Joe Chip Joe Chip 26 septembre 2018 11:31

voilà typiquement un mensonge qui pisse littéralement sur le trésor culturel français qui n’a besoin eu de personne pour exister, au point que la France était LE pays de la culture et de la bouffe, pris comme modèle dans la totalité des pays européens... Le français était d’ailleurs la langue la plus parlé dans toutes les cours d’Europe... 

En formulant les choses de manière aussi caricaturale, tu donnes raison à ceux qui estiment que les Français se complaisent dans une nostalgie étriquée pour mieux fuir les difficultés des temps présents. D’ailleurs est-ce une gloire de se définir comme "LE pays de la culture et de la bouffe", je n’en suis pas sûr et j’y vois au contraire une conception rétrograde du pays correspondant à la nostalgie d’Ancien Régime d’un Talleyrand et à la carte d’Europe du congrès de Vienne, où la France n’est plus grand chose sur le plan politique, militaire et démographique. Bref une vision idéalisée du passé pour fuir les difficultés des temps présents. 

Pays de la bouffe, oui, pour une minorité d’aristocrates qui pouvaient se goberger sur le dos du peuple. Après la révolution, les cuisiniers des familles nobles se sont retrouvés oisifs et ont fondé les premiers restaurants pour servir à la nouvelle bourgeoisie cette cuisine aristocratique, riche et raffinée qui est devenue peu à peu la "haute cuisine". 

Quant à la culture, il faut quand même rappeler que ce prestige est beaucoup lié à la base à l’assimilation du "trésor culturel italien". Le caractère spécifique de la culture française ne se situe pas tant dans son originalité ou son caractère "exceptionnel" que dans la volonté de faire de cette culture une arme politique et un outil de puissance et de rayonnement à l’extérieur. Pour le dire avec des mots modernes, la France a inventé le "soft power". Quand on commence à envisager cette culture en tant que telle, "en soi" pour reprendre du vocabulaire sartrien, elle redevient une culture comme une autre. 

Donc chérir pour de pures raisons narcissiques et passéistes ce "trésor culturel" comme si on était assis sur un tas d’or inaltérable, sans s’interroger sur sa pertinence actuelle et les conditions de son renouvellement, c’est une vision quand même très limitée de la culture française. 

Quant à la langue, soit, mais il me semble plus urgent à l’heure actuelle de penser à l’avenir du français plutôt qu’à se rappeler sa gloire passée.... De plus si le fait d’être ou d’avoir été la langue "la plus parlée" est une qualité en soi, il n’y a rien à reprocher à l’anglais qui s’est simplement substitué au français comme lingua franca. 


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