lundi 26 août 2019 - par Zodiac

"Arrêtez avec vos soupçons !" Du problème du procès d’intention au principe de charité

Toutes les conversations ne sont pas des débats. Mais quand on entreprend un échange argumenté dont le but est de tester une idée, alors on a tout intérêt à s'en tenir à quelques principes.

Après l'illusion de transparence et l'essentialisme dans la vidéo "Le truc qui pourrit tous les débats", je vous propose de nous pencher sur le Principe de Charité et le problème du Procès d'Intention.

"La zététique c'est l'art du doute ; le conspirationnisme c'est la mécanique du soupçon." Acermendax.



3 réactions


  • gaijin gaijin 26 août 2019 12:59

    ça commence mal .....

    si la personne est pas rationnelle alors elle est insensée et donc par défaut elle a tort ?

    mais la rationalité ( cad le postulat que seul le quantitatif doit être pris en compte ) est elle même basée sur des considérations dépassées *....

    zéro pointé pour la rigueur de la pensée du mec qui veut expliquer aux autres comment mieux penser .......

    et même une personne insensée peut avoir raison c’est a dire que le rapport au réel de ce qu’elle dit peut être pertinent indépendamment de ce qu’elle est ( grande pierre d’achoppement vu le nombre de fois on des débats dérivent sur ce qu’est la personne au lieu de s’occuper de ce qu’elle dit ) 

    ex si un fou hurle : " au feu " on fait quoi ? on vérifie ou on se dit il est fou ..... ?

    * et le postulat implicite inconscient : rationalité = vérité = bien doit être traqué sans merci ....


  • maQiavel maQiavel 26 août 2019 14:44

    A 2 : 35 : « Le procès d’intention c’est lorsqu’on va supposer que la personne avec qui on parle, surtout si on est pas d’accord avec elle, défend la position qu’elle défend parce qu’elle a un intérêt personnel et une intention cachée, elle ne dit pas pourquoi en réalité elle défend ce qu’elle défend (…), elle cache quelque chose et elle n’est pas sincère. Le principe de charité consiste à partir du principe, même si c’est erroné, que la personne en face nous est sincère. La sincérité n’est pas gage de vérité mais la sincérité est ce qui est nécessaire pour avoir un débat de qualité. Si vous présupposez que la personne en face de vous n’est pas sincère, on est foutu ».

    Je comprends ce qu’il veut dire, cependant, moi ma méthode est un peu différente. Je ne postule jamais la sincérité (ou la malhonnêteté) d’un interlocuteur, je me contente de prendre acte de ses propos et d’y répondre. Prendre acte ne veut pas dire qu’on croit ou qu’on ne croit pas, c’est tout simplement qu’on prend note d’un propos, on le retient formellement quitte à s’en prévaloir plus tard si on constate qu’il est en contradiction flagrante avec un autre propos. Mais dans tous les cas, je me base toujours sur des propos réellement tenus et jamais sur mes propres extrapolations sur de supposées intentions cachées. De toute façon, on débat virtuellement avec des gens qu’on ne connait pas, je me suis toujours étonne de voir des gens mettre la sincérité ou l’honnêteté au centre de leurs interactions virtuelles.

    Mais évidemment, ça se complique lorsqu’on est soi-même cible de procès d’intention, parfois plus délirant les uns que les autres. Par expérience, je sais que lorsque ça arrive, aucun échange n’est plus possible, la communication se rompt et il faut arrêter. Parce qu’il est impossible de convaincre des gens que vous ne connaissez pas et qui ne vous connaissent pas de ne pas être ce qu’ils ont l’impression que vous êtes. Par où commencer  smiley ? Comment convaincre des gens qui ont le sentiment ou l’intuition que l’interlocuteur est malhonnête ? C’est absurde. Il n’y a qu’à observer le cas de Chouard et des antifas, il aura beau dire ce qu’il veut, ses propos seront à chaque fois réinterprété selon une grille de lecture qui fait de lui un crypto fasciste. Il y’a des débats qu’il faut refuser et des justifications qu’il ne faut pas accepter de donner, et c’est précisément parce qu’il a dérogé à ce principe et qu’il est animé par la soif insatiable de convaincre ses interlocuteurs de son honnêteté que Chouard s’est retrouvé dans l’œil du cyclone. A un moment il faut dire « stop » et arrêter de chercher à se justifier. Et si les attaques continuent, il faut contre attaquer en tournant en dérision ou de façon symétrique en faisant soi-même des procès d’intention, afin de remettre la balle au centre. De là soit l’interlocuteur comprend, en subissant lui-même des procès d’intention, que ça pourrit le débat et en revient à des dispositions plus favorables au dialogue, soit il continue et ça part en champ de bataille. Dans tous les cas, ces deux scénarios valent mieux que les piteuses tentatives de justifications qui ne mèneront de toute façon à rien. 

    Parce que très souvent, ces gens-là se mettent à inventer des intentions cachées parce qu’ils ne supportent pas les opinions qui diffèrent des leurs, ça les horripile profondément et suscite chez eux un sentiment d’insécurité, donc pour se rassurer ils vont expliquer la divergence, soit par la bêtise de leur interlocuteur, soit par sa malveillance ( ou les deux à la fois). Rien ne pourra régler ce problème. 


  • Parrhesia 26 août 2019 18:13

    >>> ...le conspirationnisme c’est la mécanique du soupçon." <<<

    Possible, oui !!!

    En tout cas, j’ai bien l’intention de ne cesser d’être "conspirationniste" que lorsque qu’il n’y aura plus matière à soupçons !!!

     Cela nous laisse le temps de la réflexion sur la définition du mot ...


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