasser les bornes établies. C’est ce qui fait trembler les bourgeois, là où les partis politiques se soumettent à l’ordre établi pour la gloriole et un strapontin.


    • jeanpiètre jeanpiètre 18 février 2015 18:50

      @Karvok
      c’est pour cela qu’il faut laver le cerveau des individus, pour qu’une fois en masse , ils réagissent dans le bon sens


  • Hijack ... Hijack ... 18 février 2015 20:23

    Est-ce que quelqu’un se souvient de l’étude US-semble-il- (assez ancienne), où il est démontré clairement que certaines personnes, la majorité sont tjrs portées à obéir, même à un semblant d’ordre débile, tout dépend comme il est formulé et surtout qui le donne.
    .
    De même, dans le même genre, une autre étude (ou peut-être dans le même sujet) démontre que certaines personnes, sous ce qu’il perçoit comme des ordres, peut faire souffrir ses contemporains (décharges électriques semblant semblant être violentes).
    .
    Cette étude a un nom et est très connue ... merci à qui dénichera la ou les vidéos. 


  • ffi 18 février 2015 21:10

    On peut écouter des extraits par-ci, par-.
     
    L’introduction fait très fin dix-neuvième siècle, à chercher dans le passé les raisons dont sera déterminé l’avenir, ceci pour se faire croire qu’on n’erre pas sans but. La civilisation de l’Espérance a passé. Elle a pris le relais, cette civilisation de l’Avenir déterministe et programmé.

    Elle l’a pris en mieux soi-disant.
     
    Comme elle erre, certes unie, mais sans commun but,
    ne fleurissent plus les oraisons pour clamer ce but,
    ne fleurissent que des raisons en vue de le prédéterminer.
     
    On notera, dans cette introduction, je cite : ’les sentiments héréditaires des races’, comme si les races avaient des sentiments qu’une hérédité concernerait. Le bon prend des collectifs pour des personnes, et c’est pourquoi il peut écrire ’psychologie des foules’. Mais une foule n’est pas une personne.
     
    Déjà, commençons par désigner les choses :
    Soit une personne, elle a une intelligence, avec son état d’âme.
    Soit une foule, une collection d’intelligence, une colligence.
    Soit ce qui relie, à cette foule, les personnes dont leur intelligence : sa religence.
    Soit son but commun, son combut.

     

    Que l’intelligence soit à la personne comme la religence soit à la foule.
     
    Soit un combut, passer à un guichet, par exemple.
    Chacun attend. Les gens contendent au guichet.
    Une fois le but atteint, les gens quittent la foule.

    Qu’il y ait donc des combuts contingents,
    et donc une religience seulement accidentelle,
    sans aucune religiosité, soit.
     
    Mais que toute colligence qui jamais subsistât, insistât d’exister par une religiosité pérenne !
     
    Qu’une colligence puisse ainsi tout-à-coup exister, résister, ou se désister.
     
    Mais que ce en quoi consiste son insistance ait plutôt à voir avec la logique d’une religence qu’avec celle d’une intelligence.
     
    D’où que l’on ne dût pas dire psychololgie, mais qu’il eût fallu dire religiologie.
     
    Que ce soit ’religiologie des foules’, plus précisément,
    ceci pour que soient aussi par ailleurs :
    la religiologie des familles ;
    le religiologie des universités ;
    la religiologie des partis ;
    la religiologie des associations ;
    la religiologie des parlements ;
    la religiologie des médias ;
    la religiologie des écoles ;
    la religiologie des coporations ;
    la religiologie des rues ;
    ...etc ;
    Ceci afin de répondre chaque fois aux questions : qu’est-ce qui retient les gens dans tel cercle ? A quoi contendent-ils en s’y trouvant ? S’y contentent-t-il ? Y consentent-ils ? Y’a-t-il plusieurs modalités de contendements ?
     
    De ce point de vue, il me semble que le travail de Le Bon fut trop approximatif. Il y manque des degrés et des nuances dans l’analyse. Je trouve les travaux de Augustin Cochin bien meilleur sur ces sujets.


