"Feux rouges. En milieu de semaine dernière, Tarek El Aissami, le ministre de l’Intérieur, s’est pourtant décidé à sortir du silence, annonçant que 14 000 homicides comme ceux de Robert et Edgar avaient été décomptés en 2010, un taux de 48 morts violentes pour 100 000 habitants. Plus de trois fois le nombre de civils tués en Irak la même année…

« C’est un taux élevé si on compare avec le reste de l’Amérique du Sud », a prudemment admis le ministre. Un euphémisme alors que le Venezuela remporte haut la main, devant la Colombie, le titre de pays le plus violent du sous-continent. L’Observatoire vénézuélien de la violence (OVV), qui s’était chargé de publier ses propres statistiques pour combler le silence gouvernemental, a salué l’annonce. « C’est une très bonne chose que l’Etat ait reconnu que les homicides ont triplé en douze ans de pouvoir de Chavez », se félicite Roberto Briceño, sociologue et directeur de l’OVV.

Mais l’ONG conteste les chiffres gouvernementaux et avance les siens : 17 000 morts violentes l’an dernier. La différence viendrait, selon elle, de l’estimation faite par les autorités à partir de 9 régions seulement sur 24. La bataille de chiffres importe peu aux Caracassiens qui assimilent chaque année de nouveaux réflexes antiagression, en fermant les fenêtres de leur voiture dans les bouchons ou en grillant les feux rouges la nuit pour échapper à une attaque. Les armes de poing sont par ailleurs souvent présentes dans les boîtes à gants."

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"Déjà thème central des dernières élections municipales, l’insécurité promet à nouveau d’être au cœur des débats de la campagne électorale pour la présidentielle de 2012. Revigorés par leur retour au Parlement en janvier après cinq ans d’absence due à leur boycott du scrutin de 2006, les antichavistes sont déjà passés à l’offensive. Le parti libéral D’abord la justice avance à son tour un nouveau pourcentage, celui des crimes impunis, qui s’envolerait à 92% des affaires. "

http://www.liberation.fr/monde/01012320224-venezuela-la-violence-en-exces-libre