maQiavel maQiavel 25 mars 2017 14:12

@Éric Guéguen
Eric, je t’ai répondu plus haut mais je vais le refaire ici pour des raisons de clarté car le fil est surchargé. 

Point 1 : ce n’est pas que je fais de l’utile le critère de légitimité ultime de la peine capitale, c’est juste que je ne parviens pas à me décider selon d’autres critères. Par exemple, j’entends tes arguments en faveur de la peine de mort mais j’entends aussi de bons arguments de ceux qui sont contre. Donc je suis presque forcé de m’en remettre au critère de l’utilité publique. Si il est démontré que la peine d’en mort est utile, je serais pour. Dans le cas contraire, ce n’est même pas que je serais contre, c’est que je serais en faveur du statut quo car ce serait pour moi une question périphérique qui ne ferait que cliver la société. 

Point 2 : la question de l’utilité ne peut pas se poser en tes termes car ce que nous étudions, c’est l’utilité de la peine de mort. Parce que si tu inverses les termes, en posant la question de l’utilité du maintien en vie, je ne vois aucune raison pour laquelle il faudrait s’arrêter aux prédateurs. Je pourrais te dire que prédateurs ou non, un certain nombre de personnes dans nos sociétés sont logés, nourris, diverti et oisif aux frais du contribuable et que par conséquent, la question de leur maintien en vie se pose légitimement. C’est à dire que les termes du problème posés ainsi nous mène spontanément à la question du spencerisme poussé au bout de sa logique morbide. 

Donc la question ne peut être posée qu’en terme d’utilité d’administration de la mort et non de celui d’utilité du maintien en vie à moins d’ouvrir une énorme boîte de pandore. 

Point 3 : comme je le dis plus haut à zatara, on pourrait justifier les dépenses publiques pour entretenir des condamnés à vie (plutôt que de les exécuter) par la simple existence des erreurs judiciaires. 

C’est à dire que jusqu’à ce que le système pénal soit parfait, le prix économique à payer pour l’existence des erreurs judiciaires est de maintenir ces prédateurs en vie, pour pouvoir les indemniser en cas d’erreurs reconnues. Bien sûr, les systèmes de compensation ne sont pas parfait, loin de là mais c’est mieux que rien. On ne répare pas une erreur judiciaire qui a menée à l’application d’une peine capitale. 


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