
Ce vide que Lagasnerie croit avoir détecté n’est jamais que le fruit d’une vision ultra-individualiste de la politique à l’origine de laquelle on trouvera un individu qui doit sans doute rencontrer quelques difficultés lorsqu’il est question de créer des liens avec ses semblables.
Théorie autistique que celle de Lagasnerie ?
Cet ultra-individualisme qui est le sien n’est jamais que l’équivalent de l’ultralibéralisme en économie ; ce fameux mensonge théorique ; celui de cette "main invisible" et de l’auto-régulation de la production et des profits qu’on appelle le Marché.
Rappelons à notre auteur que nous ne sommes pas des agents libres qui ne doivent rien à personne et à qui l’on ne devrait rien : ni amour, ni solidarité, ni responsabilité, ni considération ; l’être humain livré à lui même dépérit avant de mourir psychologiquement défait.
Et si Lagasnerie ne connaît pas ni ne reconnaît le Peuple, qu’il demande donc à la Bourgeoisie de nos centre-villes ! Cette bourgeoisie sait qui il est ce Peuple et où elle ne souhaite jamais le trouver ; et puis aussi, qu’il s’adresse à la Commission européenne qui ne sait plus comment nous imposer des directives censées faire de nous tous un Peuple européen alors que les Allemands ne veulent pas entendre parler des pays du Sud de l’E.U et les Anglais des Allemands... etc...
Lagasnerie, habité par une vision très émotionnelle et juvénile de la politique, semble oublier que le corps électoral ne souhaite ni la lutte ni la violence ; il trouve son apaisement après une exaltation toute relative ( celle d’une campagne électorale), dans le compromis et une résignation lucide, pragmatique qui a des avantages.
La rupture a lieu, la vraie rupture, lorsque plus personne n’y trouve son compte dans cette résignation garante de la paix civile.
Aussi, on peut craindre que Lagasnerie - essayiste manifestement dépressif ( à la Althusser ? ) ne nous fasse perdre notre temps d’autant plus que cet auteur semble aussi ignorer ce qui suit : si la politique et le discours qui est rattaché relève du mythe, il n’y a pas, conceptuellement et symboliquement parlant, plus plein, plus rempli jusqu’à déborder, qu’un mythe.
Côté "lacunes", ça fait beaucoup quand même !
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