medialter medialter 21 novembre 2013 16:59

Autant l’analyse de Chouard est bonne - la constitution est écrite par et pour les élites, autant la conclusion relève de l’utopie. La société dont il parle qui pratiquait le tirage au sort n’a duré que 2 siècles, ce qui est que dalle. Elle fut écrasée par une guerriocratie. Si on devait mesurer le système politique à sa durée de vie dans l’histoire, il faudrait lui préférer Spartes, qui a duré 5 siècles, ou encore la théocratie brahmanique, qui a duré un millénaire. On voit qu’avec un tel critère on arrive à des délires, il faut donc d’abord s’entendre sur le choix du critère : Quelle société veut-on ? On ne peut pas faire l’économie de ce débat préliminaire.

Ensuite, même s’il est vrai que le premier tirage au sort d’un groupe de glandus quelconques, même composé de tocards de banlieues, gouvernerait bien mieux que n’importe quel clown élu par le suffrage universel, on est loin d’être assurés que les décisions prises ne seraient pas à peine moins court-termistes que ce qu’on a l’habitude de voir, et qu’il n’y aurait pas une cruciale absence de vision à long terme. Car je suis désolé, mais dans le domaine de la recherche, par exemple, je vois mal une ménagère doublé d’un technicien de surface aptes à posséder une vision stratégique. Ne parlons même pas du domaine militaire.

Enfin, rappelons l’essentiel : les élites ne gouvernent pas mal : ils gouvernent pour eux, et ça ils le font très bien. Même si le gladio n’existe plus, il a probablement son équivalent dans chaque pays, et sait parfaitement faire place nette quand des gêneurs comme Coluche ou Grossouvre viennent faire de l’ombre. Un peu de réalisme, les mecs, acceptez que vous êtes aux gnoufs depuis des lustres, et que les gugus de l’étage supérieur ont eu des siècles pour parfaire les verrouillages. C’est bien beau de gesticuler pour un monde meilleur, mais vos imbéciles de parents soixantehuitards qui pensaient refaire le monde ont en réalité jouer le jeu de leurs maîtres, et vous êtes entrain de faire pareil : toute velléité contestataire est une aubaine pour la matrice. Elle l’alimente au lieu de la fissurer.


Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe