papone papone 8 décembre 2012 01:35

Quelque part la volonté de posséder des marchandises n’est que la forme apparente de désirs plus profonds tels que dominer, susciter l’admiration, voir ses qualités reconnues, éventuellement séduire une femme puis se reproduire smiley etc.
Sachant cela, les penseurs du marketing (formule au gout étrange) qui ont une longueur d’avance, viennent se positionner au bon endroit pour détourner l’énergie de ces désirs vers l’acte d’achat. Ce procédé est d’ailleurs devenu indispensable à la survie du consumérisme et du système de production associé, le capitalisme. C’est ce qu’analyse Stiegler en utilisant plutôt les concepts de la psychanalyse, il parle par exemple d’énergie libidinale et non de conatus mais les théories sont parfaitement compatibles dans leurs aboutissements.
.
Maintenant, Lordon va encore plus loin en décrivant une tentation totalitaire du capitalisme qui cherche à accorder les désirs des employés sur ceux des dirigeants. Le désir ne doit plus seulement servir à écouler la marchandise, il doit également se mettre tout entier au service de la production. Avec la carotte (en mode "entreprise cool") et le bâton (menace de licenciement constamment présente) on pourrait arriver à faire marcher tout ce petit monde ravi et main dans la main vers... le meilleur des mondes (il ne manque que le Soma).
.
En voyant cet entretien on se dit que, vu sous cet angle, un crash économique peut être salutaire sil nous permet d’échapper à ça !


Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe