maQiavel maQiavel 8 septembre 2014 17:42

@morphéus

notre vieux différent entre la conception du combat politique dans le (stricte) carde de la lutte pour le pouvoir (politikè) ou dans le cadre d’une gestion commune de la cité (politeia).

------> Pour gérer la commune de la cité, il prendre le pouvoir aux oligarques qui en ont le contrôle, d’ où la nécessité du combat politique. Il n’y a pas d’opposition entre les deux, mais une articulation dialectique.

-s’il faut adopter les moyens de l’ennemi politique - moyens qui font partie de la logique même qui sous-tends la conception sociétale de l’ennemi - alors nous jouons selon le cadre définit par l’ennemi

------> Le cadre n’est pas définit par l’ennemi, lui aussi l’a trouvé là, tout comme nous. Le cadre n’est pas conjoncturel mais structurel et est lié à la gestion des rapports de domination inhérent à ‘l existence de tous les Etats que l’on appelle la politique.

 La structure possède une organisation logique et implicite, un fondement objectif en deçà de la conscience et de la pensée générant certaines pratiques spontanée prédéterminant partiellement les actions des acteurs qui sont amenés à poser des actes en fonction des circonstances et des nécessités.

Comprenons nous bien : j’aimerai que les choses en soient autrement, mais je constate que ce n’est pas le cas.

" Mais la distance est si grande entre la façon dont on vit et celle dont on devrait vivre, que quiconque ferme les yeux sur ce qui est et ne veut voir que ce qui devrait être apprend plutôt à se perdre qu’à se conserver ».Le prince.

-Nous jouons selon les règles écrites par l’ennemi ET nous justifions celles-ci. 

------> Nous jouons selon les règles de la structure et justifions son existence. C’est vrai mais que peut-on faire d’autre ? Parce que le projet de constituante citoyenne ne remet pas en question l’existence de la structure en elle-même (comprendre le fétichisme du pouvoir et l’Etat, le fétichisme de la marchandise et le capitalisme), il veut redistribuer les forces en présences au sein de la structure en modifiant les rapports de puissance via la constitution, qui doit être le moyen pour les gouvernés de se défendre des gouvernants.

Aucun projet politique ne peut combattre la structure car elle existe par delà la politique …

-De plus, adopter ces méthodes (puisque la fin justifie les moyens) reviens à nous corrompre nous-mêmes... Alors que nous luttons contre ce système parce qu’il est corruption.

------> Je ne me sens pas plus pur que ceux qui gouvernent, nous sommes tous des agents soumis à la structure. Je ne sais pas ce que tu entends exactement par « se corrompre » mais s’il faut en passer par là pour que le combat politique aboutisse, alors soit !

Sinon, que faire ? Essayer de combattre la structure elle-même en essayant d’en sortir ? Pourquoi pas, mais on est plus là dans les questions collectives de constitution, mais dans celle individuelle de révolution personnelle !

Pour moi, ce n’est pas fondamentalement un combat moral mais politique, et la morale a un intérêt instrumental dans ce combat, si elle est utile tant mieux, si elle devient un inconvénient, alors, il faut savoir s’en affranchir.

-Quand la fin justifie les moyens, le juste perd TOUJOURS

------> Alors pour gagner, il ne faut pas avoir sa perception de la justice chevillé à l’os. Ou alors on renonce au combat politique et on fait autre chose.

Et je le répète, moi je ne vois pas les choses en terme de justice ou d’injustice, chacun défend ses intérêts, ce qui est la logique même de la structure. Et ce projet de constitution est le meilleur moyen pour les gouvernés de défendre les leurs, pas de juste ou d’injuste, de Bien ou de Mal, juste des intérêts et des rapports de force.

Désolé d’être si catégorique, morphéus, mais je pense qu’il est temps d’insister sur cette perception des choses, qui n’est pas à opposer fondamentalement aux vôtres, , mais qui les complètent !  


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