ffi 2 juin 2014 03:04

Après quelques réflexions sur ce sujet, je crois être en mesure d’affirmer que ce qui a décidé du devenir des sociétés du Nouveau-monde, ce sont les tous premiers actes d’implantation. Un peu comme la graine qui produit l’arbre selon son essence propre, la forme des premiers établissements fut prolongées pour former certaines sociétés.
 
De ce point de vue, l’histoire en Amérique du Nord est radicalement différente de l’histoire aux Antilles et en Amérique du Sud.
 
À l’époque, l’esclavage avait déjà disparu de toute l’Europe, excepté dans les zones au contact des empires musulmans. À Séville au Sud de l’Espagne, dans les empires maritimes méditerranéens de Venise et de Gênes, survivaient les marchands d’esclaves qui en faisait trafic vers le Sud et l’Orient de la méditerranée, le coeur de l’Europe n’offrant aucun débouché.
 
Or, Colomb était Génois. Manifestement, l’esclavage ne le dérangeait pas. Dès le retour de son second voyage, il revint avec des indiens pleins les cales pour les revendre comme esclaves. Cela choqua le Roi d’Espagne qui escomptait faire des indiens des sujets loyaux et libres.
 
À son troisième voyage, Christophe Colomb décida de faire un détour par le Cap-Vert. C’est un bien étrange détour. Qu’était-il allé chercher dans cette île sans eau ? J’ai l’intuition, mais non la preuve, que Christophe Colomb est allé chercher dès ce troisième voyage des esclaves africains. J’imagine qu’il avait fixé rendez-vous à quelque trafiquant au Cap-Vert pour y prendre discrètement sa cargaison d’esclave à bord.
 
Ainsi, dès l’origine, aux Antilles et en Amérique du Sud, fut fondée une société résolument esclavagiste. Celle-ci s’étendit dans toute la zone au contact : Virginie, Caroline, puis en Louisiane lorsque les planteurs de Saint-Domingue s’y établirent.
 
En revanche, la fondation des sociétés en Amérique du Nord fut radicalement différente. Au Québec, il n’y eut pas d’esclavage, les indiens furent considérés comme des sujets à part entière ; Autant que je sache, il n’y eu pas de déportation d’esclaves africains vers le Québec.

 

Je dirais donc que la forme de ces sociétés nouvelles vint de la mentalité des premiers colons. Le sous-nombre fut géré diversement : l’importation d’esclaves d’Afrique au Sud, des relations commerciales au Nord. Mais, en vérité, je doute que le sous-nombre ait eu tellement d’importance du fait de la supériorité des armes des colons.

 

Les explorateurs Vénitiens et Génois, accoutumés au trafic d’esclave vers l’orient, ont assez naturellement vu les nouvelles terres de l’ouest comme une manière de faire croître ce marché. Les explorateurs français y ont plutôt vu une manière d’étendre la parole du Christ. La papauté avait clairement condamné l’esclavage.

 

Avec le protestantisme, ces réseaux Génois et Vénitiens se sont implantés en Europe du Nord, GB et Hollande, lieux plus pratiques pour accéder au marché (moins de pirates maures), et ces pays sont rapidement devenus la plaque tournante du trafic. On peut voir ces trafiquants Vénitiens et Génois relocalisés en Hollande et à Londres comme les initiateurs du capitalisme cosmopolite moderne. Les Antilles concentrent la majeure partie des paradis fiscaux du monde.


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