
Attali est un cas complexe. Il serait très difficile de le définir avec précision.
Sur le plan idéologique, il s’inscrit dans la mouvance mondialiste d’économie de marché, soit les pleins pouvoirs à la banque. C’est le trait le plus marquant chez lui. En revanche, sur le plan de la domination politique dans ce grand ensemble, si l’on exclut les élucubrations sur Jérusalem capitale de l’univers, il se démarque clairement de l’atlantisme dominant, ne serait-ce qu’en appelant à la modération et en jugeant réellement dangereuse l’interventionnisme forcené en Ukraine.
C’est un petit utopiste qui n’a pas le sens des rapports de force actuels. Aussi, il lui arrive, dans son prisme mondialiste et ultra-libéral qui à avoir avec la pathologie, de déformer des auteurs classiques et des événements pour que cela colle parfaitement à sa vision du monde (Marx, Aristote) même s’il peut, à la marge, avoir des moments de lucidité. Sa réflexion historique sur la domination et le développement économique des états est passionnante (Venise, le futur dans le pacifique, car l’avenir de la paix mondiale se joue sûrement là-bas, surtout en mer de chine).
Attali est à aborder avec modération et recul. Sur ce dossier, il fait preuve d’un irréalisme trompeur. Poutine a manoeuvré jusqu’à présent avec brio. Je vois les points de friction ailleurs ; peut-être ai-je tort, l’avenir nous le dira. Il a déjà eu à faire à des crises de grandes ampleurs. L’annexion éclair de la Crimée ainsi que sa volonté de ne pas retomber dans le piège afghan ont sérieusement ébranlé les certitudes américaines.
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