alanhorus alanhorus 1er janvier 2016 22:24

Ainsi, nous avons la preuve que les judéo-nazaréens n’avaient pas du tout disparu au début du VIIe siècle, puisque leur lectionnaire, avec le Pentateuque (tora) et l’Evangile (celui de Matthieu, injil), se retrouve dans l’actuel Coran. A partir de ce moment, nous avons une « grille » qui va nous faire avancer dans l’explication des événements qui vont se produire dans la pre­mière moitié du VIIe siècle. Cette découverte d’Edouard-Marie Gallez va lui permettre de bâtir une hypothèse scientifique qui va « coller » à la réalité géographique et historique.

Les apories de l’histoire officielle
Mais voyons d’abord ce qui s’est passé et comment la pseudo-histoire officielle nous explique la naissance et le dévelop­pement de cette religion guerrière qui, comme un raz-de-marée, va bientôt submerger non seulement le Moyen-Orient, mais une partie du bassin méditerranéen. Le début du VIIe siècle est une période de troubles dans l’empire romain d’Orient. L’empereur Maurice est détrôné et assassiné par un centurion, Phocas, élevé au trône par ses soldats (602). Ce dernier laisse ravager et conquérir ses provinces d’Asie par le Perse Chosroès II (Khusraw II). Mais en 610, il est à son tour détrôné et tué par Héraclius, le fils de l’exarque ou gouverneur général de la province d’Afrique. Attaqué de tous les côtés par diverses peuplades, l’Empire est sauvé par Sergius, le patriarche de Constantinople, qui fait jurer à Héraclius de le défendre, alors qu’il voulait transporter le centre du pouvoir à Carthage. Mais les Perses continuent leurs conquêtes et en 614 s’emparent de Jérusalem emportant la Sainte Croix à Ctésiphon (aujourd’hui Bagdad), leur capitale. Ayant enfin pu réunir une armée suffisante, Héraclius recommence la conquête de l’Asie mineure à partir de 622 et finit par vaincre les Perses à Ninive (628). Chosroès II est renversé par une révolution de palais et ses successeurs restituent aux Byzantins toutes leurs conquêtes, ainsi que la Sainte Croix qu’Héraclius replace solennellement à Jérusalem (631). C’est alors que les Arabes, qui n’avaient pas participé en tant que peuple à ces événements, vont soudain apparaître et tout balayer sur leur passage, faisant en l’espace d’un siècle, la conquête de la Palestine, de la Syrie, de la Perse, de l’Egypte, puis dans un second temps, du Maghreb et de l’Espagne (632-750).
Les explications données par les historiens officiels sur la rapidité de cette conquête sont les suivantes : le Prophète, inspiré par Dieu, aurait essayé de convertir les polythéistes de la Mecque. Il aurait été d’abord expulsé et se serait replié sur Yatrib (future Médine), où il aurait composé le Coran et créé l’islam, aurait levé une armée, reconquis la Mecque, et de là serait monté vers le nord, comme un ouragan qui aurait tout renversé sur son passage.
Or cette version, qui ressemble à un conte des mille et une nuits[26] butte contre les impossibilités ou les absurdités suivantes :
- La Mecque, située dans un lieu particulièrement insalubre, n’existait pas au temps de Mahomet. Cette ville a été créée quelques dizaines d’années après par les califes pour des raisons religieuses et politiques[27] ;
- Le Coran est truffé d’histoires juives et de recomman­dations d’appliquer les prescriptions de la religion judaïque. Or, les sources juives, comme le reconnaît de Prémare[28], sont muettes sur la présence de colonies juives dans cette partie du Hedjaz. Et ce n’est pas l’activité de marchand de Mahomet qui a pu lui donner une pareille érudition ;
- L’idéologie messianique de conquête du monde qui était celle des conquérants arabes, est dénoncée par l’évêque de Jérusalem Sophrone en 635[29]. Or cette idéologie n’est pas arabe, ces peuples s’étant contentés jusqu’au VII siècle de guerroyer pour faire du butin ou d’être mercenaires des Byzantins ou des Perses ;
- Contrairement à ce qu’affirme A.L. de Prémare après les islamologues officiels, Mahomet n’a jamais revendiqué pour lui la qualité de prophète. Dans les documents d’époque cités, il est écrit que les gens disaient qu’il l’était, ce qui n’est pas la même chose[30].

