maQiavel maQiavel 1er février 2019 16:01

Sinon, malgré quelques désaccords de fond, je suis en phase avec la conclusion de l’étude : le pouvoir corrompt. De plus il a une dimension autotélique, le maitre devient l’esclave de sa domination, un peu comme pour les drogues dures ou l’anneau de pouvoir dans le seigneur des anneaux, le possédant est aussi le possédé.

De là, que faire ?

 

-Je ne pense pas que le pouvoir puisse être maitrisé sur le long terme (à moyen terme, c’est déjà difficile). Même lorsqu’un individu d’exception parvient à ne pas se laisser dominer par lui, son successeur ou celui qui suivra y succombera. C’est la raison pour laquelle je n’ai jamais adhéré aux idéologies politiques autoritaristes, je trouve profondément romantique cette recherche de l’homme providentiel, du dictateur éclairé, du bon maitre paternaliste disposant de tous les pouvoirs et faisant le bien pour ses sujets. Les gens qui adhèrent à cette vision m’ont toujours semblé comparables à de jeunes adolescentes fantasmant sur le prince charmant. Je trouve que les anarchistes ont une compréhension plus aiguë et réalistes du pouvoir.

 

-Partager le pouvoir ? Cette dilution du pouvoir fonctionne très bien dans les communautés les plus primitives, par exemple celles des chasseurs cueilleurs. Les humains ont vécu 90 % de leur existence de cette façon, c’est une méthode qui a fait ses preuves. Seulement, elle ne peut fonctionner que dans des très petites communautés au sein desquelles la spécialisation des taches est rudimentaire. C’est là que l’idéalisme anarchiste et démocratique a ses limites : dans des sociétés techniciennes avec une division du travail très spécialisées contenant des dizaines de millions de personnes, cette dilution aboutit à l’ineffectivité du pouvoir, ce qui aboutit au désordre, au chaos et finalement à des tyrans qui vont en tirer profit pour s’approprier le pouvoir. Pour être efficace dans nos sociétés, le pouvoir doit être concentré, étendu, contraignant et les décisions doivent être prises rapidement. Le problème, c’est qu’avec ce modèle, on en revient à la recherche de l’homme providentiel.

 

Il n’y a pas de bonnes solutions. Il faut donc choisir la moins mauvaise. Et selon moi, c’est le régime mixte : le pouvoir peut être centralisé pour certaines taches en un point ( et donc exercé concrètement par une oligarchie ) mais contrôlé par la périphérie via des institutions conçues à cet effet ( le RIC est un bon exemple pour nous ).


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