maQiavel maQiavel 11 mai 2020 18:51

@yoananda2

« Mais on fait quoi de ceux qui veulent vivre entre blanc comme moi et d’autres ? On les fait rémigrer (lol) ? on les fous en prison pour pensée non conforme ? on leur laisse un bout de terre ? »

------> Il y’a deux façons de répondre à cette question :

-la première c’est que rien ne t’empêche de « vivre entre blancs ». Personne ne va t’obliger de te mettre en couple avec une non blanche, d’avoir des enfants non blancs, de te lier d’amitié avec des non blancs etc. Et si c’est la vue des non blancs qui t’est insupportable, rien ne t’empêche de vivre dans un endroit il n’y a que des blancs, ça existe encore en France dans plein de petites localités et si ça n’existe plus, tu peux te démerder pour en créer. Et c’est pareil pour ton musulman « identitaire » et pour les « identitaires » de tout poil, que ce soient des féministes qui ne veulent vivre qu’entre femmes, les homos qui ne veulent vivre qu’entre gay ou les trans qui ne veulent vivre qu’entre trans etc., organisez-vous pour vivre selon vos aspirations, vous n’avez pas besoin d’être reconnu par l’Etat pour ça donc ce n’est pas une question politique, ça concerne les choix individuels. 

-la seconde, c’est que si « vivre entre blancs » signifie expurger la nation des « non blancs » ( et plus précisément de ceux qui ont des origines africaines, parce que c’est vraiment de ça qu’il s’agit ), alors ça devient une problématique politique. Là ce qu’il faut comprendre, c’est que la politique est un ordre qui contraint. Pour la simple raison que les sociétés humaines sont hétérogènes et que par conséquents les individus aspirent à des choses différentes. Certaines contraintes s’imposent à nous et nous imposons des contraintes aux autres. Donc, si pour réaliser ce projet qui consiste à « vivre entre blancs », il faut imposer des contraintes sur les non blancs ( en les expulsant) et sur d’autres blancs ( qui n’adhèrent pas à ce projet, alors il y’a plusieurs choix sur la façon de se battre au niveau politique. Et il est tout à fait normal que d’autres se battent contre ce type de projet, c’est ça la politique, elle est conflictuelle et contraignante.

Au passage, ma façon d’interpréter cette expression « batptou fragile », c’est qu’elle est raciste. Ceux qui l’utilisent selon moi laissent supposer que les blancs sont fragiles parce que blancs, ce qui est une essentialisation de personnes en fonction de leur couleur de peau en plus d’être factuellement faux, cette histoire de fragilité blanche est une pure construction fantasmagorique. Faire partie de la classe moyenne des grandes métropoles occidentales produit un habitus qui s’exprime notamment par une répugnance pour la violence considérée comme un mal en soi et qui donne effectivement une impression de fragilité, il y’a plusieurs explications sur le pourquoi du comment et il se trouve que cette catégorie est constituée majoritairement d’individus blancs. Cependant, non seulement ce phénomène touche aussi des non blancs mais en plus de nombreux blancs y sont réfractaires, par exemple dans les classes populaires ou dans des populations blanches qui ont un rapport plus éloigné avec les structures étatiques (corses, irlandais du nord, siciliens etc) et qui n’ont strictement rien de fragiles. Ce que je trouve paradoxal, c’est que ce mythe de la fragilité blanche qui a été au départ répandu par des racistes antiblancs a été récupéré et intériorisé par des « identitaires » blancs qui se sont eux aussi mis à renvoyer la figure du blanc au « bolossé ».


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