maQiavel maQiavel 17 juillet 2018 23:18

@Belenos

Concernant le terme de colonisation, il a évidemment été employé métaphoriquement ou exagérément par NDA puisqu’il est évident que la France n’est pas "colonisée" au sens administratif et politique. 

------> C’est ce qu’il me semble aussi.

J’en profite pour souligner que c’est la tendance à vous attacher pendant longtemps à des broutilles formelles au détriment de l’intuition du sens qui peut être ressentie comme quelque chose de très déprimant ou de carrément énervant par vos interlocuteurs.

------> Très bien. Revenons aux migrants qui envahissent la France.

Puisque vous parlez de l’intuition et de ce qui peut être ressenti, il me semble que lorsqu’on utilise cette expression, on assimile les migrants à des hordes comme pouvaient l’être les Huns ou les Mongols, à des individus venus occuper des territoires sans l’assentiment des populations pour prélever des ressources par la force. Il me semble que c’est cette vision là qui est véhiculée, pour une raison d’ordre identitaire qui consiste à faire du migrant l’ennemi. L’envahisseur et le colon, ça a toujours été l’ennemi.

Et c’est là que vous allez me répondre en revenant aux "broutilles formelles" comme vous dites  « mais non, pas du tout, vous imaginez des choses, « envahisseurs » veut simplement dire « Occuper, s’étendre dans (un espace) d’une manière abusive, ou excessive, intense » et par conséquent cela s’applique aux migrants. Et donc effectivement je prendrais acte de ces broutilles formelles en soulignant qu’on peut dans ce cas appliquer le verbe envahir à des tas de situations aussi banales les unes que les autres. Je n’ai pas dit que les africains critiquent la françafrique sous cet angle mais que l’on pourrait aussi dire que les sociétés françaises envahissent l’Afrique. Moi je veux bien prendre acte de cette acception là du terme envahir mais il pourrait   s’appliquer tellement de phénomène qu’il en devient banal. 

Si on veut laisser tomber les "broutilles formelles" et aller à ce qui est véhiculé et ressenti , je suis d’accord et je réponds que les migrants ne sont ni des hordes de Mongols ou de Huns venu dominer la population autochtone de France, que les premiers responsables de leur admission sur notre territoire ce sont nos politiques migratoires, nos élites  et bien entendu nous-mêmes qui cautionnons la politique de nos élites. Le migrant n’est pas l’ennemi.

Je rajouterai que je considère qu’il  est blâmable d’accoler des qualificatifs comme « envahisseur » et « colon » à des gens majoritairement très pauvres qui ne demandent qu’à vivre dans des meilleures conditions. On peut s’opposer aux politiques migratoires actuelles et même être pour une immigration zéro (c’est mon cas ) sans solliciter les cerveaux archaïques des Français avec des formules du genre « ils nous envahissent » ou « ils nous colonisent ». Floriant Phillipot par exemple est inflexible sur la politique migratoire, il ne qualifie pas les migrants pour autant d’envahisseurs ou de colons (en tous cas pour le moment et j’espère qu’il ne cédera pas à cette rhétorique).

Donc voilà pourquoi s’attarder sur le mot "invasion », ce mot fait partie d’une rhétorique  qui consiste à confronter les populations les unes aux autres sur le plan identitaire. Et cela va à l’encontre de mes convictions populistes que je vous ai décrites plus haut.


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