maQiavel maQiavel 29 octobre 2019 15:24

« Dans un État de droit, on n’interdit pas ce qui nous déplaît individuellement »

------> Et pourtant, c’est bien la voie que notre société prend. On n’aime pas les blagues d’un humoriste ? On essaie d’interdire ses spectacles. Le signe de la quenelle de ses fans nous déplait ? On essaie de l’interdire. Un chercheur publie des travaux qui vont à l’encontre des conclusions d’un tribunal militaire et qui heurtent des sensibilités ? On interdit l’expression de ces conclusions. On est « choqué » parce que des gens se colorent la tête en noir ( et on appelle ça « blackface »), on essaie de l’interdire. On n’aime pas que des femmes portent des tissus sur la tête ? Evidemment, on tente de l’interdire.

Au rythme où vont les choses, notre régime sera de plus en plus régis par cette pulsion qui consiste à expurger de la société tout ce qui déplait, qui heurte les sensibilités, que l’on trouve répugnant, et donnera naissance à la tyrannie des ressentis et des émotions. Et je ne défends pas l’idée rationaliste naïve qui consiste à évacuer totalement les affects de l’ordre politique mais lorsqu’ils deviennent la principale source de production normative, c’est autre chose …  smiley


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