Walid Haïdar 16 février 2012 15:44

Tu ne comprends pas Machiavel, parce que tu ne veux pas comprendre.


D’abord, tu te trompe encore une fois quand tu dis que progressiste et réactionnaire sont deux catégories "inventées par le capitalisme". C’est TOTALEMENT FAUX. Il y a des progressistes et des réactionnaires depuis l’aube de la civilisation.

Ensuite il n’y a pas juste le peuple et les oligarques, et ce que tu appel bêtement "populisme" est un terme, lui, qui a bien été inventé à l’époque moderne, et qui peut être employé de 1000 façons différentes. Lorsqu’on a accusé Mélenchon de populisme il a dit : si le populisme c’est de défendre le peuple contre l’oligarchie, je veux bien être populiste. Mais ce terme n’est qu’un outil rhétorique, certainement pas une filiation intellectuelle. Le peuple a pendant toute l’histoire été tiraillé entre ses propres transformations, ses divisions et son exploitation par le haut. Il n’y a pas juste "le peuple". Au XVIIIème siècle, la bourgeoisie n’avait pas les mêmes intérêts que les paysans, ni que la noblesse ou le clergé. Or la bourgeoisie n’était pas l’oligarchie, donc il n’y a pas juste "le peuple". Il y a des groupes d’intérêts, dont certains ont l’avantage d’avoir pris conscience de leur intérêt commun de classe (par exemple, la bourgeoisie constituée en France au XVIIIème siècle), et d’autres pas (par exemple les chômeurs et travailleurs productifs aujourd’hui en France). Tout l’enjeu pour que les masses se libèrent, c’est qu’elles prennent conscience de leur intérêt commun de classe CONTRE l’intérêt commun constitué de l’oligarchie, qui organise la division, et du reste des privilégiés qui consciemment ou non luttent POUR la conservation du système et de leurs privilèges induits par lui. Non, il n’y a pas juste "le peuple" où tout le monde est copains, et l’oligarchie des méchants. Il y a des conditions matérielles concrètes et durables qui forgent des configurations psychologiques, idéologiques, et des patern comportementaux qui constituent le rapport de force, qui pour être remporté par les masses, doit d’abord être conçu, et induire chez elles une conscience de classe et une organisation de classe. Il n’y a pas, et il n’y a jamais eu dans l’Histoire, de politique de libération des masses conçues par des groupes d’intérêts opposés aux masses. Les commerciaux et publicitaires n’ont PAS intérêt aux changements auxquels ont intérêts nos enfants, ils n’ont PAS intérêt à ce que les gens se focalisent sur leurs besoins réels plutôt que sur leurs besoins factices, ils n’ont PAS intérêt à ce que le commerce diminue pour que l’activité humaine soit moins tournée vers le mercantile, etc. Il y a des divergences d’intérêt au sein de ce que vous appelez "le peuple", et il doit donc y avoir des luttes pour que les inconciliables trouvent un nouvel équilibre. Comme la domination actuelle ne me convient pas, je lutte contre pour changer la société, et j’appelle cela le progrès, quel que soit l’avis de ceux qui n’ayant pas intéret à ces changements, ne manqueront pas de ne pas être d’accord. Il n’y a pas d’argument pour convaincre un type qui a un intérêt contraire à l’idée que tu lui soumet : ça n’existe pas.

Deuxièmement, tu peux affirmer autant que tu veux que l’homosexualité est strictement d’ordre sexuel, c’est faux, et hors sujet. Le sujet ce sont les homosexuels. Les homosexuels c’est une réalité que tu ne peux pas disséquer en séparant la partie sexuelle du reste. C’est ce que j’essaie de t’expliquer depuis tout à l’heure : cette problématique a besoin de volume, et pas d’être réduite à une partie, ce qui la mutile, et empêche toute progression de la compréhension du phénomène.

Il y a cause et conséquence : si la psyché collective ne fit que tolérer une homosexualité discrète, elle forme systématiquement des milieux, des communautés à part, et l’homophobie perdure, la distance et le manque de communication s’entretient voire s’aggrave. C’est pourquoi le progrès, ça consiste à, à force de mieux comprendre a nature humaine, en l’occurrence le fait que l’homosexualité est normale et non malsaine, la considérer pour ce qu’elle est : normale. Tant que ensemble de personnes ressent l’idée d’anomalie qui lui est reflétée, une partie d’entre elle se referme pour se protéger : cela ne fait pas progresser la cohésion sociale, le dialogue, la connaissance, la douceur de la vie, le progrès de la vie des humains. Il faut juste accepter la nature telle qu’elle est. De même, il fut un temps en Egypte où les roux étaient considérés si mal qu’on les tuait souvent à la naissance, puis à force de dissiper cette croyance infondée, on les a tolérés, mais ils cachaient leur rousseur puisque cela les desservait vis à vis de la masse, puis on les a accepté comme quelque chose de normal, et aujourd’hui les roux ne se cachent plus, parce qu’on a compris à quel point il n’y avait aucune raison qu’il en soit autrement.

Aujourd’hui on est dans la phase de tolérance pour les homos, pas encore dans l’acceptation complète de la compréhension qui se dégage de plus en plus clairement, concernant l’homosexualité. De même les transexuels, je l’espère dans quelques années seront acceptés pour ce qu’ils sont vraiment, sans subir de discrimination ou de tolérance toute relative, et il n’y aura plus de communauté trans, juste des trans, comme des roux, des homos ou des petits hommes verts, pourquoi pas, parmi des hommes avec des boutons, des hommes qui se baladent avec des chiens, d’autre avec des chaussures bleus etc.

L’homosexualité n’est pas plus privée que de tenir un chien en laisse, et l’aspect sexuel de cette réalité ne peut pas en être séparé comme on coupe une part de gâteau, sinon on ne comprend rien au phénomène dans son ensemble.

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