"La société de consommation désigne un ordre social et économique fondé sur la création et la stimulation systématiques d’un désir d’acheter des biens de consommation et des services dans des quantités toujours plus importantes." Cette définition je la trouve bonne, car cela illustre bien que notre acception d’une société de consommation n’est pas une société où effectivement l’on consomme ce qu’on désire, mais où on crée un désir infini de consommation. En ce sens, la société de consommation en tant que telle n’existe pas, et pourtant on n’arrête pas de s’y référer. C’est qu’il faut abattre un autre mythe, celui selon lequel nous vivons dans une société d’abondance. Sahlins a parfaitement montré que l’on vit, en dépit d’avancées matérielles totalement incroyables, dans une société de privation. Jamais le sentiment de privation n’a été aussi fort, jamais, comme l’illustre cette vidéo, les gens n’ont été aussi frustrés. Le but premier d’une machine de production est de satisfaire les besoins et désirs des membres de la société qui l’élabore. Deux voies sont disponibles : la première est de désirer peu, la deuxième est de produire énormément. Bien sûr, dans un état de forces productives avancées, l’opération d’une combinaison des voies semble l’idéal. Mais bien sûr, l’homme capitaliste tordu de l’esprit choisi une troisième voie, éliminant toute philosophie de son encéphale. Créer du désir pour vendre des produits. Comment produire plus que l’infini désir ? Où est la rationalité d’un tel mode de production ? Il ne peut y en avoir, simplement parce que l’économie a été séparée du reste de la société, elle ne sert plus l’homme, mais c’est l’homme qui la sert. Pourquoi une progression technologique augmente au cours de l’histoire les heures de travail de la masse ? Parce que nous sommes contraints par une minorité. Cette minorité protège ses intérêts à travers l’Etat.
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