Éric Guéguen Éric Guéguen 10 décembre 2012 14:15

@ Machiavel :
-----------------
Si justement, il y a quelque chose de fondamentalement différent.
Autrefois une chape de plomb pesait sur la participation au pouvoir, de sorte que la petite parenthèse démocratique athénienne avait permis à l’activité politique d’émerger comme l’acmé de la liberté, comme une discipline honorée entre toutes et entretenue jalousement. Et l’existence d’esclaves au sein de la cité contribuait à renforcer son aura par la distinction qu’elle signifiait entre citoyens libres et catégories assujetties.
La modernité voit émerger les masses sur le devant de la scène, puis leur confère, de manière égale, une parcelle de pouvoir comme l’instrument de leur confort. Plus aucune noblesse là-dedans, au contraire, un utilitarisme complet de l’activité politique devait en résulter.
Aujourd’hui, la liberté des modernes ne se conçoit plus dans l’acmé politique, mais la satisfaction de plaisirs privés. La politique, comme les flics, moins on en voit, mieux on se porte. La tyrannie se trouve écartée par l’épouvantail du bulletin de vote, ce qui est typique de l’empire du moindre mal que vous saluez. Mais en définitive, une nouvelle chape de plomb pèse sur la participation au pouvoir. Il ne s’agit plus de réserver le pouvoir à une poignée, mais de dissoudre celui-ci dans l’indifférence générale.
En cela, la modernité a des comptes à rendre et ne peut se défiler, se défausser au préjudice de l’humanité.


Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe