Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 23 novembre 2014 17:13

Lorsqu’on prétend faire une étude sérieuse sur l’hostilité d’une population à l’encontre des pratiquants d’un culte, la première des précautions consiste à utiliser les bons concepts et par conséquent les bons mots pour la désigner. 


On ne peut pas à ce niveau se contenter d’un vocabulaire erroné même s’il est passé dans le langage courant. Ce que fait malheureusement ce monsieur. 

Le terme "antisémitisme" ne doit pas être employé à la place d’anti-judaïsme (ou de judéophobie). Il existe effectivement un antisémitisme, mais il s’agit d’une hostilité à l’encontre des populations présentant les caractéristiques des peuples sémites (pour simplifier, le type "arabe"). D’une part les personnes se réclamant du judaïsme ne sont pas toutes sémites et surtout de nombreux sémites ne sont pas juifs (mais musulmans, catholiques, bouddhistes, agnostiques, etc.) On peut même se dire de confession juive et ressentir un dégoût pour les gens qui présentent un type sémite (comme on peut très bien être un adepte de l’hindouisme aux yeux bleus et détester le type indo-pakistanais pour divers motifs racistes).

Il faut être adepte des théories raciales totalitaires (historiquement allemandes ou israéliennes) pour confondre le judaïsme avec une "race" (race dégénérée ou race élue, deux faces de la même fausse monnaie). 

Croire que le judaïsme est une race ou une nation, voilà le principal préjugé à combattre, source de confusion et de discorde. Mélangez ces trois concepts et vous obtenez mensonge, haine et mort. Distinguer religion, nation et race, telle est la première condition à remplir pour commencer à comprendre de quoi on parle (et pouvoir en parler sans violence). 

Le judaïsme est une culture fondée sur un ensemble de croyances religieuses irrationnelles et plus ou moins folkloriques dans leur formes populaires (comme la croyance touchante dans sa naïveté selon laquelle la judéité se transmettrait par la mère). Dans sa forme profonde, c’est une spiritualité qui repose sur le sentiment d’un appel à être le témoin d’une alliance avec le divin qui peut prendre des aspects philosophiques discursifs ou relevant de l’extase mystique, avec bien entendu des caractéristiques qui lui sont propres. 

Sortir de la confusion et des enfumages de l’inculture médiatique, exercer son sens critique, voilà qui nous préservera assez bien des idées préconçues ! Cependant, toute culture religieuse induit un certain rapport à l’existence, aux autres hommes, aux enfants, à la famille, à la nature, au travail, etc. Il doit être possible de le constater et de critiquer chaque religion dans les effets qu’elle produit socialement, écologiquement et politiquement.


 
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