nephis 6 mars 2019 16:42

@Gollum

Le confucianisme n’est pas trop opposé au taoïsme par exemple.

C’est moins le cas avec le néo-confucianisme.

Idem pour le soufisme toléré (non sans difficulté) en Islam. Enfin, jusqu’à récemment.. 

En effet, le wahhabisme a eu et a encore un rôle accablant dans la répression des mouvements soufis. Je ne pourrais pas me prononcer, par méconnaissance, sur l’éventuelle part de responsabilité qui incomberait ou pas aux frères musulmans.

Le gros problème de ces exotérismes à destination de la masse c’est qu’ils ne disent pas la même chose que les doctrines ésotériques.

En même temps, puisqu’elles ne sont pas destinées au même public, pourquoi devraient-ils forcément véhiculer le même message que les ésotérismes correspondants selon vous ?

Quant au bouddhisme et hindouisme il n’y a pas ces notions.

Je ne serais pas aussi péremptoire que vous, en particuliers sur l’hindouisme (je ne pourrais pas argumenter sur le bouddhisme). Même s’il est plus malaisé de dicerner ce qui relève de l’exotérisme et de l’ésotérisme dans l’hindouisme, on peut néanmoins y pratiquer un découplage assez net notamment, entre les différents yogas (bhakti, plus dévotionnel et s’adressant à la masse, karma et jñana s’addressant plus à une élite), entre le vishnouïsme et le shivaïsme, entre les différents védas et upanishad, etc.

Donc s’il y a un noyau commun comme le veut Guénon comment se fait-il qu’on ait laissé se développer des notions toxiques présentes dans ces religions de masse, et dont on a les plus grandes peines à se débarrasser ?

Comme vous l’avez sans doute remarqué, les notions toxiques en question proviennent presque exclusivement des religions dites abrahamiques qui sont toutes issues de la même matrice. Je pense qu’on peut trouvé une raison de cette présence dans le rôle métaphysique de l’élément sémitique (dont l’origine remonte à Sumer) à travers le cycle actuel (cf. l’une de nos conversations précédente sur ce sujet) ou dans les invariances communes de leurs eschatologies respectives. C’est aussi la conception de la déité dans ces religions qui engendrent autant de prosélytisme agressif et d’intolérance (Judaïsme inclus) : un dieu unique exclusif et détenteur de la Vérité.

(on n’a pas cela avec le Bouddhisme qui s’accommode de tout et fait preuve d’une grande souplesse)

Je n’ai que peu de connaissance sur la voie bouddhique, toutefois, j’ai pu remarqué cette capacité d’adaptabilité du bouddhisme dans le cas du bouddhisme zen (Japon), lui-même issu du bouddhisme chan (chinois) dans lequel l’influence du taoïsme est transparente.


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