@yoananda2
A partir de là, on se situe dans une approche qui ne consiste plus à se demander lequel des objets mentaux perçus par "Ce-qui-perçoit" est plus vrai que les autres : "Dieu", "le Soi", "le clan", "l’âme", "les gênes", "la conscience de Bouddha", "la vie", l’Humanité, etc. On peut préférer certains de ces objets mentaux à d’autres — ils sont effectivement différents et il ne s’agit pas de nier qu’on puisse les distinguer et les classer — mais aucun de ces objets n’est "Ce-qui-perçoit" : ce sont tous des objets perçus. On entre ici dans la dimension expériencielle et ça ne peut pas se décrire, il faut le faire pour comprendre ce que c’est. Mais disons que le fait de vivre un moment de tristesse non plus comme "Je suis triste" mais comme "Ce-qui-perçoit" perçoit de la tristesse" (ou de la joie, ou de la peur, ou de la satisfaction d’avoir une explication de l’univers qui semble cohérente, etc.) fait une vraie différence par rapport à ce qu’on nous présente depuis l’enfance comme "la vie ordinaire", y compris dans l’action quotidienne. Car ce n’est pas une philosophie, une métaphysique, une science cognitive, une mystique, un occultisme : toutes ces disciplines — au demeurant intéressantes comme le sont certains rêves complexes et bien construits — articulent seulement des objets mentaux pour en constituer des labyrinthes, des cathédrales et autres superbes édifices de la matrice.
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