
@Qaspard
- je ne pense pas que cela doit nous conduire à nier l’abjection que nous inspirent des actes diaboliques et inhumains
------> Ce que je dis, c’est que c’est aussi un point de vue que de considérer que des actes sont diaboliques et inhumains.
Peut être ce point de vue est une vérité absolue, peut être pas. D’ ailleurs pour ces hommes dont nous parlons, le fait de coucher en dehors du mariage est aussi diabolique et inhumain et peut être ont-ils raison dans l’absolu, peut être pas, peut être même que cet absolu n’ existe pas.
Nietzche écrivait qu’il n’y a pas de phénomènes moraux mais une explication morale des phénomènes.
Moi je dis simplement qu’il y’ a des phénomènes sociaux et je constate que les uns disent qu’ils sont diaboliques et inhumains et que d’autres ont des points de vue différents.
Lorsque j’ ai lu ce passage de ainsi parlait Zarathoustra , le personnage de l’ Hermite fait le même constat :
Zarathoustra a vu beaucoup de contrées et beaucoup de peuples : c’est ainsi qu’il a découvert le bien et le mal de beaucoup de peuples. Aucun peuple ne pourrait vivre sans évaluer les valeurs ; mais s’il veut se conserver, il ne doit pas évaluer comme évalue son voisin. Beaucoup de choses qu’un peuple appelait bonnes, pour un autre peuple étaient honteuses et méprisables : voilà ce que j’ai découvert. Ici beaucoup de choses étaient appelées mauvaises et là-bas elles étaient revêtues du manteau de pourpre des honneurs. Jamais un voisin n’a compris l’autre voisin : son âme s’est toujours étonnée de la folie et de la méchanceté de son voisin.
Et il conclut (conclusion vers la quelle je ne m’avance pas mais ce point de vue est intéressant) : « En vérité, les hommes se donnèrent eux-mêmes leur bien et leur mal. En vérité, ils ne les prirent point, ils ne les trouvèrent point, ils ne les écoutèrent point comme une voix descendue du ciel. C’est l’homme qui mit des valeurs dans les choses, afin de se conserver, — c’est lui qui créa le sens des choses, un sens humain ! C’est pourquoi il s’appelle « homme », c’est-à-dire, celui qui évalue. Ce furent toujours des fervents et des créateurs qui créèrent le bien et le mal. Le feu de l’amour et le feu de la colère l’allument au nom de toutes les vertus. Zarathoustra vit beaucoup de pays et beaucoup de peuples. Il n’a pas trouvé de plus grande puissance sur la terre que l’œuvre des fervents : « bien » et « mal », voilà le nom de cette puissance ».
-MaQ, je pense que ce livre pourrait beaucoup vous intéresser :http://booknode.com/castaneda___la_...
------> Merci Qaspard, je l’ai déjà dans une fiche de programmation de lecture depuis quelque temps. Je vous avais expliqué que ma perception de la voie du guerrier est très proche de celle du Hagakure, un des classique littéraire du Bushido.
J’ai écrit quelques articles sur cette thématique :
http://www.agoravox.fr/culture-loisirs/culture/article/soko-yamaga-le-guerrier-philosophe-159389
http://www.agoravox.tv/culture-loisirs/culture/article/la-voie-du-samourai-44488
J’aime beaucoup la hardiesse du chapitre de la guerre et des guerriers dans ainsi parlait Zarathoustra, qui peut être interprété de plusieurs façons certes mais même pris littéralement (ce que les Nazis ont fait), je trouve cela sublime :
« Mes frères en la guerre ! Je n’ignore pas la haine et l’envie de votre cœur. Vous n’êtes pas assez grands pour ne pas connaître la haine et l’envie. Soyez donc assez grands pour ne pas en avoir honte !
Je vois beaucoup de soldats : puissé-je voir beaucoup de guerriers ! Vous devez être de ceux dont l’œil cherche toujours un ennemi — votre ennemi. Et chez quelques-uns d’entre vous il y a de la haine à première vue. Vous devez chercher votre ennemi et faire votre guerre, une guerre pour vos pensées !
Vous devez aimer la paix comme un moyen de guerres nouvelles. Et la courte paix plus que la longue. Je ne vous conseille pas le travail, mais la lutte. Je ne vous conseille pas la paix, mais la victoire. Que votre travail soit une lutte, que votre paix soit une victoire ! Vous dites que c’est la bonne cause qui sanctifie même la guerre ? Je vous dis : c’est la bonne guerre qui sanctifie toute cause.
La guerre et le courage ont fait plus de grandes choses que l’amour du prochain. Ce n’est pas votre pitié, mais votre bravoure qui sauva jusqu’à présent les victimes.
Qu’est-ce qui est bien ? demandez-vous. Être brave, voilà qui est bien.
On vous appelle sans-cœur : mais votre cœur est vrai et j’aime la pudeur de votre cordialité. Vous êtes laids ? Eh bien, mes frères ! Enveloppez-vous du sublime, le manteau de la laideur !
Vous ne devez avoir d’ennemis que pour les haïr et non pour les mépriser. Vous devez être fiers de votre ennemi, alors les succès de votre ennemi seront aussi vos succès. Ainsi vivez votre vie d’obéissance et de guerre ! Qu’importe la vie longue ! Quel guerrier veut être ménagé !
Je ne vous ménage point, je vous aime du fond du cœur, mes frères en la guerre ! »
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