Régnier Pierre (---.---.26.30) 23 mars 2016 16:49

Pierre Régnier :

 

Ce qu’il y a de bien, de réconfortant, de très rare, dans une vidéo de Michel Onfray - à fortiori quand il est face à Bourdin qui pose de bonnes questions - c’est qu’on voit un penseur dans une totale spontanéité, une totale sincérité, qui ne cherche jamais, si peu que ce soit, "ce qu’il faudrait répondre pour être médiatiquement correct", pour que "ça passe bien" et que le télespectateur "soit séduit". S’il l’est, séduit, celui qui regarde et qui écoute, c’est par cette étonnante possession de son sujet qui rend totalement inutile toute espèce de calcul, de dissimulation, a fortiori de mensonge...

 

Dans le propos lui-même - les convictions elles-mêmes, donc - de Michel Onfray, ce qui me paraît erroné, très illusoire, c’est la croyance en une possible compatibilité de l’islam avec la République, qui conduit l’athée convaincu à vouloir composer avec une religion dont la première certitude, le premier devoir est qu’il ne faudra jamais, en aucun cas, composer avec ce que l’on nommera plus tard la laïcité.

 

On voyait déjà clairement cette illusion dans le Traité d’athéologie, principale faiblesse de l’ouvrage : impossibilité, semble-t-il, pour un athée (a fortiori s’il est anarchiste au meilleur sens du terme)  de concevoir la réalité de la croyance religieuse, de la ferveur, de l’exaltation, de l’aveuglement, du fanatisme (fut-il pacifique), du dogmatisme... ce qui rend absolument impossible l’incorporation d’une démarche rationnelle au sein de cette croyance.

 

On ne pourra amener les musulmans à se rendre "compatibles avec la République" sans passer par leur acceptation, puis leur décision de désacraliser les textes criminogènes que leur prophète et les rédacteurs du Coran ont sacralisés dès l’origine de leur religion.

  


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