Éric Guéguen Éric Guéguen 11 mai 2016 12:55

@herve_hum
 
Vous l’aurez voulu :
 
"La souveraineté populaire n’est pas limitée par le cadre national" :
Rousseau, que vous citiez vous-même plus haut, affirme dans Émile que plus le territoire administré est vaste, plus la forme que prend le cadre institutionnel tend vers l’empire. Donc plus la souveraineté se perd au niveau local plus elle est dé-localisée et transmise à un organe supérieur (généralement une poignée d’hommes). Autrement dit, en dépassant le cadre de la cité, la nation est déjà possiblement un cadre trop vaste pour que la population dans son ensemble puisse réellement se déclarer souveraine. Et vous voudriez la dépasser ?
 
"La souveraineté nationale ne prédispose pas du régime politique" :
Ça, en effet, je ne peux le réfuter, car ça ne veut strictement rien dire. J’ai décidé de m’en tire à la critique de propos dans ma langue maternelle. Mais si toutefois vous vouliez dire qu’elle ne présume pas du régime politique, je suis tout à fait d’accord. Vous ne m’entendrez pas tiquer là-dessus car je ne suis pas amoureux transi du régime actuel. On a vu bien des dictatures mieux administrées que la Normalie.
 
"La souveraineté ne parle pas de droit, c’est absurde, mais uniquement de rapport de forces" :
Là vous faites référence à la définition que j’en donne en début de vidéo. Alors vous ne pouviez pas savoir puisque vous ne m’écoutez jamais, mais je commence toujours par définir précisément les termes, et ma source est le dico (CNRTL), histoire de partir sur de bonnes bases. Néanmoins, je fais moi-même suffisamment peu cas de la notion de "droit" décorrélée du reste pour me rapprocher de ce que vous dites.
 
À présent je vais critiquer le paragraphe en question...
"En démocratie, la souveraineté est celle de l’intérêt général définit et celui ci ne peut être que ce que Rousseau appelle le "contrat social", puisque nous vivons en société !. C’est à dire, permettre à tout un chacun de subvenir à ses besoins primaires et plus si affinité, mais selon le principe d’équité, car sinon, on retombe systématiquement dans la dictature qui consiste uniquement à imposer l’iniquité et rien d’autre."
 
1. Je ne parle pas d’intérêt général, ça ne fait presque pas parti de mon vocabulaire. Je parle de bien commun, car le bien commun n’est pas l’intérêt général, le bien commun n’est pas la somme des intérêts particuliers. Le bien commun peut même s’opposer aux intérêts particuliers ;
 
2. De manière générale je pense à l’encontre du principe de contrat social. Comme je le dis dans mon bouquin, à mes yeux l’idée d’un contrat fantasmé n’a pour seule vocation que de flatter la présomption du libre arbitre des individus. Je lui préfère la notion d’animal politique ;
 
3. En conformité avec ce que vous disiez vous-même, très cher, le souci de l’équité n’est pas propre à la démocratie. La démocratie telle qu’entendue sous nos latitudes a le souci de l’égalité, et l’égalité n’est pas l’équité. L’équité demande à ce que soit utilisé un étalon commun, en rapport justement avec les notions de bien commun et de déterminisme politique.


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