  • maQiavel maQiavel 19 février 2015 12:08

    Quelques remarques par rapport aux commentaires :

     

    -Le livre « la psychologie des foules » a effectivement plus de 120 ans mais il ne reste pas moins d’actualité, il constitue en quelque sorte le prélude à ce que l’on appelle la psychologie sociale. Les ingénieurs sociaux du XX ème siècle s’en sont inspiré pour construire la société de consommation dans les »démocratie « de marché et d’opinion.

     

    Histoire des relations publiques : Première partie  ,Seconde partie.  Troisième partie .

     

    -Le Bon ne dit à aucun moment à partir de combien d’individus assemblés une "foule" se constitue, c’est effectivement un problème.

     

    Autre chose : on peut constater que des individus n’ont pas besoin d’être réunit sur un lieu pour que les caractéristiques propres aux foules décrite par LeBon apparaissent, c’est l’une des choses qu’ on apprend avec les réseaux sociaux , je ne sais pas s’ il y’ a déjà des études dessus mais cela saute aux yeux.

     

    -Nous serons je crois tous d’ accord pour dire que le terme « psychologie » des foules ou «  intelligence  » collective pris littéralement ne veulent rien dire puisqu’ une foule n’est pas une personne et ne peut avoir d’intelligence car elles ne sont pas des personnes.

     

    Les ingénieurs sociaux utilisent ces termes simplement pour expliquer un phénomène et cette conceptualisation qui consiste en une personnification des foules permet d’analyser ce phénomène, de l’étudier de façon empirique et de tirer des conclusions.

     

    On peut voir la foule comme une chose qui a un certain nombre de caractéristiques et qui répond mécaniquement aux impulsions.

     

    Lorsqu’ il parle de sentiment héréditaire des races, il faut le comprendre de cette manière : il existe des caractéristiques spécifiques à cette chose qu’est la foule qui sont fonction des peuples : une foule Française a des spécificités qu’une foule Allemande, Russe ou chinoise n’a pas.

     

    Pour mobiliser ces différentes foules, il faut faire appel à des référentiels différents, lié à leur histoire, à leurs mœurs etc.

     

    -Une foule, ca peut évidemment s’organiser et dans ce cas, elle perd ces caractéristiques et en obtient -d’autres, c’est en substance ce qu’explique Machiavel « la foule est plus sage et plus constante qu’un prince »

     

    http://etienne.chouard.free.fr/Europe/forum/index.php?2012/08/11/245-machiavel-la-foule-est-plus-sage-et-plus-constante-qu-un-prince


    • Éric Guéguen Éric Guéguen 19 février 2015 12:14

      En revanche, l’expression "inconscient collectif", très mal vue de nos jours, ne me semble pas si dénuée de pertinence que ça. Mais il reste à creuser.


    • Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 19 février 2015 14:57

      Dans l’expression "inconscient collectif", le risque est moindre d’oublier que c’est une métaphore car "l’inconscient" est déjà une notion relativement abstraite même à un niveau personnel. 

      Une autre question a des implications importantes, qui nous entraîne rapidement dans des considérations relevant de l’ésotérisme : est-ce que la nation est une foule ? 


    • Éric Guéguen Éric Guéguen 19 février 2015 15:14

      Une "foule" est pour moi désordonnée par définition. Employons une autre métaphore : c’est un amas d’individus qui subissent l’union plus qu’ils ne la promeuvent, et bien souvent au mot d’ordre du plus charismatique. Ce n’est - normalement !! - pas le cas d’une nation, collectivité d’individus, conscients de ce qui les unit, de l’importance de cette union et de sa pérennité.


    • Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 19 février 2015 15:56

      Mais pourtant la façon dont une nation part en guerre, par exemple, ressemble souvent à la mécanique des foules, ne trouvez-vous pas ?


    • Éric Guéguen Éric Guéguen 19 février 2015 16:04

      Ah non, je ne trouve pas. La guerre n’est pas nécessairement quelque chose qui s’oppose au bon sens et qui ne concerne que les tripes. Cela dit, dans toute guerre il y a des outrances, des exactions, parfois même au nom de la nation, ou de l’idée que l’on s’en fait.


