maQiavel maQiavel 19 novembre 2014 18:05

Concernant la séparation entre la vie privée et la vie publique, que tu avais qualifiés plus haut de schizophrénique, j’ai trouvé une image qui correspond assez bien :

Posons l’existence de Monsieur X qui vient d’acheter un bus. Ce bus est sa propriété privée, il y fait ce qu’il veut, il le peut le tuner , le repeindre , il peut dormir dedans , danser dedans , manger dedans , y organiser des partouses et des prières , voir les deux en même temps si ça lui chante, personne ne peut le lui interdire tant qu’il n’enfreint aucune loi car c’est sa propriété privée.

Eh bien on peut assimiler cela à la vie privée, dont la protection est garantie par les libertés individuelles.

Ensuite, un jour, Monsieur X décide de prendre le transport en commun et monte dans un bus. Il en a le droit évidemment …MAIS … il a des devoirs, comme celui de payer son accès au bus , et celui de respecter les infrastructures du bus et les autres passagers. Là il n’est plus dans sa propriété privée, il n’a pas le droit par exemple de tager le bus, de poser ses pieds sur les meubles, de cracher par terre ou de pisser de dans et il serait absurde qu’il évoque sa liberté de le faire et d’accuser de despotisme ceux qui l’en empêcherait. Ce bus est celui de la collectivité (qui représente plus que l’addition des personnes qui prennent le bus), ceux qui le prennent sont égaux, à part le conducteur, qui a gagné le droit de le conduire mais ce qui implique de plus grands devoirs comme celui de conduire les passagers à destination, de respecter le code de la route, d’ assurer la sécurité de ses passagers et selon moi , celui de porter un uniforme réglementaire.

Monsieur X a beau clamé qu’il fait partie de la secte Raélienne, tout le monde s’en fout, dans ce bus, il est comme les autres, il s’assoit ou il y’a des places libres ou reste debout, sa religion Raélienne ne lui donne aucun passe droit par rapport aux autres et les Raéliens n’ont pas le droit de demander que des sièges réservé , quand ils entrent dans le bus , ce sont des usager du service publique comme les autres.. S’il n’est pas d’ accord avec le règlement d’ordre intérieur, il a le droit de descendre, personne ne l’oblige à monter et à y rester. Pareil pour le chauffer qui doit assumer ses devoirs, s’il n’est pas content, il a le droit de changer de métier.

Et bien ce bus représente la vie publique, les libertés publiques nous permettent d’y participer mais en échange, nous avons de devoirs à remplir et à en respecter l’ordre.

Si une personne n’est pas d’ accord avec cet ordre, elle a deux options :

-Le changer, en utilisant les dispositifs à sa disposition

-Ne pas faire de politique, cela est un droit.

Il y’a aussi la troisième option, entrer en dissidence en considérant cet ordre injuste et illégitime.

Autre chose concernant la discrimination : la discrimination est une donnée immédiate de la nature et de la vie sociale.

Discriminer signifie distinguer un élément par rapport à un autre, c’est un processus universel qui existe naturellement dans les sociétés humaines et qui doit exister. On ne peut pas imaginer une société sans discrimination, à moins d’une société uniforme de clones.

Donc il doit y avoir des discriminations. La question est de savoir lesquelles. J’aime beaucoup la définition de Justice que Gueguen utilise plus bas et qui est aristotélicienne : La justice ne donne pas forcément à chacun la même chose mais restitue à chacun son dû. 

Je ne dis pas que cette définition doit être prise comme un absolu, chacun a sa conception de la justice mais je dis que je l’aime bien, que je la fais mienne et qu’il serait , à mon avis judicieux pour la collectivité de la considérer.

A partir du moment où le du de chacun est différent, puisque nous sommes tous différents, les uns des autres, la notion de justice est par définition, chez les humains discriminante. La question est donc de savoir comment discriminer de façon juste.

Et bien, selon moi, une république bien ordonnée accorderait à tous les citoyens le droit d’exercer leurs libertés publiques (horizontalisation) mais donnerai des charges uniquement à ceux qui sont le plus à même d’en exercer les devoirs (verticalisation).

Par exemple : tout le monde a le droit de devenir président de la République, de député, de magistrat tiré au sort (horizontalisation) … à condition d’avoir suivis le cursus obligatoire pour remplir ces fonctions qui seront notés dans la constitution (verticalisation) et de vouloir en assumer les devoirs.

Et bien cette verticalisation (que l’on devrait étendre même à la notion de citoyen) est le principal rempart selon moi à l’ochlocratie.


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