Un essai d’explication : de Gabriel Théry à Edouard-Marie Gallez
Voilà quelques objections (il y en a d’autres) qui sont insurmontables pour la vulgate officielle. Le Père Gabriel Théry avait bien vu les trois dernières, et pour y répondre, il avait avancé l’hypothèse du rabbin de la Mecque, mentor de Mahomet, qui l’aurait initié au Pentateuque, aux commentaires rabbiniques de la Bible, et aux arcanes de la religion juive. Il expliquait aussi l’importance de l’Evangile (injil) dans le Coran par la nécessité pour le rabbin de tenir compte de la communauté chrétienne de la Mecque. Les découvertes de Patricia Crone ont ruiné l’hypothèse du rabbin et de son adversaire, le curé. De toute façon, comment un juif, pour qui Jésus est un imposteur, aurait-il pu parler de façon laudative du Messie et de sa mère Marie ? Cette fausse piste devait donc être abandonnée : les Juifs « orthodoxes » n’étaient nullement responsables de la création de l’islam, c’est un fait maintenant établi. Une autre raison historique militait encore contre cette thèse : les Juifs venaient de subir, de la part des Perses, des persécutions qui ne les mettaient pas en position de force. En 614, par haine des Byzantins chrétiens, ils avaient aidé Chosroès lors du siège de Jérusalem par celui-ci. Pour les récompenser, le Roi des Rois leur avait confié l’administration de la ville. Ils en profitèrent pour se livrer à un grand massacre de chrétiens, si bien que les Perses leur retirèrent cette charge, les expulsèrent de la ville et les déportèrent dans plusieurs villes de leur empire.
Il fallait donc trouver autre chose. C’est ce qu’a fait E.M. Gallez en avançant l’hypothèse de l’alliance des Arabes qurayshites et du groupe des judéo-nazaréens, qui, nous allons le voir, non seulement intègre les découvertes récentes (ou qui avaient été oubliées) de la science historique, mais surtout répond à toutes les objections que nous venons de mentionner, et explique les obscurités qui entourent l’apparition et le développement d’une nouvelle religion au VII siècle, l’islam. Nous nous borne­rons, dans le cadre de cet article, à mentionner les principaux points de cette hypothèse scientifique :
- l’islam est né de la conjonction, dans la première moitié du VIIee siècle, de trois éléments : les peuplades arabes puissantes et riches lasses de combattre pour des étrangers (Byzantins et Perses) et récemment humiliées par eux ; ensuite le groupe de chrétiens hérétiques de sang juif, les judéo-nazaréens, porteurs d’une idéologie messianique de conquête non seulement de la Terre (la Palestine), mais du monde entier ; enfin un homme, Mahomet, appartenant à une tribu arabe de marchands disposant donc du « nerf de la guerre » nécessaire au démarrage et à la poursuite d’une opération de cette envergure ;
- Un contingent d’Arabes ennemis des Byzantins aurait participé activement au siège de Jérusalem par les Perses en 614. En 622, devant l’avance des armées d’Héraclius qui a commencé la reconquête de l’Anatolie, les Qurayshites de Mahomet et les judéo-nazaréens qui les accompagnent, et qui sans doute avaient participé au massacre des chrétiens, décident d’émigrer (ils se nomment d’ailleurs ainsi, les « émigrés », muhadjirun) à Yatrib, la grande oasis du Hedjaz, où les armées byzantines ne risquent pas d’aller les chercher.


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