
R / Ca par contre il faut m’expliquer, bien sur sans amalgamer Marx au gens qui se revendiquent de lui, je suis curieux de savoir comment vous en arrivez à cette conclusion !"
---> Je comprends très bien que cette affirmation, de prime abord, puisse surprendre et moi-même, j’ai mis du temps avant de la comprendre. Mais après avoir lu Tocqueville, j’avoue que j’ai trouvé tout ça finalement assez logique.
Puisque vous-même avez lu Tocqueville, vous avez constaté qu’il associait l’individualisme à la démocratie et à l’égalité. Il faut bien avoir à l’esprit que l’individualisme demeure indissolublement lié à l’égalité.
Ainsi, Tocqueville définit l’individualisme comme suit :
"L’individualisme est un sentiment réfléchi et paisible qui dispose chaque citoyen à s’isoler de la masse de ses semblables et à se retirer à l’écart avec sa famille et ses amis ; de telle sorte que, après s’être ainsi créé une petite société à son usage, il abandonne volontiers la grande société à elle-même...L’individualisme est d’origine démocratique, et il menace de se développer à mesure que les conditions s’égalisent"
On voit donc bien que pour Tocqueville, une société d’origine démocratique qui tend vers toujours plus d’égalité tend dans le même temps vers toujours plus d’individualisme. Au fond, c’est un peu comme une molécule que l’on aurait éclatée en atomes indistincts, lesquels atomes perdent alors les liaisons qui les structurent au sein de cette molécule. Ainsi, les individus faisant partie d’une société individualiste deviennent semblables à ces atomes indifférenciés, n’ayant plus aucun lien entre eux et devenant des "individus d’une foule solitaire".
Par conséquent, fort de ce raisonnement, à défaut de le partager, vous comprenez probablement mieux, maintenant, pourquoi j’assimile la pensée "marxienne", d’essence égalitariste et pourfendeuse de toute forme de verticalité, inhérente à la lutte des classes, à la quintessence même de l’individualisme !
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