Tchakpoum 1er mars 2020 08:04

La difficulté dans sa synthèse est qu’il présente son travail en cours plutôt que la problématique. Il mouline les différents aspects scientifiques pour étudier la morale. Déjà, il s’agit plutôt d’aspects paradigmatiques (comment comprendre), plutôt que scientifiques (qu’est-ce qui se passe). En plus il ne décrit pas ce qu’est la morale, non pas par refus, on le devine bien, mais par commodité méthodologique. Ce qui a le travers de laisser l’impression d’un chose en-soi (le noumène kantien), ce qui n’a rien d’une évidence.
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Mais on comprend sa sincérité et son refus d’un exclusivisme entre les disciplines scientifiques qui déclenchent la curiosité à son travail, en tout cas la mienne. En plus, pour ma part, je considère qu’une société sans morale n’est pas viable, les lois n’y suffisent pas pour réguler les comportements humains garantissant l’existence d’une société.
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C’est dans sa troisième vidéo sur la série, qu’il prend le temps d’explorer ce que la morale peut-être. https://www.youtube.com/watch?v=XY1PUQ4NOuU . C’est plus éclairant, il constate, exemples à l’appui, que les règles morales peuvent être contradictoires entre des sociétés, mais qu’elles sont relatives aux fonctionnements de celles-ci. Et peut-être qu’il y a des invariants qui sont communs à toute existence de société (ex : tu ne tueras point de ta propre initiative. La vandetta étant une règle qui devient nécessaire dès lors que la société n’a plus de lois). Mon avis est qu’on ne peut pas comprendre la morale sans quelques connaissances ethnologiques et que cet "algorithme" ne fonctionne que dès lors qu’il y a société avec son organisation préalable.
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 On revient beaucoup du mythe rousseauiste du bon sauvage (l’homme naît bon, la société corrompt), il me semble que le film Apocalypto a été très iconoclaste sur ce mythe répandu dans nos opinions communes. A l’inverse sentiment de supériorité morale de la civilisation occidentale se détériore aussi dès lors qu’on se demande, après avoir diffusé les avancées technologies et scientifiques, si ce modèle civilisationnel ne mène pas l’humanité à sa ruine.
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On sait maintenant qu’un bébé naît avec un cerveau inachevé, sans doute pour pouvoir passer entre les hanches plus rigides de l’espèce qui s’est mise à la station debout. De fait, l’humain n’a pas à la naissance les premiers instincts d’organisation de sa vie comme les autres espèces (en tout cas chez les mammifères).
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Sans doute que la programmation "morale" commence avec la compréhension que son sein ou biberon de lait se passe bien s’il ne fait pas chier sa nourrice. Le docteur Itard a noté dans son journal les gains et les pertes de Victor entre son état sauvage et son état un semblant plus civilisé : perte de son agressivité pour exprimer ses besoins, mais aussi refus progressif de prendre un bain à l’eau froide, de prendre les pommes de terre directement dans l’eau bouillante, de dormir sur le sol dur, arrivée de maladies...
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La "morale" C’est plutôt l’investissement de la plasticité sensitive et cognitive de l’espèce humaine, dans la création, organisation, maintenance d’une société pour en tirer un mieux-être. Sachant que notre existence tient à tout notre capital acquis (matériel, social, culturel, etc...) et que ne décisions n’ont pas tous de portée immédiate (à virages lents, comme la péniche plutôt que comme la vedette). En ce sens, ne pas tuer mon voisin qui m’emmerde ou ne pas laisser se noyer un inconnu tombé dans l’eau atteste plus sûrement de ma condition d’existence en société, qu’une morale automatique logée dans mon cerveau reptilien.


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