maQiavel maQiavel 4 mai 2015 20:43


@Bainville

-La concrète histoire humaine nous montre que les constitutions n’ont jamais été le fondement d’un ordre politique, elles en sont l’aboutissement, l’émanation, la forme.

 

------> Si je puis me permettre bainville , le machiavélien que je suis doit répondre.

 

 

L’histoire concrète des hommes enseigne que les humains vivent en société par nature et qu’en fonction des processus et accidents historique qu’ils subissent, de leurs psychologies, de leurs habitat géographique, des conditions climatiques etc. créent des institutions pour maintenir la cohésion du groupe et ces institutions les influenceront en retour en vertu d’un principe d’action /réaction.

 

En d’autres termes, les peuples engendrent les institutions et les institutions engendrent les peuples, c’est un phénomène d’engendrement réciproque.

 

Ce sont ces institutions qui fondent l’ordre politique, c’est la raison pour laquelle le réalisme des analyses de  Machiavel consiste à partir des institutions pour  saisir les fondamentaux de la politique.

 

il n’a jamais été rapporté jusqu’à ce jour, qu’une société se fondait sur un accord passé entre les individus qui la composait et qui, par avance, s’accordaient sur son fonctionnement 

 

------> Bien sur que si mais les choses ne se passent pas aussi simplement.

 

Aucune société ne peut exister sans institution ( ce qui n’est pas le cas de petites communautés de quelques dizaines d’individus qui peuvent s’ en passer et encore il y’ a beaucoup à redire ).

 

Dès la révolution néolithique, pour que des hommes puissent vivrent nombreux sur un espace restreint (phénomène qui est à l’origine de la fondation des Etats) il a fallut créer des institutions pour maintenir la cohésion.

 

Mais cela ne se passe pas aussi simplement que  vous l’avez suggéré : les sociétés naissantes sont traversées par des rapports de forces  et des intérêts divergents, qui débouchent sur un consensus et des institutions.

 

Une fois les institutions fondées, elles ne sont pas éternelles, elles dégénèrent, ensuite les rapports de force reprennent jusqu’à ce qu’un nouveau consensus se crée (sinon, c’est la dissolution) et donne naissance à de nouvelles institutions.

 

On peut constater que toutes les sociétés fonctionnent sur ce modèle là (bien sur je simplifie car les rapports de force existent également dans le cadre institutionnel, mais ils sont différents).

 

-Mais cette paperasse n’a jamais eu l’importance croissante que nous lui accordons depuis maintenant trois ou quatre siècles

 

------> Attention, les institutions ne sont pas que de la paperasse , on a d’ ailleurs connu des sociétés dans lesquelles les institutions n’ étaient même pas écrite. Cela va beaucoup plus loin que cela.

 

Les institutions ne définissent pas seulement les règles d’organisation du pouvoir, elles sont surtout la source de la légitimité du pouvoir.

 

Sans consensus , une société devient ingouvernable , les factions et la guerre civile naissent , ces dissensions ouvriront le flanc aux invasions étrangères ( puisque l’un des partis en conflit ira chercher des puissance étrangère pour arriver à ses fins par la violence , qui elles seront bien contente de l’instrumentaliser pour atteindre ses objectifs ) , c’ est le chaos , qui peut conduire à la dissolution. Lorsque se fonde le consensus sur le principe de légitimité d’exercice du pouvoir, les nouvelles institutions créent cette légitimité et  la cohésion de la société.

 

Le pouvoir religieux était très important dans ce processus les siècles et millénaires passés mais les structures psychologiques ont changé , cela ne peut plus fonctionner de la même manière.

 

La proposition de constituante citoyenne consiste à fonder une nouvelle légitimité du pouvoir par le fait de faire écrire la constitution par les gouvernés.  Il ne s’agit donc pas simplement d’écrire une paperasse appelée constitution mais de fonder un nouvel ordre politique légitime.

 

 

 

-L’ouvrier qui se dépense tout entier dans son usine, le boulanger dans son pétrin, l’entrepreneur dans son organisation : allez leur dire qu’ils ne s’intéressent pas aux choses concrètes. La politique est une science, un dévouement, qui ne demande que du temps. Il lui est indispensable. Le peuple n’a pas ce temps disponible à lui.

 

------> Ca dépend de ce que l’on entend par faire de la politique.

 

Si par là, on entend « gouverner » alors assurément, le peuple n’a pas ce temps disponible.

 

Mais si on ne réduit pas la politique à la gouvernance mais qu’on l’ étend à l’ exercice de la souveraineté ( dans le sens Rousseauiste du terme ) , alors le peuple a tous le temps qu’il lui faut , car si le gouvernement requiert le temps plein , les actes de souverainetés , eux ,  sont ponctuels.

 

-Il faut, au contraire, favoriser un État léger, souple, et à la fois plus fort, qui pourra constituer par son patient travail, une société dans laquelle la richesse d’esprit ressurgira

 

 

------> Je suis tout à fait d’ accord avec ce que vous dites là , nous sommes sur la même longueur d’ onde ( même si nous l’ exprimerons différemment , moi par un régime républicain et vous par une royauté )  mais cette conception ne s’oppose pas du tout à la proposition de constituante citoyenne.

 

Bien au contraire : si vous et moi ( et bien d’ autres car nous ne sommes pas les seuls à avoir cette conception ) sommes choisi pour débattre des futures institutions , nous mettrons ce sujet sur lz table.

 

D’ ailleurs c’est ce dont nous discutons dans les ateliers constituant.


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