Frida Frida 24 janvier 2015 19:17


Le mot combat et guerrier sont chargés de subjectivité.....
je donne un exemple concret et actuel.
Prenons le mot "jihad", un mot arabe.
Et bien, ce mot si l’on le traduit, cela donne"lutte" ou « effort ».
Ce mot n’a pas été inventé par l’islam ou le coran, puisque la langue arabe existait avant....
ce mot qui a été utilisé par les leaders musulmans pour la conquête l’ont pratiquement limité à la conquête, à la guerre sainte...au point que son étymologie soit gommée du langage courant même académique et littéraire, il a fallu l’irruption du djihadisme, pour que des musulmans soucieux de leur image redécouvre son étymologie, s’en saisissent tentant d’atténuer le poids de ce mot et à dissocier des versets et des hadiths appelant et exhortant au jihad des pratiquent des djihadistes ( ce que je considère une illusion et une perte de temps), cette utilisation du mot connoté religieusement a laissé à travers les siècles une seule définition dans l’esprit du musulman, celle du djihadisme que l’on connaît avec ces mouvances terroristes...le djihad c’est prendre les armes ...
Mais à la base, la lutte est de toutes les instances dans la vie des hommes, notamment dans le désert (ou un milieux hostile), lutter pour trouver son chemin, lutter pour trouver des points d’eau, lutter pour apprendre, lutter pour élever des enfants, lutter pour écrire une oeuvre, lutter pour devenir un grand poète, lutter pour sa vie en la défendant etc
réduire la lutte et la guerre à la seule confrontation violente entre deux hommes ou deux armés ou deux groupes, c’est avoir l’esprit étriqué à tel point...
la lutte, la guerre et le combat, ce n’est pas seulement une constatation (la constatation n’est jamais dénuée de subjectivité, la même chose n’est jamais regardée de la même façon, un arbre par exemple ne sera pas regardé de la même façon par un peintre, un poète, un botaniste ou bûcheron, ou un forestier...) ce sont aussi des subjectivités qui émanent de l’être.

Prenant l’arbre, le bûcheron voudra l’abattre, le poète le célébrer dans poème, le peintre le dessiner et le peindre, le botanique l’étudier etc... mais l’arbre reste l’arbre malgré la diversité des approches.



Donc refuser au criminel le qualificatif de criminel et lui donner le qualificatif de guerrier n’avance pas le schmilblick.

La différence avec les Etats c’est que des crimes abominables ne sont jamais mis sur le devant de la scène ni glorifiés, ce sont des actes camouflés et maquillés, personne en se vante de tuer des innocents au nom de sa religion ou sa logique ou sa stratégie, généralement il y a toujours de la triche, et des prétextes afin de justifier l’injustifiable, c’est ce qui différencie l’EI des pires crimes et le terrorisme d’Etat, l’EI fait du crime un culte.

La victime reste victime et la dévastation de la Syrie et de l’Irak ne sera pas réparée par le qualificatif de « guerrier ».

Pour l’instant, et à court terme, les actions des djihadistes n’ont aucune utilité ni pour les populations locales ni pour la réputations des musulmans, c’est un fait et ce n’est pas un jugement moral, les musulmans sont gênés et ne savent plus comment gérer cette histoire du khalifat et de EI...

vouloir présenter des criminels et des mercenaires en héros guerriers méritant le respect est une idéologie (sublimant le physique et la violence) qui doit s’assumer en tant que telle, et ne pas se cacher derrière une prétendue observation ou constatation objective...il y a ceux qui aiment regarder des combats de box ou de catch, et d’autres préfèrent l’escrime, d’autres ont un faible pour la natation, ou l’équitation, le championnat du monde d’échec etc.... des luttes et des combats pour une raison ou pour une autre), et d’autres ont une fascination pour les meurtriers, et des petites frappes qui se hissent opportunément à la tête d’une équipe de frappadingues …

l’erreur est de prendre une évolution dynamique qui passe par plusieurs phases en un tout, prendre une phase chaotique de crimes et d’abjection et la draper de l’aura guerrière que font les chroniqueurs a posteriori bien au chaud dans leur cabinet et devant leur encrier pour asseoir la légitimité et donner un fondement explicatif qui ne doit pas heurter la morale...

et on ne peut pas demander à la victime de se mettre dans la tête de son bourreau pour comprendre son subjectivité et ainsi relativiser son crime....comme on ne peut pas demander à n’importe qui de se mettre dans la tête d’un criminel pour ne pas le juger moralement même s’il n’en est pas une victime directe...

il y a une répugnance morale naturelle devant la mort en général mais alors la mort donnée volontairement à son prochain ! ou de faire souffrir,

pour les pratiquer à grande échelle il faut un endoctrinement bien spécial ou être naturellement attiré par le sang et la souffrance des hommes...


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