PumTchak PumTchak 3 novembre 2018 10:04

1 Le fil rouge des trois vidéos est la question de savoir si Ben Laden est responsable des attentats.

2 Le travail de Sam est de confronter la méthode de Reopen pour traiter cette question avec la sienne et celle des sceptiques dont il se revendique. Et plus généralement, quelle peut-être la méthode pour indiquer que les zones d’ombres sont suffisamment importantes pour justifier la demande de réouverture d’une enquête.

3 Dans cette vidéo, Sam essaie avec Reopen de déterminer des profils types concernant les différents jugements sur ce sujet.

 Ça fait beaucoup : Sam cherche-t-il la vérité ? Ou la bonne façon de la chercher ? Ou à analyser les attitudes des uns et des autres ?

Rappel : vidéo 1, à la demande de Sam, Reopen propose comme point contesté dans la VO, l’affirmation selon laquelle Ben Laden a revendiqué les attentats. Reopen présente 4 déclarations différentes collectées par divers canaux médiatiques où Ben Laden nie être l’auteur des attentats. Et deux autres déclarations controversées : Ben Laden y revendiquerait les attentats, Reopen rapportant que des experts arabophones affirment que ses propos n’ont pas été traduits correctement. En vidéo 2 Reopen avait ajouté que les aveux sous la torture et la possession de documents classifiés qui l’attesteraient sans les présenter, ne sont pas des preuves de la revendication de Ben Laden aux attentats. Je passe sur les reformulations de Sam sur les propos de Reopen, et ses questions de méthodo : personne ne peut dire quelles conclusions et sur quels sujets Sam en a tiré au bout de trois vidéos.

La vidéo « Preuves de la culpabilité de Ben Laden », qu’il diffuse dans la vidéo 3, il l’avait mise en lien sous la vidéo 2, avec juste une phrase très rapide pour en informer dans cette même vidéo 2 à 13:30, qui correspond à la question soulevée en vidéo 1. Il est bien gentil de dire à ses auditeurs qu’ils ne regardent pas ses sources et dédaignent son travail, mais il y a plus simple que le jeu piste qu’il nous laisse. Surtout, au lieu de nous prendre à témoin pour dire deux vidéos plus tard qu’il apporte une réponse à la question de Reopen en vidéo 1, il aurait dû mettre ses preuves en vidéo 1 pour confronter l’affirmation de Reopen et voir ce que ça donne (si Reopen juge ces preuves suffisantes, si elles se substituent à l’absence de revendication de Ben Laden, comment traiter la charge de la preuve, peut-on accuser à la place de la justice, ou compléter les présomptions de culpabilité qui manquent à la VO, etc…). Et c’est fatigant aussi d’avoir à écrire tout ça pour reconstituer les éléments épars de son échange avec Reopen.

Je passe sur ses leçons sur la charge de la preuve et les zones d’ombres qu’il énonce à vide, alors qu’il évite de confronter ces aspects de methodo avec reopen justement sur la question de la culpabilité de Ben Laden qu’il nous ressort. Cette imposture étant le reproche de fond que je lui fais sur l’ensemble de ses vidéos. Je passe, vraiment en fermant les yeux, sur son chamallow qui attaque les tours.

Il développe un peu plus sur les jugements des uns et des autres sur les attentats. Ce qui a son intérêt, mais c’est un sujet en soi, qui n’agit en rien sur les enquêtes de Reopen comme de Sam sur les attentats. Il faudrait déjà préciser que le concept de profil-types a ses utilités et ses limites : on n’est pas des cases, n’est-ce pas. Il aurait pu développer que la question sous-jacente à tous ces profils psychosociologiques est celle de son rapport à l’autorité : celle sociale comme celle personnelle. L’autorité que l’on admet, revendique, ou celle que l’on conteste est souvent le premier clivage de tout débat contradictoire. L’interdit de l’interrogation sur ces attentats s’est répandu dans le mainstream, puis chez les stars du show bizz, puis dans le monde professionnel corporate. Sam aurait pu relever que c’est bien cela qui a bloqué les débats, qui, au lieu d’évoluer, n’ont fait que renforcer des profils-types (les suiveurs, les suspicieux) puis de nouveau profils par rapports aux premiers (les conspis contre ces bénis oui-oui, les anti-conspis contre ces crétins d’illuminés platistes-chamallow, etc…). L’assassinat de Kennedy a eu son enquête, puis sa VO, puis sa contestation, mais sans créer tous ces antagonismes, renforcements et rétroactions en raison d’un débat interdit dans la société. Un débat qui ne circule pas, ne fait qu’accumuler des points de fixations : on n’est pas loin de la ponérologie.

Sam parle de la terre plate en vidéos 2 et 3 : l’origine n’est pas complotiste, mais religieuse. La terre ronde gène le religieux qui revient dans nos sociétés (montée de l’islam en France, revival chrétien aux US). Mais d’une part, on ne touche pas au sacro-saint vivre ensemblisme, notre point de fixation, et d’autre part cela ramène du grain à moudre à la scepticosphère ( ?) comme à Rudy Reichtag en lutte contre les fascistes extrêmes droites antisémites et marabout de ficelle, voire Macron contre le retour des années 30. Cela demande du « debunkage » et du « fact checking » d’un bien autre niveau (« platiste » ou « théorie de la terre plate » son absents de Wikipedia…).


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