maQiavel maQiavel 4 janvier 2019 15:19

@Belenos

Cependant s’il est arrêté et déporté en application d’une loi anti-juive, quel sens pourrait avoir le fait de dire que ce qui saisit et pousse dans un wagon, c’est l’acte de saisir et pousser dans un wagon mais non l’idéologie qui s’incarne dans la loi ?

 ------> Voilà le sens : il existera de nombreuses hypothèses sur l’élaboration de cette loi antijuive. Cela pourrait être liée à un contexte historique dans lequel des juifs ont réellement joué un rôle néfaste. Cela peut être lié à un pouvoir qui utilise les juifs comme bouc émissaires pour faire diversion et échapper à ses propres contradictions. Etc. Il y’a plusieurs hypothèses qui peuvent d’ailleurs se combiner à divers degrés. L’une d’entre elles pourrait être l’existence d’un système idéologique qui postule l’extermination des juifs. Mais, s’il existe, quelle est la part de responsabilité de ce système idéologique dans cette déportation ? Est-ce qu’il n’est pas en réalité lui-même que la conséquence d’autres causalités plus prégnantes ? Est-ce réellement l’idéologie qui s’incarne dans la loi ? Et la grande question, c’est : quelle méthode d’évaluation pour répondre à ces questions ? Généralement, les travaux qui font des idéologies le point central des systèmes totalitaires ne répondent pas à cette dernière question, ils partent du postulat que l’idéologie est le facteur principal (sinon unique pour les monistes idéologiques), ils se contentent de développer les conséquences de leur postulat de départ (de façon très logique parfois , je l’admet ).

L’une des façons de répondre à cette question, et qui est celle qui me semble la plus pertinente pour les raisons que j’ai expliquées plus haut, c’est le nominalisme méthodologique. Et lorsqu’on utilise cette méthode on constate que le poids des idéologies n’est pas aussi grand que certains le croient. Cela étant, aucune méthode n’est parfaite, s’il existe une meilleure, je serais ravi de la connaitre. Mais la discussion est ouverte et il est possible qu’on n’en sache plus un jour … ou pas.

Il n’existe plus ce genre de controverse sur le lien de causalité entre la décapitation et l’administration de la mort, on peut objectivement affirmer que couper la tête d’ un être humain encore vivant … c’est le tuer. smiley

 

 

en fonction du milieu socioculturel (famille rebelle, anarchiste), ça peut être perçu comme une très bonne chose d’avoir de mauvaise notes à l’école.

 ------> Exactement, je suis d’accord. Mais ce n’est pas équivalent à la réponse que je vous ai donné.

Je précise : si dans le système de notation, le zéro est la note la plus basse, le zéro n’est pas une bonne note. On pourrait même le formuler différemment pour être le plus objectif possible : dans ce système de notation, les autres notes sont quantitativement supérieures à la note de zéro. C’est un fait qui est indépendant du milieu socioculturel.

Ensuite, on peut poser un regard subjectif sur ces notes, et percevoir, par des considérations idéologiques qu’avoir des notes quantitativement supérieures est une bonne ou une mauvaise chose, ce jugement est effectivement dépendant du milieu socioculturel. Et je vous avoue qu’il m’est impossible de trancher objectivement entre ces différents avis, qui peuvent trouver leurs justifications morales.

Pour synthétiser en une phrase : dans ce système de notation, on peut considérer qu’avoir un zéro est une bonne chose mais on ne peut pas considérer que le zéro est une note quantitativement supérieure aux autres notes sans faire une erreur objective.

C’est un très bon exemple que vous avez trouvé qui permet de distinguer entre une opinion subjective et une évaluation objective.


Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe