ffi 14 juin 2015 06:40

@la mouche du coche / @joe Chip :

C’est vrai qu’il y a eu de ça. La société de consommation a fait se développer au sein de la jeunesse française des penchants hédonistes, lesquels se traduisirent en une aversion pour l’effort. L’État n’a absolument pas fait la balance, il s’est généralement tenté de proclamer le "droit de jouir sans entrave" (sauf la contraception). Ce n’est pas les enfants de la générations 68 qui auraient gagné la guerre 14-18... il fallait une jeunesse paysanne, dure au mal, pour cela.

 

Cependant, je pense que ce temps est déjà passé. Avec la crise économique, la promesse hédoniste parait de plus en plus comme une illusion à courte vue et chacun comprend bien qu’une vie sans effort est une chimère : donc autant aimer l’effort.

 

Donc le problème des travailleurs détachés doit être vu autrement. L’établissement du taux de change n’est pas une science exacte. Il y a le taux de change à parité de pouvoir d’achat qui est un peu plus rigoureux, mais il l’est autant que le calcul de l’inflation, donc...

 

On peut dire que l’acceptation des monnaies dans le sein de l’Euro s’est fait à des valeurs relativement arbitraires. Le Franc a été largement surestimé. Le Mark, par exemple, valait 3,55 francs juste avant la mise en place de l’Euro. Il fut intégré à l’Euro à un taux de 3,37 francs... Résultat : les prix en Allemagne sont globalement de 10% moindre qu’en France.

 

Face aux pays de l’Europe de l’est, les différences de prix sont encore pires. En Roumanie, le prix d’une maison est le prix d’une maison en France divisée par 10...

Forcément, les salaires doivent être indexés sur le coût de la vie, puisque, sinon, le salarié ne survit pas, donc ne peut travailler : par conséquent, les pays où le coût de la vie est très bas peuvent avoir des salaires bien moindre.

 

C’est ce à quoi sert la directive détachement : on fait venir des travailleurs de pays où le coût de la vie est moindre, en les hébergeant collectivement pour minimiser leurs dépenses, et le salaire qu’on leur verse, s’il semblerait une misère pour un français au regard du coût de la vie en France, est aux yeux du travailleur étranger un véritable pactole.

 

C’est absolument vital pour les travailleurs français de baisser le taux de change de notre monnaie. L’ennui, c’est que c’est très intéressant pour les détenteurs de capitaux d’avoir un taux de change élevé, puisque cela augmente leur pouvoir d’achat à l’étranger.


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