    • ffi 19 février 2015 18:11

      @maQiavel

      Lorsqu’ il parle de sentiment héréditaire des races, il faut le comprendre de cette manière : il existe des caractéristiques spécifiques à cette chose qu’est la foule qui sont fonction des peuples : une foule Française a des spécificités qu’une foule Allemande, Russe ou chinoise n’a pas.

       

      C’est surtout de l’essentialisme plaqué à contre-emploi...

      Notre modèle intellectuel historique comprend non seulement l’essence (d’Aristote), mais aussi l’existence. Une foule, ça existe, mais ce n’est pas un être au sens propre : son essence c’est d’être une collection d’existences plus ou moins reliées entre elles, plus ou moins désordonnée

      Cette confusion est la confusion révolutionnaire par excellence, comme si un groupe d’homme n’était - pour l’éternité - voué à former comme un seul. C’est pratique : ainsi, une opinion générale suffirait pour la guider. Mais c’est juste la négation du politique... Ce genre de conception du politique est très artificielle et, hélas, très inopérante : la preuve, la France va de crises en crises, il n’y fleurit que des chrysanthèmes.


    • maQiavel maQiavel 19 février 2015 18:57

      -est-ce que la nation est une foule ? 

       

      Je dirai que ca dépend, une nation peut se comporter en foule ou non, tout dépend des institutions.

       

      @ffi

       

      Le Bon ne dit pas que les foules et leurs caractéristiques sont une bonne chose, il décrit le phénomène.

      C’est surtout une mécanique qu’il décrit, la question n’est pas tant de savoir si elle est bonne ou non mais simplement si cette mécanique existe ou pas.


    • maQiavel maQiavel 19 février 2015 19:15

      @ffi

      Les peuples, de par les spécificités de l’environnement géographique et climatique dans lequel ils évoluent, de par leur histoire ont des mœurs différentes.

       

      De ces mœurs découlent des cultures et des comportements collectifs différents les uns des autres, ce qui explique que pour les mobiliser, il faille des référentiels symboliques différents, je ne pense pas que ce soit de l’essentialisme plaqué à contre emploi.

       

      Une foule de bantous n’est pas une foule de scandinaves par exemple, on ne peut donc pas les manipuler de la même façon, il faudrait user de symboles différents,  cela me parait une évidence.

       


    • ffi 20 février 2015 11:00

      @maQiavel

      Le Bon ne décrit pas une mécanique : il affirme que les foules auraient une psychologie, ce qui est pour le moins une affirmation péremptoire, et, à l’analyse, de la pensée magique.

       

      Les peuples, le climat. Là encore, il s’agit d’une affirmation péremptoire, de Montesquieu il me semble à l’origine, qui fut répétée en boucle par tous ses suiveurs, dont Rousseau, mais qu’aucun n’a jamais pris la peine de vérifier un tant soit peu sérieusement.

       

      Quant à ton système de déduction, c’est de l’essentialisme tout bête, qui peut toujours être plaqué en général. Tout le monde voit bien que les scandinaves ne sont pas des bantous. Cependant, je ne sache pas que ce système de déduction essentialiste n’ait jamais pu parvenir à expliquer ni comment, ni pourquoi les bantous et les scandinaves sont différents.

       

      Cela pourrait paraître paradoxal, puisqu’un raisonnement déduction est un raisonnement rigoureux, on devrait pouvoir en tirer quelques vérités...

       

      Cependant, cela ne l’est pas : dans la réalité, personne n’est jamais confronté à une essence en général, mais toujours à une existence en particulier. La définition de l’essence est une abstraction formée par comparaison de ce qui existe, par conséquent sa définition conclut toujours un raisonnement de type soit inductif soit abductif. Or, ces raisonnements ne sont pas rigoureux. Donc l’essence, si jamais elle existe, ne peut jamais être déterminée exactement.

