Joe Chip Joe Chip 22 mars 2016 22:20

@maQiavel

Je dis que cette fragilité va certainement inciter les assaillants (qui sont des occidentaux, qui vivent dans cette société occidentale qu’ils méprisent notamment pour cette fragilité) à continuer ce genre d’attaques dont le but est précisément de terroriser la population.

C’est simple à comprendre : mets toi à leur place. Tu vois les visages affolés et terrifiés des personnes que tu attaques, tu constate qu’une psychose collective s’empare de la collectivité. Résultat : tu ressens une sensation de toute puissance du grand guerrier qui a fait plier les tarlouzes occidentales.

Mouais... un peu simple quand même cette réduction physiologiste. Et c’est vous qui faites habituellement la leçon aux racialistes du forum en dénonçant leurs raccourcis physiologistes et catégoriels, curieux paradoxe... les noirs et les arabes ne peuvent pas être réduits à une essence - c’est évidemment du racisme - mais les blancs occidentaux peuvent être collectivement ramenés à des images éparses de victimes en pleine "psychose" et de "bobos" venant dessiner des messages d’amour à la craie sur le sol ou chanter "peace in the world"... moi, je veux bien accepter cette explication venant de vous, mais je vous fais simplement observer qu’elle n’est pas très éloignée de celle d’un Boris Le Lay, "militant" nationaliste racialiste breton, qui explique en long, en large et en travers dans ses vidéos que les envahisseurs arabo-musulmans - pour résumer - nous attaquent parce qu’ils ont un taux de testostérone inversement proportionnel à leur QI de sous-développés incapables de gérer correctement un pays moderne reposant sur une économie complexe de la connaissance. D’ailleurs, notre ami Heimskringla - pas franchement progressiste - va dans votre sens. Ou vous situez vous exactement ? On ne peut pas soutenir une chose et son contraire en fonction du sujet envisagé, et en voulant faire passer cela en plus pour une forme de pondération. Je ne vous trouve pas très objectif sur le coup. 

Même s’il y a évidemment quelque chose de cet ordre chez les occidentaux - en particulier en Europe, pour des facteurs historiques et démographiques - cela ne rend absolument pas compte des motivations profondes des terroristes, qui ont plus à voir, à mon avis, avec le ressentiment collectif d’une large partie des populations "arabo-musulmanes" envers l’Occident qu’avec une dialectique de la fragilité qu’il faudrait d’ailleurs relativiser et contextualiser. La démocratie s’oppose dans sa nature même aux sursauts vitalistes et à la violence morbide qui est liée sur le plan organique à la virilité guerrière (très bien représentée dans Games of Thrones, par exemple, même de manière grotesque et exagérée). 

Les islamistes ne se contentent pas en effet de vouloir détruire un ennemi dont ils mépriseraient la "fragilité" objective, ce qui reviendrait à donner en fin de compte une rationalité (voire une raison....) à leurs actions : ils envient en tout point et obsessionnellement cette civilisation occidentale "décadente" qui les a dépassés dans tous les domaines où l’on peut quantifier, objectiver, mesurer les productions de l’intelligence et de la créativité humaine : médecine, sciences, technologies, armes, productions culturelles, etc. Cette jalousie est aisément vérifiable à travers certaines affirmations délirantes mais récurrentes chez les musulmans conservateurs qui expliquent aux jeunes arabes un peu troublés par l’évidente "supériorité" technique occidentale depuis le XVème siècle que les Européens ont "volé" les technologies inventées par les musulmans, ce qui a rendu par conséquent "haram" leur utilisation à l’intérieur du monde islamique, tout en présentant habilement ce retard comme une preuve de la foi et de la moralité supérieure des musulmans... Ca je l’ai entendu à maintes et maintes reprises, dans la bouche de profanes et de "savants" (encore un paradoxe ; parler de "science islamique" quand cette religion combat résolument la tournure d’esprit scientifique), au sujet des nombres, de l’imprimerie, de la chirurgie, et tutti quanti... et je parle là de choses bien antérieures au "pillage des ressources" (pétrole que les bédouins superstitieux n’auraient jamais su exploiter sans l’aide des Anglais, mais passons...).

Exemple typique de cette dialectique de l’envie, trouvée au hasard en faisant une recherche sur Google :

Savez-vous que beaucoup d’instruments chirurgicaux modernes sont exactement de la même conception que ceux conçus au 10ème siècle par un chirurgien musulman appelé l’Al-Zahrawi ?

Multipliez ça par 10, par 100, par 1000, par 100000, ajoutez un peu de colonialisme, et vous obtenez une belle culture du ressentiment, tout à fait apte à produire des générations de fanatiques et de paumés envieux prêts à se faire sauter au contact de cette civilisation qu’ils détestent et jalousent à la fois. En fait ils voudraient être comme nous, ou tout au moins à notre place. Et comprenant que cela demanderait trop d’effort, ou un changement de tournure d’esprit, ils optent simplement pour cette forme radicale de violence qui constitue selon Isaac Asimov "l’ultime refuge de l’incompétence". 

Il y a évidemment des peuples qui ont choisi honorablement de tourner le dos à la technologie et à la "décadence" occidentale : mais ceux-là, curieusement, ne passent pas leur temps à revendiquer la supériorité de leur religion, ne viennent pas habiter en masse dans un espace civilisationnel qu’ils condamnent moralement et prétendent par ailleurs détester. Je ne parle même pas des attentats qui concernent une minorité, même s’il faudrait également évoquer la porosité idéologique entre la mouvance salafiste et l’islam conservateur qui s’impose de plus en plus en Occident.

Cela me semble constituer quand même une explication plus rationnelle que toutes ces histoires de fragilité et de défaut de virilité individuelle ou collective, que je ne nie pas, mais qui ont des causes objectives (saignée démographique durant les guerres mondiales, en particulier en France, Allemagne et Russie) et qui ne constituent pas selon moi le principal facteur d’explication : en réalité, c’est plus un aspect du problème que sa cause.


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