maQiavel maQiavel 3 novembre 2016 23:35

@Heimskringla

Sur ton dernier commentaire tu me pose la question directement donc je te réponds en mon nom : je ne crois pas en la notion d’élite éclairée !

Je pense que c’est une utopie et que le pouvoir corrompt. Cette élite servira forcément tôt ou tard ses propres intérêts au détriment de celui de la collectivité.

Il faudrait parler du fétichisme du pouvoir et de sa dimension autotélique ( « n’a pas d’autres but que lui-même »).  On exerce le pouvoir pour le pouvoir et on s’assure de son propre pouvoir en faisant souffrir. Le pouvoir est une fin en soi. Comme Orwell le montre, les groupes qui accèdent au pouvoir peuvent penser le faire au nom de la justice, de la liberté, de la légitimité, mais une fois au pouvoir, ils finissent tôt ou tard par trahir leurs idéaux car ils sont sous l’emprise d’un fétichisme qui les dépasse.

En vérité, cette description n’est pas seulement celle de la domination qui soumet la volonté de certains hommes (les gentilles victimes) à celle d’autres hommes (les méchants bourreaux), elle est l’histoire de leur commune soumission à un ordre des choses qui les contraint. La dynamique collective fait le reste. Le Maître quant à lui, porte le poids de tous ceux qui obéissent et ce poids facilement l’écrase. Il devient l’esclave de sa propre domination, le possédant est aussi le possédé. Le Gollum du seigneur des anneaux croit posséder l’anneau mais c’est l’anneau qui le possède.

Il est vain de chercher un homme providentiel ou un "bon" parti avec de bonnes valeurs méritant notre confiance, mais qu’il est nécessaire en revanche de trouver une organisation qui prévoit la possibilité de se libérer de n’importe quel excès de pouvoir. Il n’y a pas en politique de bon pouvoir, il n’y a que de bonnes manières de limiter l’exercice du pouvoir. 


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