       

      Le raisonnement de déduction n’étant pas plus fiable que ses prémisses, puisqu’ici les prémisses sont floues, alors la déduction l’est aussi.

       

      C’est pourquoi, en suivant cette voie, tu ne peux formuler que des généralités, mais sans jamais rien déterminer précisément, c’est-à-dire affirmer, après très longue réflexion, soit des évidences que tout le monde voit sans avoir besoin de la moindre théorie, soit des contres-vérités, contraire au bon sens le plus élémentaire, sans t’en apercevoir... C’est la limite de ces grands systèmes déductifs, dont les conclusion sont tellement certaines, qu’il faut persister dans l’erreur, même quand les faits la démontre... Ce sont les écoles du déni, la libérale, la communiste,... C’est que toute l’erreur est déjà dans les prémisses.

       

      Au moins, quand Aristote définit le politique, tu sais Aristote, le fondateur de ce modèle essentialiste dont tu te sers, il part d’abord des faits élémentaires. Il n’a même pas la prétention de déterminer l’essence de l’humanité en général, il la détermine seulement par rapport aux animaux. L’homme n’est pas trop équipé par rapport à ceux-ci. Déjà, pour se défendre : il n’a pas de griffes, mais des ongles cassants ; il n’a pas de crocs, mais des dents. Ensuite, pour survivre : il n’a pas de pelage, il lui faut des vêtements. Pire, le petit homme est le plus lent de tous les animaux à devenir autonome : il lui faut déjà beaucoup de temps pour marcher (alors que le poulain se met à quatre patte juste après la naissance), et pour savoir courir, c’est pire (alors que le petit lièvre de 15 jours file déjà comme le vent) ; de plus il est incapable de trouver sa nourriture sans aide de ses parents (un petit homme met tout dans sa bouche)... De là, Aristote en tire que les hommes doivent vivre en groupe et que la cellule familiale est fondamentale, ce qui est très raisonnable comme conclusion. Ensuite, il affirme que les familles se regroupent en villages, puis que les villages se regroupent en cités, en vue d’atteindre l’auto-suffisance : et c’est en cela qu’il définit le politique. Cette dernière affirmation est peut-être un peu trop spécifique à l’histoire de la Grèce antique, il y a peut-être diverses modalité du politique, mais la démarche est déjà très correcte. Il y a la notion d’alliance en vue d’un but commun.

       

      En revanche, prêter une psychologie à une foule c’est juste de la pensée magique, ça ne permet pas de comprendre ce "système", ça le fait comprendre de travers. Toutes ces conceptions erronées ont fait les beaux jours du fascisme, c’est formidable ! le peuple a une âme, donc les liens politiques sont indissolubles, ceci pour l’éternité ! Hum, hum... Non, les liens politiques sont fragiles, il serait temps de s’en rendre compte... Va falloir revenir un peu à la réalité, les gars. 200 ans de délires, ça suffit.


    • Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 21 février 2015 22:50

      @Éric Guéguen : "Ah non, je ne trouve pas. La guerre n’est pas nécessairement quelque chose qui s’oppose au bon sens et qui ne concerne que les tripes. Cela dit, dans toute guerre il y a des outrances, des exactions, parfois même au nom de la nation, ou de l’idée que l’on s’en fait."

      Je ne dis pas qu’il n’y a jamais de raisons, voire de bonnes raisons de faire la guerre (la première étant de se défendre contre un envahisseur). Je parle bien de la façon dont la population est mise en mouvement vers la guerre. 


    • Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 21 février 2015 22:54

      @ffi : "Le Bon ne décrit pas une mécanique : il affirme que les foules auraient une psychologie, ce qui est pour le moins une affirmation péremptoire, et, à l’analyse, de la pensée magique."

      Eh oui, "mécanique des foules" me semble une expression plus exacte. "Psychologie des foules" n’est acceptable qu’au sens métaphorique, comme un "effet de style" (on dit bien qu’il "pleut des cordes" !). Mais au sens littéral, c’est une aberration. 




  • cathy30 cathy30 19 février 2015 15:36

    Vous travaillez avec Soral ?


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